Alors qu’il conduisait dans Los Angeles, le créateur Michael Schur s’est amusé à observer les comportements agaçants de certains conducteurs, tels que les queues de poisson ou le jet de déchets sur la route, et a commencé à imaginer un jeu avec un système de points. "Comme si quelqu’un comptait les points, quelque part - ‘Ce que vous venez de faire, monsieur, vient de vous faire perdre huit points.’ Puis, j’ai commencé à imaginer un monde où nos actions peuvent être mesurées, ce qui m’a conduit à la vie après la mort. Et je me suis dit que si c’était un jeu, les gens aux scores élevés iraient au bon endroit, et ceux avec les scores les plus bas iraient au mauvais.", raconte-t-il.
Le créateur Michael Schur a révélé que les séries Lost et The Leftovers l’ont tellement impressionnées, qu’il a contraint son agent de lui organiser un rendez-vous avec leur showrunner Damon Lindelof. "J’avais besoin de quelqu’un qui soit familier avec le langage de la science-fiction. Ce que je ne suis pas.", confie-t-il. Damon Lindelof l’a donc aidé au développement de la première saison, et lui a donné des tas de conseils, dont celui d’engager l’un de ses collaborateurs fétiche, Drew Goddard, pour réaliser le pilote.
Afin de concevoir le pilote de The Good Place, le créateur Michael Schur a lu beaucoup de livres sur la philosophie. "J’avais énormément de lacunes dans cette matière que je devais combler le plus rapidement possible.", admet-t-il. Lorsqu’il a embauché les scénaristes, il avait rédigé un document d’une vingtaine de pages, exposant toute la première saison et les grandes théories fondamentales en lien avec la philosophie éthique qu’il souhaitait aborder dans la série. "Je leur ai dit : ‘Vous pouvez lire 'What We Owe to Each Other' de Tim Scanlon, qui est génial mais complexe ; ou bien, vous pouvez lire les six paragraphes de l’Encyclopédie de Philosophie de Stanford. (…) Vous n’y êtes pas obligés. Ce ne sont pas des devoirs, il n’y aura pas d’interrogation. Cependant, ce sont des problématiques amusantes, importantes et consistantes, qui, je le pense, rendront notre série vraiment drôle." Tout au long de l’écriture, les scénaristes pouvaient également compter sur l’aide de deux conseillers académiques : le philosophe américain Todd May et la professeure de philosophie à l'Université de Californie Pamela Hieronymi. Celle-ci leur a notamment donné une conférence sur le Dilemme du tramway, mis en scène dans l’épisode 5 de la saison 2.
Lors de l’écriture du pilote, Michael Schur ne savait pas comment nommer l’architecte du ‘Bon Endroit’, incarné par Ted Danson. En visitant la cathédrale Notre-Dame de Paris, il a découvert l’archange Michael (Michel, en français), l’ange qui pèse les âmes des gens et décide s’ils sont bons ou mauvais, et a donc baptisé le personnage d'après lui. Toutefois, certains fans ont plutôt noté le lien avec le nom du créateur lui-même : "Tout de suite, tout le monde m’a dit : ‘Oh, c’est un méta-commentaire très intéressant sur le processus de création'.", s’amuse-t-il.
Nick Offerman, qui interprétait l’un des protagonistes de Parks and Recreation, autre création de Michael Schur, s’est vu proposer le rôle de Shawn, mais a finalement décliné. Celui-ci a ensuite été attribué à Marc Evan Jackson.
L’époux de Kristen Bell, Dax Shepard, également comédien, apparaît en tant que guest dans la peau d’un démon, lors de l’épisode 10 de la deuxième saison.
Les extérieurs du ‘Bon Endroit’ sont tournés sur le terrain appelé ‘Petite Europe’ aux studios Universal, à Hollywood. Ceux-ci sont d’ailleurs accessibles au public grâce à une visite guidée. Par ailleurs, les jardins chinois sont, en réalité, les jardins botaniques de la Bibliothèque d’Huntington, située à proximité de San Marino en Californie.
The Good Place marque les premiers pas en tant qu’actrice de l’écrivaine, mannequin, DJ et animatrice radio britannique Jameela Jamil dans la peau de Tahani. "J’ai demandé à Michael Schur si j’avais besoin de prendre des cours de théâtre, et il m’a dit de continuer à faire exactement ce que je faisais. Tout ce que je trouvais correspondait parfaitement à son idée du personnage - et ça ne voulait pas forcément dire que j’étais douée. J’apprenais mes répliques par coeur la veille au soir, j’arrivais sur le plateau et je copiais absolument tout ce que faisait Ted Danson. (…) Trois ans à ses côtés, ça vaut dix ans dans la meilleure école de théâtre du monde.", déclare—t-elle. Par ailleurs, la comédienne en herbe n’a pas cherché bien loin pour trouver l'inspiration afin d'incarner son personnage : "Je connaissais beaucoup de personnalités mondaines odieuses à Londres. J’étais DJ pour les soirées de haute couture, et vous y croisez beaucoup de Tahani… Dès que j’ai auditionné pour le rôle, il y a une personne en particulier que je trouvais insupportable et dont je me suis inspirée. (…) Je suis sûre qu’elle l’a compris, parce qu’elle m’a retiré de ses amis sur Facebook (rires).", raconte-t-elle.
Au lieu de leur révéler leurs rôles lors des auditions, Michael Schur a demandé aux acteurs d’interpréter des personnages aux qualités similaires, le temps d’un bref sketch. Par exemple, D’Arcy Carden devait jouer une femme serviable et gentille, travaillant pour une hotline pour les poupées cassées. "Ca ne parlait pas de robot, ni de vie après la mort. Mais Janet s’est révélée être exactement comme à l’audition, puisqu’elle est la première à demander : ‘Comment puis-je vous aider ?’.", raconte la comédienne. De son côté, William Jackson Harper a joué un dénommé Chris, assistant à une conférence de The Innocence Project - un organisme à but non lucratif qui œuvre à démontrer l'innocence de personnes condamnées par erreur. "C’était un scénario complètement différent, mais l’essence de Chidi était là : c’est un mec adorable qui essaye de sortir les gens de prison parce que ce n'est pas leur place. Ce n’est que lorsque j’ai obtenu le rôle que le créateur et le producteur délégué m’ont amené dans leur bureau pour me dire : ‘Ok alors… voici, le vrai scénario et voici la vraie profession de votre personnage.’", témoigne l’acteur.
Afin d’incarner Janet, l'intelligence artificielle constituant la principale source d’informations du ‘Bon Endroit’, la comédienne D’Arcy Carden s’est appuyée sur de nombreuses références : "J’adore C-3PO et la fille dans Ex Machina. Ce genre de robots qui ont une âme, à tel point que vous avez de l’empathie pour eux. J’ai regardé ces clips étranges de robots japonais qui parlent, sur YouTube. L’un d’entre eux disait : ‘Je voudrais aller à l’école un jour’. Ca m’a fait pleurer (Rires). Et, quand j’ai parlé de Janet à mon mari, il l’a tout de suite comparé à Data [personnage androïde interprété par Brent Spiner dans la série Star Trek]."