Je précise d'entrée : j'apprécie le cinéma de Refn.
J'essaie de définir ce qu'il fait comme la recherche du beau, avec une part de mystique.
Comme j'étais impatient de voir sa série et...malheureusement déçu.
Il fait son cinéma, malheureusement je trouve que ça marche moins en épisodes de série : trop long pour le propos, personnages tous extrêmement bizarres et on part trop dans le glauque. Mais si vous êtes amateurs de matériel noir et atmosphérique, essayez ça vous plaira surement.
EN DETAILS SI VOUS AVEZ DEJA VU LA SERIE :
Déjà sur le style, et je pense que c'est ce qui m'a le plus dérangé : il prend trop son temps.
Pourtant il se passe plein de choses à chaque épisode, mais les dialogues à 15 secondes de blanc entre chaque parole, ça ne passe pas chez moi. Ca marche dans ses films, mais pas ici où on suit ces personnages jusque dans leur vie quotidienne.
Allez faisons l'impasse là-dessus, on regarde Refn pour voir du beau. Et c'est sur que c'est l'image est chiadée : la pellicule est incroyable, et ces lumières...
On retrouve les teintes violacées de Neon Demon dans la nuit de Los Angeles, les teintes jaunes et rouges pour toute la partie de Jesus et Yaritza. Refn arrive même à avoir des instants de grâce comme les néons verts/bleu se mariant avec la tête de Damian lors de sa danse des 10 commandements, ou encore les lumières grouillantes de l'autoroute en soirée pendant le monologue de Viggo.
Le beau contraste avec la cruauté et la violence dans le cinéma de Refn, et on arrive à un autre point qui me dérange beaucoup : ici on est dans le glauque, le malsain et le bordeline constamment, lorsqu'on ne lance pas des messages politiques à 2 balles.
Ca parle de quoi ? D'un flic pédophile de 30 ans qui vit sa meilleure vie avec une fille de 17 ans.
Le type apparait vite sympathique tant ses collègues sont ouvertement fascistes, lubriques, débiles, ou les 3.
Problème : il commence à devenir meurtrier, donc il se lie avec des gangs et des gens dérangés comme lui.
Solution : il va tuer des gens encore plus méchants, des détraqués, pervers, molesteurs d'enfants...
Le père de sa copine est lui-même un pédophile et a une attitude générale que même Einstein trouverait loufoque (mais j'imagine que c'est une caricature d'un golden boy qui affronte sa grosse cinquantaine..)
Du côté du Mexique, on a le copié/collé du personnage de Gosling dans Only God Forgives dans le personnage de Jesus. Enfin, un Gosling schyzophrène qui aimerait autant martyriser qu'être humilié, la définition du sado-masochisme incestueux.
Dans tout ça, Damian le chef de gang de Los Angeles apparait peut-être comme l'un des personnages les plus normaux, alors qu'il ne s'agit que d'un gangster violent comme le reste (mais on voit sa fille, merci Refn tu vois quand tu veux...)
Mais au bout d'un moment, il y a une overdose de sale. Et cette overdose, je l'ai eu dans l'intro de l'épisode 5, avec le "casting" des frères pervers. J'ai trouvé ça complètement gratuit et inutile, un sentiment que j'ai eu de nouveau par la suite en moins violent. Car du coup j'ai du prendre l'oeuvre comme elle était : dégueulasse.
Car il n'y a rien de beau là-dedans je maintiens ! Hormis l'esquisse d'une relation pédophile qui tend à devenir normale à mesure que Janey passe ses 18 ans.
Pourtant, les personnages nous sont souvent présentés en contraste parfaite avec la lumière, dégageant une élégance et parfois une grâce selon la situation : Miles, Jesus, Yaritza. Mais cette beauté ne peut contrebalancer que tous ces personnages sont détraqués voire grotesques, et sont à 1000 lieues des héros de Neon Demon ou Drive.
En définitive, c'est une série où je n'ai pas réussi à m'identifier à un seul de ces personnages et donc pas réellement impliqué...je doute dailleurs du propos global.
Vivement qu'il ré-attaque les films et qu'il se calme sur les relations enfants/adultes parce qu'à force il risque d'essorer le sujet.