Il est à noter que cette série US, tout comme la série française "Un Homme D'Honneur, et tout comme la série " Euer Ehren", sont des remakes de la série Israélienne "Kvodo". Le plus inspiré des deux remakes est, de toute évidence, la version Américaine. Une analyse comparative entre cette série US, et sa rivale française n'est pas inintéressante. Il faut d'abord reconnaître que les remakes Américains sont souvent plus ostentatoires que les originaux, et pas toujours réussis. Cependant, certains sont quelquefois faits avec tant de brio qu'ils dépassent même les originaux. Pour ce qui est du cinéma, "Summersby",par rapport au "Retour de Martin Guerre", est un bon exemple. Pour ce qui est des séries, "Homeland", par rapport à "Hatufim", en est un autre. Une lecture de nos critiques sur ces 2 réalisations ne serait pas inutile. Or, cette fois-ci, ce sont les français qui en pompant, et en adaptant, font des choix malheureux. Le choix français était de se démarquer radicalement de la série des Amis Ricains. Celui de Peter Moffat, le chef de l'opération américaine, était juste d'accentuer les caractéristiques de la version originale israélienne. De mettre plus encore en relief, le côté intimiste des dialogues, l'intensité des émotions, et l'aspect symbolique des situations. Il y réussit parfaitement. Les dialogues sont poignants, l'étirement de certaines scènes donne un rythme parfois très lent, mais le résultat est puissant, et renforcé par une symbolique dévastatrice des images. Ainsi la scène du début où la victime de l'accident étouffe, répond à celle de la fin, où le bourreau lui-même étouffe. Les responsables du projet américain ont aussi apporté des éléments culturels propres à la Nouvelle Orléans, fort intéressants. Les habitudes des gens de s'inviter à l'improviste, les uns chez les autres, de s'investir dans leur cuisine et se mettre à concocter des plats, les spécialités culinaires, (gombos, étouffées d'écrevisses, etc...,) les spécificités de la corruption Nouvel-Orléanaises, autant d'aspects culturels dont est dépourvue la série française, totalement aseptisée. Ni la ville, ni même le pays, n'est mis en valeur dans cette adaptation française de Lionel Uzan, et de Julius Berg. Le plus dommage est que les deux français ont choisi de se démarquer de la version américaine en voulant aussi donner un rythme trépidant à l'action. En cherchant à multiplier les rebondissements, de nombreux aspects de l'intrigue paraissent très improbables, et l'ensemble semble extrêmement tiré par les cheveux. Enfin, on ne peut mettre sous silence la qualité supérieure des comédiens de la série anglo-saxonne. Que ce soit les figurants, ou les rôles principaux, tout le monde joue à un niveau d'excellence hors norme. Ainsi, le rôle du fils. Il est interprété non sans une certaine réussite par Rod Paradot, dans "Un Homme D'Honneur", mais c'est sans commune mesure avec le talent éblouissant de Hunter Doohan, dans "Your Honor". Autre exemple, le rôle de l'avocate. Il est incarné moyennement par Eye Haïdara dans la version française. Mais c'est transcendentalement qu'il l'est, par Carmen Ejogo. Non seulement l'actrice crève l'écran de son talent, mais elle parvient à le faire en contrefaisant son accent britannique pour adopter un léger accent Louisianais, très crédible. Le site allociné.com est d'ailleurs impardonnable de l'avoir oubliée dans le casting. A part une ou deux inconsistances dans le scénario, la série US gagne sur tous les tableaux, et ce, avec les" honor".