Cette série américaine est l’archétype du show qui a un potentiel, une idée forte, des acteurs qui peuvent sortir du lot, pour au final, être une oeuvre moyenne, sans véritable originalité, sans réelle vision artistique, qui passe à côté de son sujet et déçoit les attentes engendrées par sa bande-annonce et son univers.
Comme d’habitude, les producteurs font péter le budget pour le pilote, afin de convaincre la chaîne FX de passer commande.
Mais dans le reste des épisodes, on fait des économies de bout de chandelles, en gardant des scénaristes et réalisateurs de seconds plans pour boucler les 8 épisodes.
Et pour le final, on tente dans un dernier baroud d’honneur, de convaincre les cadres de la chaîne de renouveler le show, avec de grandes scènes d’action, des explications, des secrets dévoilés aux téléspectateurs, et un climax le plus artificiel et grandiloquent possible. Et c’est un échec, la série étant annulée.
Et honnêtement, je vois mal comment il aurait pu être autrement. Cette histoire narre un virus décimant tous les hommes et garçons du Monde, sauf notre protagoniste Yorick.
C’est l’occasion rêvée de voir l’Amérique débarrassée de ses biais misogynes, et son système patriarcal, et de créer une fable féministe, et une oeuvre forte et engagée.
Mais non, on se tape un drama lambda sur fond de conspiration et survie post-apocalyptique.
L’une des idées de mise en scène est de suivre plusieurs groupe de survivants, avec quelques protagonistes évoluant d’un groupe à l’autre, dans un univers qui plagie maladroitement The Walking Dead.
Évidemment, les scénaristes, sans imagination, nous font rapidement comprendre que l’histoire narrera les retrouvailles de ces différents groupes (l’un avec Yorick, l’un avec sa mère, et le dernier avec sa sœur).
On regrettera que chaque personnage est assez mal écrit, la multitude de protagonistes nous empêchant de nous intéresser avec détail et empathie à un quelconque personnage en particulier (casting choral). Les dialogues, souvent mal écrit et vides de sens, en sont un bel exemple.
Je n’ai pas compris non plus pourquoi la série ne se focalise pas sur le dernier homme, Yorick, s’agissant un peu du titre de l’oeuvre, il est ainsi absent de plusieurs épisodes entiers.
Quant aux message profond de l’oeuvre, la série dépeignant un univers anarchique, où chaque groupe de femme s’entretue pour un rien, je ne suis pas sûr que cela soit vraiment féministe pour le coup.
Le casting est la aussi un gâchis monumental, qui s’il avait été bien dirigé, aurait pu donner quelque chose de bien meilleur. Seule Ashley Romans, jouant l’espionne 355 apporte un peu d’intérêt et de complexité à l’oeuvre.
On regrette que les personnages comme la sœur Hero (Olivira Thirlby), sa copine Beth (Juliana Canfield) ou sa chaleureuse amie Sonia (Kristen Gutoskie) soient toutes transparentes et lisses.
On a aussi de grandes actrices qui auraient pu donner une dimension plus iconiques connaissant leur talent : Roxanne, la meneuse des amazones, incarnée par la grande Missi Pyle déjà vue dans Impulse (2018).
Je n’ai pas compris le rôle de Kimberly, fille du Président, jouée par Amber Tamblyn, sorte de cliché sur les fanatiques chrétiens des familles nombreuses, ni le rôle pourtant crucial qu’aurait pu jouer Nora (Marin Ireland) en jouant une politicienne de l’ombre et manipulatrice de génie.
On déplorera également ne pas utiliser à sa juste valeurs les seconds rôles, tel la charmante Jess Salgueiro dont le personnage disparaît sans crier gare, ou l’amazone Kelsey qui devenait critique de sa chef, jouée par la belle Samantha Brown.
Une bonne idée qui devient une série mollassonne, marquée par l’absence de prise de risques artistiques, de véritable vision forte, de message qui aurait du sens, qui interpellerait le public avec intelligence et justesse.