Sortie des rayons, la Saison 2. Troisième diffusion après TV, achat de la série, soit six ans après. On s’aperçoit que Jenny se délure peu à peu, assume son homosexualité mais elle est toujours aussi écorchée, perdue voire morbide auto destructrice. Sa nouvelle coupe de cheveux lui donne un côté Gavroche. Dans cette saison, la grande question était de savoir si Tina allait pardonner à Bette son écart avec une charpentière ? En tout cas, je me suis surpris à l’espérer alors que je l’avais déjà vu deux fois ! Cela prouve que ça marche. Leur séparation était un coup dur. Si Tina paraît dans cette Saison 2 plus maîtresse d’elle-même, à l’inverse on assiste à une Bette plus désemparée, plus déstabilisée, qui contrôle de moins en moins. On s’apercevra qu’il n’y a pas que sa vie intime qui se dérobe sous ses pieds. L’autre grande question était de savoir si Dana allait quitter Tonya... et si Alice pouvait être aimée de Dana. Si Bette et Tina vont bien ensemble, que penser de Dana et d’Alice ? Dans cette Saison 2, Dana affirme plus son homosexualité pas seulement au bras d’Alice mais à l’intérieur même du couple ; ses sarcasmes comme moyen de défense restent. Mais ils se déportent sur l’aspect sentimental et imprévu d’Alice ! Celle-ci s’en rend compte dans l’épisode « L’art d’aimer » et nous nous en rendons compte dans l’épisode précédent « Lessivées ». Alice se révèle fragile, elle a peur de perdre Dana. Et moi avec ! D’autant plus que resurgira l’ex de Dana : Laura. Laquelle avait été froidement abandonnée par une Dana qui n’assumait pas son homosexualité. Alice avouera qu’elle n’aime pas ce qu’elle est devenue : étouffante, dépendante. A croire que les Lesbiennes ne peuvent pas ou ne doivent pas s’attacher. Elles ne veulent rien d’exclusif, elles veulent avoir sans cesse le choix. Comment dans ce cas revendiquer vouloir être considérées comme les hétéros et vouloir être indépendantes ? Les hétéros ont peur de perdre leur partenaire, ils sont en grande majorité exclusifs. C’est normal, l’homme et la femme veulent former un couple solide qui s’inscrit dans la durée. Comme on a cru, et les personnages avec, en Tina et Bette. Maintenant, s’accorder le choix, s’accorder cette liberté ne va pas sans mal tout compte fait. Alice tout ouverte paraît ne pas accepter la présence de Laura. Tout comme Tina envers sa nouvelle compagne Rachel. A un moment donné, cela pèse. Ce qui semble évident pour l’ensemble de la communauté gay ne l’est pas pour certains éléments de cette même communauté. N'est-ce pas normal ? Quand on aime un ou une partenaire, n'est-on pas dépendant, étouffant, angoissé, exclusif ? Cette Saison voit l’arrivée de petits nouveaux, à commencer par une présence masculine récurrente « pour remplacer » Tim : Mark. Je dois reconnaître qu’il est beau garçon. J’apprécie qu’un repère masculin évolue au sein de cette communauté. Son rapport avec Shane est plaisant et équilibré.
Si Shane sait pardonner après la trahison de Mark, il n’en est pas de même de Jenny et son rapport avec Mark est conforme à ses démons qui la hantent.
Rachel, la fille gâtée de mère Peabody, élégante, le double de Bette comme dit cette dernière. Carmen, radieuse, émouvante et volontaire, son sourire est gorgé de soleil. Une Saison où l’émotion est au rendez-vous avec la déclaration en filigrane d’Alice à Dana lors de ses fiançailles avec Tonya ; peu après au tour de Bette qui s’adresse indirectement à Tina ; avec Carmen qui déclare son amour à Shane
et cette dernière qui lui répond bien des épisodes après
; avec Tina qui veut se faire comprendre de Bette quand elle manifeste son désir, la gorge nouée, d’accoucher dans leur maison. Et bien d’autres. Et que dire de deux situations pour le moins insolites : cette Saison 2 voit le cycle de la vie se traduire par une mort et par une naissance. D'une part, la mort du père de Bette et de Kit joué par Ossie Davis, et d'autre part, la mort du même Ossie Davis quelque temps après, suite à un arrêt cardiaque. Troublant. Une dédicace en fin de l’épisode « Lessivées » et le dernier épisode « L’art d’aimer » un hommage lui sera rendu, là encore en filigrane, à travers quelques photos. On se demande si on pleure le personnage ou l’acteur ou les deux ! Et dans ce dernier épisode, après la mort, la vie avec la naissance de la petite Angelica, fille de Tina et de Bette. Tina, plus précisément, Laura Holloman, l’actrice interprètera son rôle réllement enceinte. Et son corps sera filmé gracieusement tout au long de la Saison. La Saison 2 nous confronte à deux réalités assez inhabituelles. Cette Saison 2 paraît plus aboutie, plus équilibrée, plus harmonieuse bien que la relation entre Tina et Bette, le fil rouge me semble t-il de cette série, reste fragile. Dans la série "J’aime, j’aime pas" : j’aime le couple Dana et Alice, j’aime Bette, j’aime Tina, la présence de Mark, Carmen, Shane, la coupe de cheveux de Jenny ; j’aime moins le couple Helena et Tina, Jenny et l'absence de Tim ; et j’aime pas l’avocate de Tina, le générique. Je préfère de loin celui de la Saison 1. Ah, j'oubliais : à savourer en VO, bien évidemment...