Le pitch : Six mois se sont écoulés depuis la bataille de Starcourt qui a semé terreur et désolation sur Hawkins. Encore titubants, nos amis se trouvent séparés pour la première fois – et la vie de lycéen n'arrange rien. C'est à ce moment de vulnérabilité qu'une nouvelle menace surnaturelle apparaît et, avec elle, un terrible mystère qui pourrait être la clé permettant de mettre fin aux horreurs du monde à l'envers.
La critique : La saison 4 de Stranger Things a quelques défauts, mais ils sont largement éclipsés par la générosité et la beauté de l’ensemble. Généreux, les épisodes le sont. Dépassant chacun les 60 minutes de durée, l’intrigue est développée, longue et plutôt cohérente. Le spectateur ne reste pas sur sa faim avec des épisodes trop courts, même si j’aurais tendance à reprocher une trop longue durée à l’épisode final qui approche des 2 heures 30.
La photographie de la série est tout simplement excellente, on sent que les 250 millions de dollars de budget ont été bien dépensés, donnant à la série une qualité visuel digne des plus grands blockbusters. Les décors sont appropriés, variés selon les lieux, évitant de créer une monotonie qui serait malvenue.
Pour ce qui est de la musique, elle est parfaite, comme toujours avec cette série. La bande son des années 80 transporte le spectateur dans l’univers, le guidant sur l’état d’esprit que peuvent avoir les personnages. La fin de l’épisode 4, le meilleur de la saison et sûrement de la série, en est le parfait exemple.
Niveau réalisation, pas grand-chose à reprocher à l’équipe de direction et aux showrunners. Certains plans sont intéressants, bien que la majorité soit convenus. Les effets spéciaux sont parfaits, en particulier en ce qui concerne le travail de prothèse sur l’antagoniste principal.
En parlant de ce dernier, on peut dire que la présence pour la première fois d’un antagoniste monstrueux pouvant interagir oralement avec les personnages est un plus. Particulièrement puissant et effrayant, il installe un sentiment d’effroi chez le spectateur qui craint chacune de ses apparitions, bien que ce sentiment diminue à mesure que l’on progresse dans la série.
Pour en venir aux intrigues et aux personnages, c’est la que le bât va parfois blesser. Elles sont franchement inégales, selon le groupe de personnages que l’on suit. La plus prenante est celle qui se déroule à Hawkins, dans une ambiance d’enquête des plus réjouissantes. Certains personnages sont brillamment développés, comme Max et Lucas. Lorsqu’on suit ce groupe de personnages, on ne s’ennuie franchement jamais. On est en revanche loin de pouvoir l’affirmer pour les autres. L’intrigue Californienne est d’un ennui mortel, les Frères Duffer ne sachant que faire de Mike, Will et Jonathan. L’intrigue autour des pouvoirs retrouvés d’Eleven est convenue, mais se suit avec plaisir, notamment car elle révèle des clés évidentes dans le dénouement de la saison. L’intrigue russe est oubliable, et ne m’a que peu emporté. Les intrigues finissent par se regrouper, plus ou moins adroitement.
On pourra reprocher aux showrunners la mise en place d’un bouclier scénaristique qui permet à certains personnages de se sortir de situations improbables, un sentiment qui fait baisser la dramaturgie pour l’épisode final.
En résumé : Visuellement incroyable, généreuse par sa densité, à l’ambiance envoutante, la saison 4 de Stranger Things ne laissera pas le spectateur sur sa faim. On trouve toujours autant de plaisir à retrouver les jeunes habitants d’Hawkins, bien que l’inégalité de qualité des différentes intrigues soit frustrante par moment.