Une pure merveille ! Cela faisait un moment que je n'avais pas été autant marquée par une série. Elle fait partie de ces oeuvres dans lesquelles je me suis impliquée comme s'il s'agissait de ma propre vie, qui m'ont fait traverser tout un tas d'émotions, et que j'ai quittées avec ce sentiment doux-amer de dire au revoir à une personne chère. Parmi elles je compte notamment les séries Euphoria, 13 reasons why et Mister Robot. Il y a Bref également, que je trouve assez similaire à Fleabag sur certains aspects.
Fleabag est une comédie dramatique qui suit le quotidien d'une trentenaire loufoque, pleine d'autodérision et surtout profondément seule. Il est difficile de résumer Fleabag, car tout est dans le ressenti, on est immergé dans la vie de la protagoniste, on assiste à ses relations avec les autres, ses bêtises... Et surtout on a un accès direct à toutes ses pensées et ses émotions, grâce au fait qu'elle brise constamment le 4e mur pour nous faire part de ses réflexions, nous considérant comme un "ami imaginaire". L'utilisation de cet effet de style est maitrisée à la perfection et nous inclut dans l'histoire, nous ne sommes pas qu'un simple spectateur, nous "vivons" tout ce qui arrive à Fleabag. J'ai adoré cette série, durant laquelle j'ai beaucoup ri, mais également beaucoup pleuré. C'était une véritable catharsis.
La première saison est surtout centrée sur la solitude de la protagoniste et tout ce qu'elle met en place pour la combler. On suit un personnage cachant un profond mal-être derrière du sarcasme et des pitreries. Il peut être difficile de compatir face à ce personnage enchainant les mauvais choix, agissant de manière égoïste à de nombreuses reprises et ayant une piètre estime d'elle-même. Mais malgré tout je l'ai beaucoup aimée, sa façon unique de voir le monde, son humour, sa sensibilité... C'est un personnage humain, essayant de se reconstruire malgré plusieurs évènements tragiques et malgré la solitude qu'elle traverse.
La saison 2, quant à elle, est plus légère et je l'ai trouvée encore mieux que la première saison. Cela se passe un an après. La protagoniste est sur la voie de la reconstruction. Cette saison ne se concentre non pas sur sa solitude mais sur ses relations avec les autres. Il y a un côté beaucoup plus optimiste et on assite à de très belles relations : celle avec sa sœur Claire, mais aussi celle de Claire avec un autre personnage, celle avec son père et surtout celle avec le prêtre, un nouveau personnage de cette saison... J'ai adoré cette dernière relation, entre deux être seuls et torturés s'apportant mutuellement du réconfort. Le dernier épisode clôt magistralement cette série incroyable.
C'est une série très courte (2 saison de 6 épisodes de 25 min), trop courte même. A la fin, j'ai ressenti un gros manque... Et pourtant je n'aurai pas préféré qu'elle soit plus longue, on nous en montre suffisamment pour s'attacher à cet univers, à ces personnages, mais on nous laisse volontairement sur notre faim pour ne pas nous laisser le temps de nous en lasser. Cela fait 1 semaine que j'ai fini cette série mais je n'arrête pas d'y penser, de revisionner certains passages, m'imprégnant de toutes ces scènes et phrases marquantes, droles, touchantes, tristes... Les dialogues sont tellement bien écrits qu'ils résonnent en nous. Il m'arrive parfois d'avoir envie de rire toute seule lorsque quelque-chose me fait penser à une scène de Fleabag.
Si vous aimez les personnages torturés et complexes dont on suit le développement psychologique, les relations touchantes entre personnages, passer du rire au larme, et surtout l'humanité dans toutes ses nuances, cette série est faite pour vous !