A cause du crotale
qui se fait couper en deux par Roy au moment où il va se farcir le gamin
j'ai failli zapper la série. En surfant sur Netflix, j'avais ouvert un des épisodes au hasard et juste tombée sur la scène du serpent qui donnera d'ailleurs un titre à un des épisodes. Bref, en voyant les scènes suivantes, j'ai eu envie de tout voir en commençant par le début cette fois. J'ai été scotchée de bout en bout, je me suis tapée les 8 heures des 7 épisodes en deux soirées du week-end. Du sang, de la sueur, de la peur, des larmes, des cris, des rires, de l'humour, du trash, de l'humanisme, du paranormal
(l'indien, son cheval et son chien)
, de la cruauté, de l'amour, de la générosité, de l'aventure, des paysages du Nouveau-Mexique d'une infinie beauté qui donnent envie de voyager là-bas, etc. L'Ouest sauvage dans tous les sens du mot, la vraie vie de la conquête de l'Ouest quoi, la vraie aventure de la majorité des migrants qui sont partis vers l'inconnu en débarquant sur le sol américain. Rien n'était gagné, tout était à prendre, et surtout essayer de survivre. Les habitantes de Labelle essayent de survivre, chacune à leur façon : la pute qui fait l'institutrice, la veuve du maire et soeur du shérif qui essaye de remplir tous les rôles, y compris celui d'un homme, etc.. Les hommes de Labelle, du moins ce qu'il en reste c'est-à-dire les vieux, les gamins et ceux qui n'étaient pas mineurs, essayent de survivre aussi, de s'occuper, de marquer leur présence virile en faisant des trucs virils. Il y a plusieurs héroines, et héros, à suivre, parmi les gentils. Le méchant est très très méchant (Jeff Daniels dans le rôle de Franck Griffin). Parmi les héroines, je retiens surtout Michelle Dockery (Alice) que je ne connaissais pas vraiment, ou si peu, n'étant pas fan de Downtown Abbey. Vu ce qu'elle a vécu au début de la série, sa froideur, sa noblesse, son sang-froid, sa méfiance, sa retenue, sont justifiés. Elle tient son rôle magnifiquement, même si une expression sur son visage suffit à tout comprendre de ce qu'elle pense et ressent. C'est Alice, la veuve pas joyeuse qui survit efficacement et glorieusement contre tout ce qui se présente à son ranch. Invariablement, elle sort de chez elle avec la Win, et menace avant de discuter sur les raisons des visites.
Roy Goode (joué par Jack O'Connell) en fait les frais parce qu'il ne répond pas assez vite.
L'autre perso féminin à retenir est la soeur du shériff, Mary Agnes (jouée par Merritt Wever). Elle aussi, elle préfère tenir le fusil plutôt que la louche. Son homosexualité l'a fait remarquée des autres femmes de Labelle, mais pas plus que ça. Sans doute un anachronisme de la série, mais on s'en fout. Elle tient son rôle de veuve du Maire, donc maire par transfert illégitime, mais efficace aussi. Elle fait aussi l'assistante du shériff, et elle découvre les joies de porter un pantalon et des bottes, et de jouer à faire l'homme. L'autre perso féminin à retenir est l'Allemande, qui s'amuse à tourmenter le détective, mais c'est parce qu'il le veut bien. La preuve à la fin de la série. Je n'ai pas retrouvé le nom de ces deux acteurs, mais ils amènent une des nombreuses touches d'humour dans la série, au milieu de toutes ces tueries. Encore un autre perso féminin remarquable : l'indienne (Tantoo Cardinal) qui joue le rôle de la belle-mère d'Alice, et l'infirmière récurrente de Roy, malgré lui. Elle parle peu, mais en indien et par métaphore animalière. Même Alice a du mal à suivre, mais son jeu d'actrice minimaliste est compréhensible par les expressions de son visage. Elle aussi amène la touche d'humour nécessaire à la série pour supporter toute la cruauté des autres scènes. Certains hommes de la série s'en tirent bien aussi. Roy (joué par Jack O'Connell) est tout en retenu et sobriété, jeu précis et efficace, quand il faut. Le shériff (joué par Scoot McNairy) n'a pas le rôle du lâche et peureux facile à assumer.
Une paire de lunettes changera sa réputation
. Le méchant Franck Griffin est bien trop méchant pour avoir envie d'en parler, et c'est une prouesse de Jeff Daniels qui a tenu ce vilain rôle. Les chevaux ont aussi leurs rôles et servent de prétextes pour toutes les situations, du début à la fin. J'aimerais encore en dire, tellement j'ai aimé cette mini-série. J'aimerais une suite, genre Alice qui devient bigame
en se partageant Roy et le shériff
, Mary Agnes qui devient officiellement maire de Labelle et qui gère au mieux les affaires de la ville minière, la mine (qui n'est pas une mine d'or mais je ne sais plus ce que c'est) qui reprend son activité, et donc afflux d'hommes et multiples possibilités dans le scénario, avec toutes ces dames devenues veuves toutes en même temps au début de la série, et qui doivent se morfondre seules dans leurs lits. Les scénaristes iraient chercher encore des vrais méchants tout pas beaux et cruels, juste histoire de remuer un peu les dames de Labelle, et énerver Alice et Mary Agnes. Il y a des trucs que je n'ai pas bien compris, ou alors j'ai zappé une explication dans les dialogues : l'origine des "indiens" ou "blancs maquillés en indiens", avec les fourrures de têtes de bisons sur le crâne,
qui mettent les autres blancs en esclavage, et qui agressent Alice sur la berge A un moment, on parle de mormons. Aussi, qui sont les blancs qui viennent sauver Alice (2 femmes et 1 homme) et qui la remettent aux bons soins des indiens ? Que sont-ils devenus dans la série ?
Aussi, le nombre élastique des hommes du vilain Franck Griffin : ils sont sensés être une trentaine, mais se retrouvent toujours à la trentaine malgré les tués. C'est plutôt une anecdote risible et sans importance. Du coup, je vais me refaire les 8 heures de Godless très bientôt, rien que pour essayer de comprendre ce que j'ai zappé. Voila ! J'espère vous avoir donné envie de vous installer devant cette série. Moi en tout cas, je ne regrette pas de l'avoir fait.