La série se base sur des personnages réels dont l’héritage est très connu. En revanche, on sait peu de choses sur la personnalité des Médicis, ce qui a laissé aux scénaristes réunis autour de Frank Spotnitz et Nicholas Meyer de l’espace pour créer. "La série commence par un 'Et si' ?", explique Spotnitz. "On ne sait pas comment Giovanni de Médicis est mort. Mais s’il avait été assassiné, cela créerait une situation puissante et dramatique pour ses fils. C’est notre point de départ pour la série, qui lui donne sa colonne vertébrale créative." Grace à ce mystère central sur l’identité du meurtrier, la série s’adresse à un public plus large que les seuls passionnés d’Histoire.
En Italie, la série est diffusée sur Rai 1. Les deux premiers épisodes ont remporté un très large succès avec une moyenne de 7,6 millions de téléspectateurs, soit une part de marché de 30%. Une audience record largement au-dessus de la moyenne des fictions de la chaîne, qui s’établissait vers les 20% de part de marché lors de l’année précédente.
Producteur délégué de Médicis : les maîtres de Florence, Frank Spotnitz, connu notamment pour avoir été le bras droit de Chris Carter pendant presque toute la durée de X-Files, avait déjà vécu en Europe dans les années 1980 avant de participer à la série. Il a notamment travaillé en qualité de journaliste sur l’émission Rapido d’Antoine de Caunes. Spotnitz est revenu vivre en Europe à partir de 2009, d’abord à Londres, où est basée sa société Big Light, puis à Paris. Marié à une italienne, il bénéficie désormais de la double-nationalité.
Les historiens le savent. Les banquiers Médicis ont financé de nombreux artistes mais ont aussi, grâce aux prêts qu’ils accordaient aux pauvres, permis à de nombreuses personnes de s’élever socialement. Frank Spotnitz y voit la création de la classe moyenne, que l'on tient pour acquise aujourd’hui. "Nous vivons malheureusement une époque de grande inégalité. Les Médicis étaient ambitieux pour eux-mêmes, mais ils donnaient aussi l’opportunité à des personnes ordinaires de réaliser leurs propres ambitions", explique-t-il. "Cela semble naïf aujourd’hui, mais ils voulaient faire le bien, ils voulaient le progrès. La série invite clairement à s’interroger sur leurs valeurs comparées aux valeurs d’aujourd’hui’’.
Dans Médicis : les maîtres de Florence, Stuart Martin joue Lorenzo Médicis, le frère de Cosimo incarné par Richard Madden. Auparavant, Frank Spotnitz avait déjà engagé Martin pour tenir le rôle de Luke Wilkinson dans la troisième saison de Crossing Lines. Frank Spotnitz avait repris l’écriture de cette série après le départ du précédent showrunner, Edward Allen Bernero, qui avait supervisé les deux premières saisons.
Le co-créateur de la série n’est autre que Nicholas Meyer, scénariste de Star Trek II : la colère de Khan, considéré comme le meilleur film de toute la franchise. Une œuvre que Frank Spotnitz connaissait et dont il était fan. Meyer et Spotnitz ont ensemble développé en 2014 une série sur Freud qui n’a pas encore vu le jour. Pour Les Médicis, Nicholas Meyer s'est rendu à Londres et en Italie, ce qui a permis aux deux scénaristes de collaborer avant que la relation ne continue à distance après le retour de Meyer à Los Angeles.
S’il ne tient que le rôle secondaire du patriarche assassiné, Giovanni de Médicis (que des flashs-back montrent tout au long de la saison), Dustin Hoffman est incontestablement la tête d’affiche de cette première saison. Auparavant, Hoffman n’avait tenu un rôle régulier que dans une seule autre série : Luck, la création de David Milch produite par par Michael Mann et diffusée sur HBO. Frank Spotnitz reconnaît que la série avait de beaux arguments pour convaincre l’acteur. "Notre atout a été qu’il a beaucoup aimé le script et que notre tournage se passait en majorité réellement en Italie. Comment résister à passer quelques semaines dans cet écrin merveilleux qu’est ce pays ?", avoue le scénariste-producteur. Spotnitz ajoute : "L’observer interpréter un rôle sur lequel j’avais travaillé a été un grand moment de ma propre carrière."
Souvent, le tournage des séries d’époque est délocalisé en Europe de l’Est. Ce n’est pas le cas ici. Médicis : les maîtres de Florence a été tournée dans les lieux historiques qu’ont arpenté les personnages. "Les Médicis étant une série italo-britannique, il était hors de question de la tourner ailleurs qu’en Italie. On ne pouvait pas tricher avec ça", affirme Frank Spotnitz. "Nous avons bénéficié d’une magnifique entente avec le maire de Florence qui nous ouvert les portes de sites généralement fermés aux tournages de fiction."
L’influence des Médicis a perduré longtemps, et les futures saisons mettront donc en scène d’autres personnages qui permettront à d’autres acteurs prestigieux de rejoindre la série. C’est en tout cas le plan assumé de Frank Spotnitz : "Le casting est renouvelé à chaque fois car nous avançons dans le temps. Et il nous faut une belle surprise dans le premier rôle, oui. Ce sera peut-être plus facile pour nous d’attirer du beau monde car les gens du métier auront vu la première saison avec Dustin Hoffman... Nous traiterons cette fois de la vie de Laurent le Magnifique, et, j’espère que la série aura d’autres saisons pour qu’on puisse aller jusqu’à Catherine de Médicis !."
L’intégralité des huit épisodes sont mis en scène par Sergio Mimica-Gezzan. De nationalité américaine, né à Zagreb en Croatie, ce dernier est un réalisateur d’expérience qui s’est illustré sur de nombreuses séries américaines depuis plus de dix ans. Il a ainsi dirigé de multiples épisodes de Battlestar Galactica, Heroes ou Falling Skies. Sergio Mimica-Gezzan comptait aussi une expérience de taille dans le domaine des co-productions internationales historiques, puisqu’il avait réalisé la mini-série Les Piliers de la Terre en 2010.