Au départ, le spectateur a droit à une série qui ”propose” un crime et une enquête à débrouiller avec un ”tandem” improbable.
A priori, on pourrait en conclure que s’il y a bien quelque chose de ”pas nouveau”, c’est bien ce que cette série propose.
Eh bien non, pas du tout. Elle est , justement, bien différente de celles auxquelles nous avons le plus souvent droit.
Ce n’est peut être pas une série à vocation pédagogique à 100 %, au sens du terme tel que nous l’entendons, mais elle aurait tendance à bien s’en rapprocher.
C’est une réalisation plutôt séduisante, pour qui aime l’Art, sinon, j’oserais dire que vous pouvez ”partir en courant” ou exprimé avec plus de pondération : regarder tout simplement autre chose.
Pourquoi si différente et pourquoi ”éducative” ?
Parce que les scénaristes (Angèle Herry-Leclerc et Pierre-Yves Mora) ont eu, à mon goût, l’idée aussi excellente qu’atypique de démarrer l’intrigue sur un meurtre (jusque là, rien de bien original je vous l’accorde...) mais le crime qui est commis va toujours avoir un lien avec l’histoire de l’art.
Exemple d’un épisode : Un tueur en série va semer des indices pouvant être observés dans plusieurs tableaux de Gustave Courbet. Le tout va être de savoir lesquels mettre en exergue pour permettre de résoudre l’énigme...
Le côté ”léger”, voire parfois sinon désopilant du moins très cocasse, de la série est apporté par le tandem formé par les deux principaux personnages, très différents de prime abord, mais, bien sûr, très complémentaires aussi.
Antoine Verlay (Nicolas Gob) est un officier de police, ”renvoyé” de la PJ pour insubordination, qui a été muté à l’OCBC (Office Central de lutte contre le trafic des Biens Culturels). S’il sait être efficace car intuitif, si les enquêtes complexes ne l’effraient pas du tout, en matière d’art, par contre, il est carrément inculte. Les scénaristes peuvent donner l’impression d’avoir, peut être, un peu trop forcé le trait à ce niveau là mais c’est, d’une part, une fiction et, d’autre part (et surtout), ses lacunes qui vont permettre les scènes amusantes.
Bref, sa ”spectaculaire” ignorance en matière d’art est telle que l’avancée de l’enquête s’en trouve pénalisée, voire peut être compromise.
On va l’obliger à faire équipe avec une jeune femme, Florence Chassagne (Eléonore Gosset-Bernheim) , elle, historienne de l’art à l’Ecole du Louvre, dont le père (Philippe Duclos) est un éminent historien lui aussi.
Florence va donc servir en quelque sorte de ”professeur” à Antoine et à nous aussi par la même occasion.
Les spectateurs qui ont déjà une certaine connaissance en matière d’art peuvent s’amuser, devant leur écran, à jouer leur petit Inspecteur Columbo, s’ils sont à même de pouvoir deviner où se trouvent les pistes. Quant à ceux, plus profanes, mais intéressés par le fait de découvrir tout ce qu’une toile peut cacher, ils auront leur curiosité de satisfaite et devraient y trouver leur compte.
Les comédiens interprètent tous parfaitement leur rôle. Chacun est attachant, avec ses forces et ses faiblesses. Les décors, qui permettent, en les admirant, de nous ”promener” au Musée du Louvre, au Musée d’Orsay, à l’Ecole d’art parisienne, au Musée du Château d’Amboise, au Parc des Buttes-Chaumont, etc. etc. n’ont fait, à mes yeux, que rendre plus intéressant l’ensemble de cette réalisation.