D'abord, je tiens à préciser que ma note est une synthèse des 3 saisons. Je préciserai à la fin mes notes par saison.
La saison 1 de Anne Wich an "E" est très réussie et plutôt fidèle au roman, si ce n'est quelques libertés qui ne nuisent pas à l'ensemble de la saison. Les images sont magnifiques et le jeu d'acteurs excellent. Ils retranscrivent parfaitement les émotions. On reconnaît la trame et les personnages du roman de l'auteure canadienne Lucy Maud Montgomery avec, notamment, la bonne surprise de voir apparaître dans une adaptation Jerry Baynard, le garçon de ferme de Matthew Cuthbert.
Ensuite, on ne va pas se mentir, la saison 2 ce n'est plus du tout une adaptation de " Anne de la maison aux pignons verts ". Les scénaristes se sont fourvoyées en ajoutant des intrigues que l'auteure du Livre n'a pas imaginées alors qu'il y avait tant à faire simplement avec ce que contenait le livre. Dommage. Les images sont toujours aussi belles et le jeu des comédiens toujours aussi bon. Mais
cette histoire d'escrocs qui font croire aux habitants d'Avonlea que leur sous sol contient de l'or ainsi que l'embarquement en tant que marin de Gilbert Blythe à bord d'un cargo direction Trinidad sont complètement superflues et hors contexte. Et je rappelle à cet égard que Gilbert Blythe n'est nullement orphelin,
dans l'œuvre de Lucy Maud Montgomery. Nous suivons l'histoire d'Anne Shirley Cuthbert, mais pas celle des autres personnages de l'intrigue. C'est Anne, le fil conducteur et non l'inverse. Cette intrigue nous sort de l'histoire principale. Nous devrions être au Canada et suivre les péripéties d'Anne.
Cette escapade Trinidadienne de Gilbert aurait été très bien dans une autre série,
mais pas dans " Anne de la maison aux pignons verts ".
Alors, voilà cette brave Marilla,
séduite par l'un des escrocs, qui veut jouer à la jeune fille ou à la femme cougar
, ça ne colle vraiment pas avec l'image que l'on se fait du personnage. La mère de la famille Barry qui
veut faire de ses filles des femmes avant l'heure, même la plus petite qui ne paraît même pas avoir dix, tout ça sonne faux, tout comme le père et la mère Barry qui retombent ensuite en enfance pour se faire pardonner.
Puis il y est question de
l'homosexualité qui y tient une place très ( trop ) importante, avec un camarade d'école, Cole, qui est attiré par les garçons, notamment le maître d'école qui se découvrira une telle attirance
et enfin, cerise sur le gâteau,
l'homosexualité de la tante Joséphine
. Anne tient des propos avant-gardistes dignes de " la marche des fiertés du XXI ème siècle, peut-être, mais certainement pas de la fin du XIX ème siècle. Il me paraît alors indispensable de rappeler qu'à cette époque,
l'homosexualité
est un délit qui conduit devant les tribunaux et que le prévenu peut-être condamné aux travaux forcés pour " grave immoralité ", Oscar Wilde en sait quelque chose, hélas, car dans la réalité, la tolérance bisounours décrite dans Anne wich an "E", n'avait pas cours.
Qu'une enseignante suffragette de compétition déboule
en pantalon sur une motocyclette et que son passe-temps favori soit d'avoir les mains dans le cambouis
, ce n'est pas totalement impossible, mais cela n'en demeure pas moins très provoquant pour l'époque et dénote un certain manque d'irrespect vis à vis d'une communauté qui vous accueille. Vous vous présenteriez, vous, à votre travail pour la première fois dans une tenue inadéquate ?
Vraiment, ce souci du politiquement correct à tout crin pollue trop les productions d'aujourd'hui et conduit à des anachronismes qui retirent à ces fictions leur intelligence, leur justesse ou leurs vérités historiques.
Et puis, Je ne sais pas s'il n'y a qu'à moi que ça l'a fait, mais rien que pour ça j'en veux énormément aux scénaristes et aux producteurs de Anne Wich and E " mais à la fin de la saison 2, je commence à trouver Anne agaçante, antipathique et jalouse. Jamais je n'aurais pensé ressentir ça un jour vis à vis de ce personnage de Lucy Maud Montgomery qui ne devrait toujours, quelle que soit l'adaptation n'inspirer que la tendresse et la sympathie.
Donc, la saison 2 se termine avec ces anachronismes,
cette tentative de suicide improbable de Matthew Cuthbert et Gilbert plus " Abbé Pierre " que Blythe
qui nous fait le remake de " cargo de nuit ".
Vous aurez compris que cette saison m'aura beaucoup déstabilisé.
