Encore une fois TF1 essaie de faire croire qu'elle est une chaîne moderne et audacieuse et se rate lamentablement. En effet, Emma n'est ni plus ni moins qu'une série procédurale classique et vieille, une sorte de Julie Lescaut avec une androïde, dont l'intérêt n'est pas évident dans ces 2 épisodes. L'enquête pour meurtre est tout ce qu'il y a de plus banal et à l'arrivée, les dons d'Emma ne servent pas franchement la recherche du coupable. Surtout, cette dernière est utilisée de manière le plus souvent ridicule, si bien que je me suis demandé plusieurs fois si il fallait prendre l'ensemble au 36ème degré ou pas (l'autopsie du chat au bureau par la flic est l'apogée du risible, tout le monde fait comme si c'était normal; le boss qui n'a rien vu, pour un flic c'est très gênant). J'ai eu du mal à ne pas pouffer de rire devant certaines situations où Emma n'est visiblement pas crédible en humaine (la trop grande exactitude des chiffres, les éléments devinés, le visage aussi bloqué qu'une mannequin botoxée, le phrasé robotique). Le fait que la nature d'Emma soit révélée au milieu de l'épisode 1 était une bonne idée, permettant d'amener par la suite beaucoup d'humour et de moments gênants entre Emma et Fred. En revanche, le laboratoire top secret est d'une laideur sans nom et la photographie est juste dégueulasse, ça fait extrêmement vieux et pas du tout moderne, ce qui la fout mal quand on veut parler d'androïde. Côté casting, Solène Hébert se débrouille bien par moments alors que Patrick Ridremont m'a déçu.
À l'arrivée, TF1 propose ici son Almost Human version ancienne et avec peu de moyens, procédural déjà en retard d'une décennie par rapport aux autres séries sur le sujet. Real Humans n'avait pas de grands moyens mais beaucoup d'idées alors que Westworld cumule l'ambition et l'intelligence scénaristique, mais je parle de séries bien trop travaillées et créatives pour une chaîne comme TF1, fidèle fournisseuse de séries passe-partout stéréotypées pour plaire au plus grand nombre.