J’arrive un peu tard pour commenter cette deuxième saison (encore que seuls deux allocinéens m’ont précédé dans les avis la concernant), mais permettez-moi d’apporter ma modeste contribution. C’est avec beaucoup d’impatience que j’attendais cette nouvelle saison, emporté comme rarement je l’ai été (sans même parler du final inattendu de la première saison) par les différents personnages qui continuent ici à nous offrir de belles leçons de vie. Le ton est d’ailleurs donné au début du premier épisode (sur lequel je vais m’attarder un peu) par cette narration en voix off qui stipule que « Vivre dans un hôpital, c’est se familiariser avec la mort .Pour les malades et les médecins, elle fait partie du quotidien. Mais on a beau vivre à l’hôpital, quand c’est quelqu’un de proche qui nous quitte, personne n’est préparé ». C’est exactement ça. Enfin il me semble. Je crois que pour être totalement d’accord avec ce constat, il faut vivre un long (très long ?) séjour en milieu hospitalier. A côté de ça, la saison 2 confirme ce que malgré tout je craignais : la disparition de Michael Youn du casting, alors qu’il avait été particulièrement étonnant de sensibilité et de véracité au cours de la saison une. Certes il nous honore de sa présence dans le premier épisode de cette saison 2, mais je m’étais pris à espérer qu’il viendrait soutenir les autres familles. Ce n’est pas le cas, et quelque part tant mieux parce que c’est dans l’ordre des choses au vu des circonstances. Toujours est-il qu’il nous gratifie d’un dernier baroud d’honneur chargé de douleur, de tristesse ou de détresse, appelez ça comme vous voudrez parce qu’il n’y a pas de terme assez fort pour décrire ce que vit son personnage. Mais qu'est-ce qu'il est convaincant ! Au pays des parents souffrant de la peur qui les tenaille au ventre, ce seront tour à tour Cécile Rebboah et Christiana Réali qui prendront le relais dans les épisodes suivants. Pour ce qui est de Sarah (Esther Valding), à la plus grande surprise du téléspectateur, elle ne disparait pas complètement de la distribution. Outre l’utilisation de son personnage qui se fera souvent de façon ésotérique, elle fait partie intégrante du premier épisode qui s’applique à nous faire vivre les moments manqués entre ces jeunes patients, en particulier les moments de joie et de bonne humeur placés en prime sous le signe de la musique. Mais son lit, laissé vacant par son décès soudain, est devenu vide. La caméra s’attarde dessus, donnant au téléspectateur la pleine mesure de la signification de la mort. Mais nous sommes à l’hôpital, et les lits ne restent jamais inoccupés très longtemps. C’est l’occasion pour Mona Berard d’entrer en scène pour interpréter Louise, une jeune fille à l’élocution un peu bizarre. Dans son sillage, elle amène sa petite famille, à savoir Mathieu Torloting (très bon dans le rôle du frère qui a beaucoup de mal à accepter l’état de sa sœur) et Aure Atika en mère désespérée. Perso, c’est avec Louise que j’ai eu un peu de mal, dans le sens que je l’ai trouvée un peu difficile à cerner. Mais après tout elle incarne une personne encore bien différente de celles auxquelles nous avions affaire jusque-là. Cependant je reconnais qu’elle parvient à donner toute l’émotion nécessaire face à sa mère au moment où elle doit rendre son dernier souffle. Par elle et sa famille, le thème de comment aborder la mort est abordé, mais on remarquera qu’il n’y a pas de recette miracle. La vraie surprise question casting vient de Jarry. Sceptique sur sa première apparition, il m’a tout de suite convaincu tant il apporte un vent frais et rend sa joie de vivre et sa bonne humeur si communicatives, d’autant qu’il le fait en prime avec beaucoup d’humour, pour le coup bienvenu dans un tel milieu. Mathieu Madenian est quant à lui mis en retrait, là aussi c’est aussi dans l’ordre des choses au vu de la tournure des événements. Les acteurs quels qu’ils soient ont su rester fidèles à la psychologie des personnages qu’ils incarnent. La seule qui évolue vraiment est Roxane. Brillamment interprétée par Louna Espinosa, elle prend la place de Sarah dans le camp des gamins attachants mais à qui on distribuerait des baffes. Plus globalement, les épisodes qui se suivent alternent successivement espoirs, désespoirs, moments heureux et même rires. Par exemple, l’épisode 5 est placé sous le signe des émotions et des larmes, alors que l’épisode précédent (à moins que ce ne soit le 3, je ne sais plus… tssss moi et ma mémoire de poisson rouge, hein) nous fait éclater de rire par les bons mots de Mehdi. Le plus étonnant, c’est que son interprète, Azize Diabate Abdoulaye, n’a pas l’air de forcer son talent tant ça semble naturel chez lui. En conclusion, cette saison 2 est bonne, très bonne même, tant elle est dans la continuité de la saison une en présentant tout un panel de psychologies très différentes les unes des autres. Entre des parents qui tremblent d’inquiétude, un frère qui ne veut pas voir sa sœur dans un triste état, un père toujours aussi maladroit mais qui essaie de faire de son mieux (Pascal Elbé), etc… Malgré tout, on a une vague sensation de légère baisse d’intensité, mais c’est avec plaisir que je retrouverai tous ces personnages au cours de la saison 3, même si d’autres vont disparaître du casting. On le sait, et c’est dans l’ordre des choses, encore une fois là aussi. J’espère toutefois que la qualité sera préservée, en dépit de ces petits soucis d’incohérences qui sillonnent de temps à autres les épisodes. Car les gamins, ils continuent à faire plus ou moins ce qu’ils veulent quand ils veulent. A moins qu’il soit nécessaire de faire un stage pour voir si effectivement, on leur laisse plus ou moins les rênes libres.