Missions : secrets de tournage

La saison 1 de Missions a été principalement filmée en studio à La Rochelle : c’est là-bas qu’a été construit le décor du vaisseau spatial. Les scènes sur Mars ont, elles, été "capturées" dans le désert marocain. Le tournage de celles censées se dérouler dans la Russie des années 1960 a eu lieu dans la région Centre. C’est aussi là-bas qu’ont été filmées des scènes dans les plaines martiennes. Autre décor de prestige et non des moindres : le massif du Mont Blanc.

D’après Henri Debeurme, producteur et cocréateur de la série, toute l’histoire de Missions est "presque parti d’une blague du diffuseur, OCS". "Après la diffusion en avant-première d’épisodes de Lazy Company (autre série produite par Debeurme pour la chaîne, NDLR), un des représentants de la chaîne a dit ‘c’est super ce que vous faites mais vous ne seriez pas aussi c… pour faire  une série dans l’espace. Ca a fait tilt un petit peu dans ma tête", explique l’intéressé. Et c’est ainsi que tout a débuté.

Co-créateur, scénariste et réalisateur de Missions, Julien Lacombe est une vieille connaissance du producteur Henri Debeurme. C’est parce qu’il le savait passionné de science-fiction que ce dernier lui a proposé de plancher sur un projet de série française qui se déroulerait dans l’espace. Avant cela, il a signé plusieurs courts-métrages et co-réalisé un film d’horreur. Sorti en 2011, Derrière les murs réunit à l’écran Laetitia Casta, Thierry Neuvic et Jacques Bonnaffé.

L’équipe de Missions avoue avoir composé avec "le poids énorme de toutes les références de films dans l’espace qui existe, de 2001, l’odyssée de l’espace à Seul sur Mars." Un vrai challenge quand le budget alloué à la série est autrement plus bas. Mais c’est en s’apercevant que la majorité des films de ce type cantonnait leur action dans un nombre restreint de décors que l’équipe a compris que le défi était à sa portée. A ce titre, Moon, film de Doug Jones, est assurément une référence majeure.

Pour imaginer les décors martiens et ses canyons, les spécialistes des effets spéciaux qui ont travaillé sur Missions ont allègrement pioché dans les images de la Nasa et de la sonde Curiosity. Mais leur travail ne s’est pas limité à la recréation des paysages : images vues depuis le vaisseau, scènes dans l’espace… en tout, la saison compte une centaine de plans truqués. Un chiffre élevé pour une production française.

La musique du générique de Missions est composée par un habitué des séries françaises. Avant de travailler sur la série d’OCS, Etienne Forget a officié sur Off Prime et Hero Corp, deux séries dans lesquelles on retrouve Simon Astier. Il également collaboré à la série de France 3 La Forêt. La séquence en images, elle, a été réalisée par Olivier Zibret en un laps de temps très court : il n’avait que deux semaines pour composer une succession d’images susceptible "d’illustrer" la séquence musicale.

L’auto-portrait réalisé par le milliardaire de William Myer (Mathias Mlekuz) sur Mars a été réalisé en quatrième vitesse. Le comédien a en effet confié qu’il l’a fait lui-même sur le plateau de tournage avec son propre smartphone, sans préparation préalable. Etant donné que la production n’avait plus vraiment de temps pour mettre sur pied cette scène, il s’est pour ainsi dire débrouillé tout seul.

A l’origine, la scène dans laquelle Jeanne (Hélène Viviès), encore enfant, échange avec son père, devait être tournée en extérieur. Les conditions météorologiques ont cependant contraint la production à revoir ses plans. Un décor de grenier, conçu avec un vieux tourne-disque, de vieilles affiches et un télescope, a été conçu en quatrième vitesse. Julien Lacombe et Henri Debeurme, deux co-créateurs de la série, ont eux-mêmes apporté le tourne-disque.

Tournée au Maroc, la scène d’atterrissage filmée dans l’épisode 2 a mis les organismes des comédiens à rude épreuve. La température extérieure flirtait alors avec les 45°C. "Il faisait vraiment très chaud. Il y avait de la buée dans nos casques et respirer, c’était compliqué", confirme Hélène Viviès (Jeanne Renoir). "Le plus dur était qu’il fallait tourner très vite (…) On ne pouvait pas retourner les scènes après. Il fallait être très efficace", précise l’intéressée. Autant dire que la distribution a beaucoup transpiré.