Il est clair que les séries policières françaises pâtissent d’une très mauvaise réputation. Soit trop lente, soit trop gnangnan, soit tout simplement ridicule. En voyant la bande annonce de Glacé, on sent un renouveau, une odeur de fraîcheur, de vouloir aller plus loin, de ne pas s’inspirer que des US mais d’aller voir aussi du côté de la Scandinavie.
En comparaison avec beaucoup de séries policières françaises, Glacé est nettement au-dessus du lot. C’est moderne, tendu et assez bien ficelé. Par contre, si on sort de nos frontières, on a clairement une mauvaise contrefaçon de série scandinave.
On a voulu pomper l’esthétisme sans aller bien loin, le générique qui claque et vous met dans l’ambiance est gâché par ce museau de loup qui bouge de façon ridicule alors quand sans ça, il était esthétiquement parfait.
Un truc bien maitrisé chez les Scandinaves est les scènes purement photographiques. Une forêt embrumée, des plaines balayées par le vent, des animaux, des jardins d’enfants. Ca n’apporte rien à l’histoire mais l’esthétisme est tellement travaillé que ça plonge dans une ambiance à part. Ici, nous avons la forêt, donc l’image est peu travaillé, elle est brute, aucun ambiance. Une biche qui passe de temps en temps … mais pareil sans aucune ambiance. On veut recoller aux origamis qui parsèment la série mais qui eux aussi subissent une image trop sobre. Bon, on voit qu’on est encore loin de la qualité des séries nordiques.
A côté de ça, parlons de l’histoire. Somme toute assez classique avec de la manipulation, des trahisons et un vieux crime qui ressurgit. Clairement, on ne fait pas dans le nouveau. Idem pour les personnages, un flic bourru, une fliquette nerveuse, un méchant « oh-quel-grand-manipulateur » et des personnages secondaires … bien secondaires.
Heureusement que c’est assez bien joué pour que l’on accroche un peu. Sauf pour les interrogatoires, alors là, je n’ai jamais des interrogatoires qui servent aussi peu. On vient pour une minute pour chouiner, poser des questions inutiles ou pire, se faire embobiner comme un gamin de cinq ans par le grand méchant.
Voilà, on voit qu’il y a eu un effort, que l’on s’améliore mais qu’on ne pousse pas assez dans les choix esthétiques, scénaristiques et les jeux d’acteurs. Avec ça, on peut se dire que c’est divertissant mais un gros « peu mieux faire » apparait en haut de la copie. Dommage.