J'avoue tricher un peu, puisque je n'ai vu que le premier « épisode » de « Capitaine Marleau », et il est probable que je m'arrête d'ailleurs là, bien que quelques noms prestigieux au casting puissent un jour me faire changer d'avis. Marleau, c'est à la base un second rôle dans le téléfilm « Entre vents et marées », d'ailleurs l'un des rares points positifs d'un polar globalement insipide. La retrouver dans des aventures solo ne me paraissait pas être l'idée du siècle, mais après tout, pourquoi pas. De ce point de vue, je suis un peu partagé. D'un côté, ce personnage mal embouché, brut de décoffrage habillé n'importe comment, mais doté d'un vrai sens de la répartie et finalement assez attachant, sorte de Columbo féminin que Corinne Masiero interprète avec un vrai talent, est clairement le point fort. De l'autre... ba il y a tout le reste, ou presque. Voir Gérard Depardieu jouer un personnage presque fragile, vulnérable, a notamment quelque chose de presque touchant, la plupart des seconds rôles s'en sortant plutôt bien. Mais bon, encore une intrigue se donnant des grands airs pour pas grand-chose, car si j'ai eu quelques doutes, il n'est vraiment pas si compliqué de trouver l'assassin, l'intrigue manquant régulièrement de pêche, d'autant que si certaines répliques prêtent à sourire, Josée Dayan a un peu trop foi dans la qualité de ses dialogues, souvent sur-écrits et manquant beaucoup de naturel, empêchant l'intrigue de se dérouler correctement. Il y a bien quelques moments et une poignée de pistes intéressantes, mais tellement en déséquilibre face à cette enquête ronflante prise parfois à la légère par sa réalisatrice, se contentant ici du strict minimum. Peu excitant et souvent mal rythmé, le résultat se laisse ainsi tout juste regarder, principalement grâce à son héroïne et ses comédiens : le triomphe de certaines séries françaises resteront un mystère pour moi : « Capitaine Marleau », à l'exception de son excellente interprète, en est un.