Après le choc de la saison 2, le visionnage de la saison 3 reprend d'une façon plus paisible, on sait à quoi s'attendre, une série originale, mais pas à " Anne de la maison aux pignons verts ". On peut donc l'appréhender avec un regard neuf en se doutant qu'il va y avoir un sacré " micmac ". Et ça ne loupe pas. On se retrouve face à une Marilla très déroutante, cyclothymique, très tolérante vis à vis
des personnes de couleur ou des amours homosexuels
, une performance déjà exceptionnelle pour l'époque ( mais j'ai déjà évoqué ce sujet ) et très intolérante vis à vis des amérindiens. Une Anne méconnaissable qui ose dire qu'elle veut savoir qu'elle a été aimée, au travers de la recherche de ses racines alors que tout bon lecteur sait que les Cuthbert l'ont aimée plus que s'ils avaient été ses véritables parents : quelle ingratitude. Et puis, on a envie de dire à ce brave Gilbert Blythe : t'inquiète, tu n'es pas
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, alors tout ce qu'ont imaginé ces scénaristes prises de délires " abracadabrantesques " qui ont jugé l'œuvre magnifique de Lucy Maud Montgomery imparfaite n'est pas arrivé. Si elle se croyaient meilleures, pourquoi n'ont-elles pas inventé une histoire originale ? Dommage d'avoir été dans l'excès, parce qu'il y a de très beaux passages encore, comme ce retour à
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. Même si Anne ne l'a pas vécu, dans les livres, j'ai aimé, tout comme cette approche des
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et comme les scénaristes hormis l'histoire de Lucy Maud Montgomery ont décidé de traiter de tout, il était temps qu'ils se penchent sur la condition des
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comme des citoyens de seconde zone. Donc, finalement, après les mille et une mésaventures d'une lettre et les sautes d'humeurs de notre Anne bien instable caractériellement et notre brave Gilbert Blythe toujours aussi généreux dont la maison se transforme en communauté " d'Emmaüs ", voilà que les filles s'émancipent, même, ô surprise, quoi que...,
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qui, finalement, file faire des études supérieures auprès d'Anne. Et malgré la lettre aux pérégrinations capricieuses et destructrices
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. Clap de fin.
Néanmoins, j'ai trouvé que cette saison était meilleure que la saison 2, les images sont toujours aussi belles, les acteurs font toujours le job. Je trouve simplement le procédé malhonnête : se servir d'une histoire à succès pour véhiculer des idées tout à fait honorables par ailleurs, au lieu de créer une histoire originale, comme si l'auteure dont on a voulu adapter l'œuvre était tellement mauvaise qu'il fallait l'améliorer.
En conclusion, en ayant pris le parti dès le début de la saison 2 de laisser notre amie Anne et Gilbert au bord du chemin, les scénaristes se sont dès lors retrouvées le cul entre deux chaises et n'ont pu, finalement, mener à terme aucun des deux projets. Il en résulte un sentiment d'inachevé et de frustration. J'aurais aimé savoir ce qu'il advenait de la nouvelle
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Néanmoins, un téléfilm serait envisagé pour mettre un point final à l'histoire. Voilà qui serait une bonne nouvelle et c'est avec grand plaisir que je visionnerai à nouveau la saison 1 qui était exceptionnelle à tous points de vue.
J'ai noté la saison 1 : 4.5/5. Pour moi, elle était quasi parfaite. Ils avaient trouvé une Anne extraordinaire, lumineuse... Avec Amybeth McNulty, ils avaient une véritable pépite entre les mains... Je me disais que l'adaptation avec Megan Follows et Jonathan Crombie : " Le bonheur au bout du chemin " avait du souci à se faire.
J'ai noté la saison 2 : 1.5/5. Sévère, peut-être, mais pour moi, cela a vraiment été la douche écossaise et j'ai trouvé cette saison hors sujet avec des intrigues peu intéressantes qui ternissent l'image des personnages.
J'ai noté la saison 3 : 3/5. Elle était bien meilleure que la saison 2, les intrigues avaient quand même plus de sens et au final, oui, je me serais laissé tenter par une saison 4. Pour ce qui est de la fidélité du roman de Lucy Maud Montgomery, je m'étais fait une raison. Le total fait donc 3/5.
À titre de comparaison, voici mes avis sur les autres adaptations :
J'ai eu trop peu d'infos sur l'adaptation de 1919, d'autant que le film est considéré comme perdu, ne reste que quelques photos. Dommage.
J'ai vu la version de 1934 et elle est tout à fait honorable pour l'époque et j'estime qu'elle mérite un bon 3.5/5. l'actrice qui a incarné le rôle d'Anne Shirley : Dawn Evelyn Paris, a tellement été marquée par le personnage qu'elle a pris pour nom d'artiste... Anne Shirley.
" Le bonheur au bout du chemin ", naturellement, qui mérite un bon 4.5/5 parce que la perfection n'est pas de ce monde.
Dans l'adaptation de 2016 : " Anne of green gables ", je trouve qu'Ella Ballentine ne démérite pas dans son interprétation d'Anne shirley et que l'ensemble de la trilogie mérite 3.5/5,
Et je viens de finir l'adaptation en anime. Quelle belle adaptation, intelligente, touchante, sans mièvrerie. Ceux qui l'ont réalisée se sont donnés le temps de bien la développer et de camper des personnages tout à fait crédibles. Une œuvre parfaite et réaliste bien située dans son époque, avec une belle qualité au niveau des graphismes pour l'époque et qui ont très bien vieilli. D'ailleurs, je trouve que pour le générique de : Anne With an "E" ils se sont beaucoup inspiré de celui de l'anime, notamment lorsque Anne est allongée au milieu de fleurs. Cette adaptation, selon moi mérite un bon 4/5.
Mais au bout du bout... Megan Follows and Jonathan Crombie forever !