The Haunting of Hill House : la claque absolue, je recommande !
De la construction ingénieuse du scénario au soin esthétique des plans, la réalisation est parfaite.
Le réalisateur Mike Flanagan nous plonge au coeur de l'histoire de la famille Crain, entremêlant sans cesse le passé et le présent, au point qu'ils soient complètement reliés l'un à l'autre, comme si les années passées entre l'enfance et l'âge adulte avaient à peine compté.
Les enfants ont grandi mais sans jamais s'être débarrassés des traumatismes qu'ils ont vécu étant petits. On découvre une famille que les sombres évènements de Hill House ont à la fois unie et brisée. Chacun a tenté de se construire depuis, intériorisant ses peurs et ses tristesses, jusqu'à ce que surgisse un nouveau drame, un déjà-vu, venant détruire un équilibre déjà fragile.
La série évoque avec une incroyable pertinence des thèmes pourtant complexes : la famille, le deuil, l'influence de l'enfance sur l'âge adulte, la psychologie, voire la psychiatrie...
Classée comme série d'épouvante, The Haunting of Hill House aborde le genre horrifique d'une façon beaucoup plus soignée et profonde que les films du même genre. Ici, la peur est dense, mais pas pour nous. On a peur pour les enfants, on ressent leur angoisse, leur sentiment d'impuissance, leur innocence face au danger, leur incompréhension face à la tournure que prend leur histoire familiale. Ici les traumatismes sont éternels, mais pas pour nous. On suit les personnages dans leur vie tortueuse, dans leur évolution laborieuse. Notre peur devient empathie, et nos sentiments se fondent sur ceux de la famille Crain.
On ne ressort pas indemne de cette histoire et on y repense encore longtemps après le premier visionnage... jusqu'au second que je recommande (personnellement j'ai binge watché la série deux fois en cinq jours). Le second visionnage est très différent du premier, mais vient le compléter. On redécouvre tout sous un nouvel angle, on repère de très nombreux détails dans les dialogues et dans les plans : des détails qui nous ont forcément échappé dans la découverte du premier visionnage. Et enfin, on ressort du show, avec des questions, avec des réponses, mais surtout avec une grande satisfaction de spectateur. "The rest is confetti !"
Enorme coup de coeur pour Carla Gugino, dans le rôle d'Olivia Crain, la mère de famille, qui crève l'écran par sa prestance et l'intensité de son jeu.
A noter : la sublime bande-originale des frères Newton et les incroyables plans-séquences de l’épisode 6.