Ayant passé 4 années en Guyane dans les années 1987 à 1991, pour l'implantation du réseau téléphonique, encore à ses tout débuts le long du fleuve Maroni , j'ai adoré retrouver intacte cette ambiance particulière bien retraduite ici dans le film, qui est pourtant tourné 30 ans après mon départ.Le scénario est original et montre bien que tout esprit cartésien que vous puissiez avoir en arrivant, bien vite, la moiteur, l'ambiance, la fatigue et l'immersion chez les quimboiseurs en territoire bushinengué, vous emporte aux frontières du réel!
Certains semblent avoir été choqués par les scènes de sexe. Elles s'expliquent pourtant! L'héroîne, on l'apprend par la suite, a un passé qui la terrifie et la rendue insomniaque. Seule une hyper sexualité un peu hard, la rappelle à la vie, et la déconnecte de la mort de son compagnon et de son enfant qu'elle ne peut supporter! Quand on part en Guyane,souvent, on fuit un passé difficile et l'immersion dans cette partie d'Amazonie, mystérieuse et sauvage,où l'horreur et la beauté se côtoient et échappent aux règles et aux codes de nos sociétés occidentales si bien rodées, nous confronte très vite à un choix: s'adapter très vite ou mourir. L'héroîne pourrait se laisser entraîner dans la déchéance, mais elle a du cran, elle assume ses choix de survie (sexe et alcool) et elle mêne son enquête jusqu'au bout, fidèle à son métier et à son coéquipier. Pour ceux aussi qui pensent que les scènes dans les bordels sont irréelles et bien pas du tout. Si vous allez à la Crique à Cayenne, vous y trouverez sexe, alcool, drogue, sida, et criminalité! J'ai beaucoup aimé, et j'aimerais aussi qu'il y ait une suite.