Côté technique je n’ai rien à redire. Les acteurs sont impressionnants, les images sublimes, et certains choix de réalisations sont extrêmement bons, comme le looong plan-séquence du début de l’épisode 6, parfaitement réalisé, et qui donne vraiment l’impression de vivre la scène parmi les personnages.
L’intrigue alterne entre le passé et le présent (1992 et 2018 donc) et les changements entre les deux époques est toujours très bien faits, de manière fluide, sans jamais perdre le spectateur.
« OK, tout ça c’est bien beau, mais est-ce que ça fait peur ? »
Eh bien oui, cher lecteur curieux, et merci de poser la question, puisque ça me permet d’aborder un autre très bon point à souligner : il y a très peu de jump scares (ou autres screamers) et ils ne sont de toute façon pas là gratuitement ou parce que la série n’a pas moyen de faire peur autrement. Ici, ça se joue bien plus sur l’ambiance, sur quelques détails qui changent d’un plan à l’autre, comme une statue qui bouge légèrement, ou, je sais pas moi, des FUCKING FANTÔMES FLIPPANTS en arrière-plan ! (Si vous comptez regarder la série, ne focalisez pas toujours votre regard sur les éléments centraux, vous risqueriez de rater quelques invités surprises…
Pour autant, le point fort de « Hill House » ne réside pas dans une quelconque particularité à faire peur mais dans son excellente écriture des personnages.
Ici, on va suivre les (més)aventures des enfants Crain, maintenant devenus adultes, et voir comment le court moment qu’ils ont passé dans la maison a influencé leurs destins… Et il faut avouer qu’ils sont loin d’être les personnages les plus sympathiques que vous verrez dans votre vie. Ils ont de nombreux défauts, des caractères bien trempés, mais leur psychologie, leurs enjeux et leurs problèmes sont creusés en profondeur, et c’est ça qui fait qu’on s’y attache inévitablement (enfin vous je sais pas, mais moi oui).
Sans compter le fait que les rapports entre les personnages (dans la colère comme dans l’amour) sont extrêmement justes, que ce soit dans l’écriture ou dans le jeu ; tout sonne « vrai ».
EN REVANCHE, j'ai tout de même une critique à faire à la série : je trouve que la fin est décevante.
Pendant toute la saison, on nous fait monter la pression à propos de deux grandes questions : « qu’est-ce qu’il y a derrière la porte rouge ? » et « que s’est-il passé la fameuse nuit où les Crain se sont enfuis de la maison ? ».
Ces questions nous taraudent un peu plus à chaque épisode, et lors de la révélation, lorsque le suspens est à son comble… Le soufflet retombe.
Moins original, subtil et flippant, le dernier épisode n'est pas à la hauteur des précédents.
Mais "The Haunting of Hill House" reste une très très bonne série de qualité qui mérite tous ses éloges !