La seconde saison reprends là où nous avions laissé nos protagonistes.
Elle aborde moins le sujet des violences sexuelles, que les conséquences des actions de l’héroïne Henry : les innombrables secrets, dissimulations, meurtres, manipulation émotionnelle et violence psychologique, Henry use de ses pouvoirs, mais aussi de ses proches.
Et si par moment, la tension s’éloigne, et un semblant de calme et de normalité revient (les graffitis, le travail à la pizzeria), très vite les problèmes vont revenir, plus nombreux et la mettrons dans une situation de plus en plus désespérée.
Comme pour le final de la série I Am Not Okay With This, tous ses secrets commencent à remonter à la surface, et toutes ses tentatives pour les éloigner d’elle et de sa mère, finiront par lui faire commettre l’irréparable, détruisant sa vie d’adolescente, ses proches et tout son univers.
Le show se termine sur une note plus optimiste, avec une révélation de dernière minute, censée introduire une hypothétique 3ème saison, qui n’aura pas lieu, Youtube ayant annulé la série.
Je salue toujours autant le travail de scénaristes, qui enchaînent les situations tourmentées et prennent en compte tous les évènements passés, qui ne minimise jamais la portée des actions de l’héroïne.
C’est incroyable qu’une série puisse avoir autant de scènes de disputes et d’engueulades, toujours justes, sans jamais tomber dans la vulgarité ou la vacuité.
La mise en scène glaciale, toujours aussi réaliste, intimiste et juste nous donne une vision assez sombre et peu plaisante des États-Unis, bien loin des show mettant en avant la réussite à l’américaine, ou le triomphe éternel des institutions et des justes. On n’est clairement pas dans une carte postale!
Mention à la charmante Maddie Hasson, toujours aussi impliquée, qui transmet si bien les émotions changeantes d’Henry, capable de sublimer une scène ordinaire par un clin d’œil, une mou, un sourire gêné ou un regard de colère, incarnant cette adolescente dans toute sa complexité.
Une oeuvre qu’il faut avoir vu, traitant avec justesse de thèmes forts, tabous, sans complaisance, sans jamais vouloir romancer les faits ou donner une vision moraliste et puritaniste à l’ensemble, ce qui montre le courage et l’audace artistique de ses auteurs.