Master of None : secrets de tournage

Pour interpréter Ramesh et Nisha, les parents de Dev Shah, le héros de la série, Aziz Ansari, l'acteur principal et co-créateur de Master of None, a multiplié les essais de comédiens. En vain. Tant et si bien qu'il a finalement choisi de se tourner vers… ses propres parents, Shoukath et Fatima Ansari. Ce ne sont pas les seuls membres de sa famille qui participent à la production du show : Aniz, le frère d'Aziz, est un des scénaristes de la première saison.

Co-créateurs de Master of None, Aziz Ansari et Alan Yang se connaissent depuis de nombreuses années. Ils ont tous les deux travaillé sur Parks and Recreation : Ansari y incarnait Tom Haverford, tandis que Yang était un des scénaristes de la comédie de NBC. Avant de travailler sur Master of None, ce dernier a signé le scénario d'un film avec un autre acteur de Parks and Recreation, Nick Offerman (Ron Swanson). Son titre : Date and Switch.

Todd Barry et H. Jon Benjamin ont l'habitude de se retrouver ensemble sur des projets de télévision. Ils ont notamment participé aux séries Bob's Burgers (avec Aziz Ansari) et Docteur Katz, mais aussi de nombreux programmes d'animation inédits en France. H. Jon Benjamin a également signé une petite apparition dans Parks and Recreation, la comédie qui a rendu Ansari célèbre hors des frontières américaines.

S'il est, en France, d'abord connu pour ses activités de comédien, Aziz Ansari est surtout un artiste polyvalent. Artiste de stand-up, producteur, scénariste et chanteur, il s'intéresse aussi à tout ce qui touche le comportement humain. Il est en effet le co-auteur d'un livre sur l'évolution des amours à l'ère digitale. Intitulé "Modern Romance", cet ouvrage, sorti en 2015, a été écrit avec le sociologue américain Eric Klinenberg.

Le personnage de Brian (Kelvin Yu) a des connexions avec Alan Yang, co-créateur et scénariste de Master of None. "Ses rapports avec ses parents sont très inspirés de ceux que j'ai avec les miens. Aziz a fait la même chose pour Dev (le héros de la série, NDLR)", confie le scénariste lors d'un entretien. "Quand on voit le père de Brian lire The Economist et tuer un poulet domestique dans un épisode, ce sont des scènes que j'ai vécues."

Interrogé sur ce qui l'a conduit à créer une série, Aziz Ansari, co-créateur et acteur principal de Masters of None, explique avoir d'abord pensé écrire un long-métrage. "Faire des spectacles en stand-up m'a véritablement permis de développer un point de vue. La logique, c'était d'exploiter ça sous une autre forme. Je me suis dit 'Oh, je vais essayer d'écrire un film'. Mais chaque fois que je fais ça, ça prend une éternité." D'où le choix de passer par la case série.

Comment Master of None est devenu un des programmes originaux du service de streaming ? Tout simplement parce que c'est le seul diffuseur qui a proposé à Aziz Ansari et Alan Yang de commander d'entrée de jeu dix épisodes et pas seulement un pilote. Une pratique habituelle pour Netflix, qui a aussi profité de premiers contacts très encourageants avec Ansari : deux spectacles du comédien avait déjà été achetés et diffusés sur cette plateforme. Ce que le comédien-producteur n'a pas non plus oublié.

Interprète de Nina dans l'épisode 5 de la saison 1 ("The Other Man"), Claire Danes a accepté d'apparaître dans Master of None pour deux raisons. La première, l’héroïne de Homeland et Aziz Ansari se connaissent personnellement depuis quelques années et c'est pour ça qu'il lui a proposé ce rôle. La seconde tient au fait que cela faisait un moment qu'elle voulait s'essayer à la comédie. La proposition tombait donc au meilleur moment.

Septième segment de la saison 1 de Master of None, cet épisode, consacré au harcèlement sexuel, est né dans l'esprit d'Aziz Ansari alors qu'il avait demandé aux femmes qui assistait à un de ses spectacles de lever la main si elle avait déjà été suivies dans la rue par un homme. A la surprise générale, toutes les spectatrices l'ont fait. Il a ensuite demandé aux hommes de faire la même chose s'ils s'attendaient à une telle réponse. Personne n’a bougé. "J'ai trouvé que ce qui se passait était vraiment intéressant (…) Le problème, c'est que personne n'en parle."