Chaque épisode de Patrick Melrose est adapté d’un des romans de la saga littéraire semi-autobiographique de l’écrivain et journaliste britannique Edward St. Aubyn, à savoir : "Never Mind" (2003), "Bad News" (2003), "Some Hope" (2003), "Mother’s Milk" (2005) et "At Last" (2012). L’auteur y décrit son enfance malheureuse, durant laquelle il se faisait régulièrement violé par son père, ainsi que son addiction à l’héroïne au cours de ses études.
Edward St. Aubyn a adapté son propre livre "Mother’s Milk" pour le grand écran en 2011. Ce film éponyme a été réalisé par Gerald Fox, avec Jack Davenport dans le rôle principal.
En plus d’incarner le rôle principal, Benedict Cumberbatch est également le producteur délégué de cette mini-série. C’est via sa société de production, SunnyMarch, qu’il tient cette fonction. "Nous sommes ravis de participer à cette incroyable série. Nous sommes de grands fans des livres depuis de nombreuses années et les adaptations de David Nicholls sont extraordinaires." ont fait savoir Benedict Cumberbatch et son associé Adam Ackland dans un communiqué.
En 2013, Benedict Cumberbatch confesse sur Reddit que Patrick Melrose et Hamlet sont les deux personnages de fiction littéraire qu’il aimerait le plus pouvoir incarner. "Hamlet partage la virtuosité, l’arrogance, l’esprit, la cruauté et la tendance à l’autodestruction de Patrick. Leurs histoires parlent de l’effondrement du mythe du père", a notamment comparé l’acteur. Deux ans plus tard, il réalise son souhait en prêtant ses traits au héros de Shakespeare sur la scène du National Theatre Live de Londres, avant d’être sollicité par les producteurs Michael Jackson et Rachael Horovitz pour le rôle de Patrick Melrose.
Le producteur Michael Jackson a découvert le premier livre de la saga d’Edward St. Aubyn, "Never Mind", grâce à un ami commun. Malgré les intrigues prenantes et les dialogues incisifs, il a fallu attendre la sortie du dernier tome, en 2012, pour le convaincre de la faisabilité d’une adaptation. "Ce n’est seulement qu’à la fin que l’on comprend les causes et les effets de l’enfance sur le personnage adulte", a-t-il justifié.
Dès le départ, les producteurs ont souhaité faire de chaque épisode un film à part entière, avec un ton et un style visuel différent. Ils ont même envisagé, pendant un temps, de faire appel à cinq réalisateurs, avant de se raviser et de porter leur choix sur Edward Berger (Deutschland 83). Ainsi, le pilote évoque Trainspotting, avec ses hallucinations et sa scène marquante dans une salle de bain. Tandis que le troisième épisode s’inscrit plutôt dans la veine de Gosford Park, satire sociale au sein d’un décor particulièrement luxueux. En l’occurrence, il s’agit du West Wycombe House, une demeure historique du West Sussex, déjà aperçue dans Downton Abbey.
David Nicholls n’en est pas à sa première adaptation. Après Tess d’Urberville, Un Jour (d’après son propre roman éponyme), De grandes espérances ou encore Loin de la foule déchaînée, le romancier et scénariste britannique signe ici les cinq épisodes de Patrick Melrose. Pourtant, retranscrire les longs passages de réflexion intérieure et de méditations philosophiques des romans a été un véritable challenge pour l’auteur. "Je n’avais encore jamais écrit autant de brouillons de ma vie !", a-t-il avoué.
L’auteur Edward St. Aubyn effectue un caméo dans le troisième épisode. Au cours d’un plan séquence de quatre minutes (ayant nécessité 17 prises !), on peut ainsi l’apercevoir entre un ami de la famille Melrose et l’ambassadeur de France.