Les séries françaises... si on met à part les exceptions notables de "La Maison des bois" de Maurice Pialat et "Kaamelott" d'Alexandre Astier, véritable "aberration" pour un paysage télévisuel national qui ne jure que par la médiocrité ; ben ouais les séries françaises, où vivent en parfaite harmonie les "Julie Lescaut" et les "Josephine", ange gardien, c'est de la merde... Et non, je ne vais comparer aux séries américaines, anglaises, scandinaves, car ce serait comme utiliser un rouleau-compresseur pour écraser une vieille bouteille en plastique déjà bien suffisamment écrasées et crasseuses comme cela...
Mais certains ont décidé de faire de la résistance dans notre cher pays, Arte avait déjà tiré quelques petits boulets, mais ça compte qu'à moitié parce que c'est à moitié allemand..., et puis Orange OSC, avec la complicité de la Fémis (c'est bizarre, je me serais pas du tout attendu à ce qu'une partie de la résistance vienne de là... !!!), a décidé de donner un coup de main...
Vous imaginez une série française, avec du sang neuf où on voit pas les vingt mêmes tronches auxquelles le ciné-télé français semble se résumer, du véritable sang neuf, une intrigue dans l'air du temps avec des personnages comme nous et non pas des bobos parisiens trentenaires qui sont supposés ne pas être riches mais qui arrivent à vivre quand même dans un bel appart en plein centre-ville, une maîtrise du récit et un rythme dynamique qui poussent à vouloir tout de suite passer à l'épisode suivant, des répliques drôles et des situations embarrassantes, dont au moins une dans le lot nous est forcément arrivé... Que celui qui ne s'est pas trouvé des points communs avec ce loser trentenaire immature au chômage et qui vit chez sa mère me jette la première pierre...
Et puis il y a de très bons comédiens, authentiques. On en a envie d'y croire totalement en grande partie grâce à eux. Et puis, bonne surprise, autant dans les premiers épisodes les personnages pouvaient paraître stéréotypés, autant au fur et à mesure que les dix épisodes de la première saison (pas la dernière j'espère ???) avancent ils évoluent d'une manière juste et quelques séquences forcent le respect comme celle où le protagoniste dans un élan de maturité et de lucidité parle du fait qu'on devrait se réjouir de notre vie (si elle a le minimum pour pouvoir donner un peu de bonheur aux autres et à soi-même, cela va sans dire !!!) au lieu de se demander comment et pourquoi on est arrivé en vie.
Une bouffée d'air frais qui parvenu à se glisser miraculeusement entre une redif de "Joséphine" et celle d'un "Camping Paradis", en espérant que ça ne soit pas qu'un "accident" de parcours...