Ecrivain américain de romans policiers, Harlan Coben a vu plusieurs de ses best-sellers être adaptés sur grand ou petit écran (Ne le dis à personne, Une chance de trop, Juste un regard), avant de sauter le pas. En 2016, il crée la série originale britannique The Five et renouvelle l’expérience deux ans plus tard avec Safe, aux côtés du même scénariste Danny Brocklehurst.
Amanda Abbington a été choisie pour incarner l’enquêtrice Sophie, sans passer par la case audition. Une belle reconnaissance et un confort dont a également bénéficié Audrey Fleurot : "Harlan Coben m’avait vue dans Engrenages et a demandé à me rencontrer à Paris. Nous avons dîné ensemble pour parler de la série et, le lendemain, il me rappelait pour m’offrir le rôle. J’aime cette manière de procéder : c’est le meilleur moyen pour une actrice de se sentir en confiance", a-t-elle raconté.
Si Audrey Fleurot connaissait le travail de Michael C. Hall bien avant de lui donner la réplique dans Safe, l’acteur américain a ainsi découvert les talents de sa partenaire française : "Quand je l’ai rencontré à la première lecture des épisodes, il y a tout de suite eu une connexion. Il faut dire que nous étions les deux seuls acteurs étrangers, non britanniques, dans la pièce. Et lors de notre première scène ensemble, j’ai immédiatement été frappé par son charisme. Quel magnétisme !"
Suite à son rôle dans la comédie musicale "Lazarus", représentée à Londres en 2016, puis à son apparition dans la peau de JFK à l’occasion d’un épisode de la série britannique The Crown, Michael C. Hall semble avoir un penchant pour le Royaume-Uni. "Je n’avais pas de plan de prêt, mais l’idée de rester loin des Etats-Unis pendant la première année du mandat de Trump ne me déplaisait pas. (…) Je suis resté trois mois dans la capitale et j’ai adoré. J’ai dit à mon agent londonien que j’avais envie de continuer à travailler en Angleterre. C’est comme ça que j’ai reçu Safe.", a-t-il expliqué. L’acteur new-yorkais a particulièrement apprécié les six mois de tournage à Manchester : "Ca a été une expérience revigorante. Le cadre légal des tournages en Angleterre est bien plus… civilisé qu’aux Etats-Unis. Quand on vous dit que votre journée se termine à 20h, on ne vous coince pas sur le plateau jusqu’à 2 heures du matin. outre-Atlantique, vous filmez jusqu’à la mise en boîte de votre scène. Et tant pis si ça doit prendre seize heures ! En Grande-Bretagne, c’est onze heures par jour, dix si vous ne prenez pas de pause déjeuner. Pas plus. J’ai l’impression d’avoir pu continuer à vivre."
Avec Safe, Michael C. Hall marque son grand retour sur le petit écran dans un rôle régulier, après les succès de Six Feet Under et Dexter. S’il ne connaissait pas son oeuvre au préalable, l’acteur a tout de suite accroché à l’univers du créateur : "J’ai accepté ce rôle car Harlan Coben est un formidable narrateur d’histoires à l’architecture efficace, avec des intrigues interdépendantes, complexes et plausibles en même temps." Par ailleurs, marqué par ses précédents personnage, Michael C. Hall a apprécié de pouvoir se glisser dans la peau d’un homme ‘normal’.
Le rôle de Zoé, professeur de français secrète et sulfureuse, a été très demandé, comme l’a révélé Harlan Coben : "Beaucoup d’actrices françaises se sont bousculées au portillon, attirées par le casting international et le jeu en anglais". Toutefois, son choix s’est immédiatement porté sur Audrey Fleurot, notamment pour sa capacité à susciter le doute. "Je ne suis pas peu fier, car, grâce à Safe, les Français vont la découvrir dans un autre registre, très sombre", a-t-il ajouté.
L’aspect thriller de Safe repose sur les thèmes chers à Harlan Coben, tels que la famille, les secrets et un rebondissement final imprévisible, mais également sur le lieu où se déroule l’histoire. "J’avais envie d’écrire sur le quotidien d’un lotissement sécurisé, ces quartiers résidentiels entourés d’une clôture. Normalement, le mur sert à repousser le mal, mais il peut aussi le retenir prisonnier.", a-t-il révélé. Faut-il y voir une critique de ce genre d’endroit ? Pour l’acteur principal, Michael C. Hall, il s’agit d’une réflexion plus subtile : "Nous sommes pris dans un cercle vicieux où l’on nous pousse à craindre et à nous protéger contre diverses menaces… justement créées par nos réflexes de défense ! Safe n’est pas une série engagée, mais elle repose sur cette culture de la peur."