The OA marque la troisième collaboration des créateurs Zal Batmanglij et Brit Marling. En effet, ils ont déjà co-écrit les long-métrages Sound of My Voice en 2011, puis The East en 2013. Ce dernier a notamment été présenté au Festival de Sundance.
Dès décembre 2012, les créateurs, amateurs d’univers habituels, décident de développer un récit en format sériel. Outre la notion de précognition, le point de départ de la création de The OA sont les expériences de mort imminente (EMI). Afin de développer cette thématique, ils se sont notamment appuyés sur le livre du philosophe et médecin américain Raymond Moody,"La Vie après la vie", publié en 1975, recueillant les témoignages de 150 personnes ayant survécu à une EMI. "J’ai eu la chance de discuter avec une jeune femme qui a survécue à une EMI. Elle avait quelque chose d'unique, comme si elle émettait une fréquence différente de la nôtre. Elle semblait vivre plus fortement que nous. C’est une sensation difficile à décrire. Certaines victimes d’EMI sont revenues avec des talents artistiques, voire la capacité de parler des langues dont ils ne connaissaient pas un mot avant leur accident ! (…) C’est un terrain passionnant pour développer la science-fiction et le fantastique…", confirme Brit Marling.
The OA est co-produite par Netflix, Anonymous Content et Plan B Entertainment. Cette dernière société de production n’est autre que celle de Brad Pitt, qui intervient sur la série en tant que producteur délégué. "Brad a lu le scénario et je pense que c’est quelqu’un qui prend des risques. Si vous regardez sa carrière d’acteur, il s’est souvent tourné vers des rôles difficiles. Il essaie toujours de faire quelque chose de nouveau, de différent, d’avant-gardiste. Je pense qu’il a senti que c’était un projet inhabituel : avec des épisodes de différentes durées, certains protagonistes qui n’apparaissent que tardivement… Je pense qu’il y a beaucoup de choses dans The OA qui sortent des sentiers battus en termes de forme et de contenu. Tout cela l’a excité.", explique la co-créatrice Brit Marling.
Parmi les compositeurs de la bande-originale, on retrouve entre autres le musicien et ex-membre du groupe de rock Vampire Weekend Rostam Batmanglij. Celui-ci n’est autre que le frère du co-créateur Zal Batmanglij, avec lequel il avait déjà travaillé sur le long-métrage Sound of My Voice.
The OA peut être une retranscription phonétique du mot anglais "away", que l’on peut traduire par "au loin". Toutefois, le septième épisode de la première saison apporte une autre signification, lorsque le personnage de Prairie révèle être "The Original Angel", soit "l’Ange Originelle" en français.
Afin d’entrer dans la peau de son personnage, Brit Marling s’est liée d’amitié avec un homme devenu aveugle à l’âge de 19 ans. Ils passaient jusqu’à six heures par jour ensemble afin d’appréhender la cécité. "J’ai passé beaucoup de temps avec lui, pour comprendre comment on marchait avec une canne, comment on apprenait à distinguer les bruits de la circulation, comment on traversait une rue, comment on demandait à l’aide car on en réclame constamment, comment cuisiner sans rien voir. Quelle sorte de personne faut-il être pour surmonter ces obstacles ?", raconte l’actrice.
Le comédien Jason Isaacs n’est pas passé par la case traditionnelle de l’audition pour son rôle dans The OA. Au contraire, le processus a été plus précipité. "J’ai reçu un appel téléphonique au beau milieu de la nuit et on m’a demandé de lire huit scripts. Moi qui suis insomniaque, j’étais justement sur le point de m’endormir cette nuit-là. J’ai dit : ‘Ecoute, je suis vraiment fatigué, je vais aller me coucher. Est-ce que je peux lire ça demain ?’, et mon agent m’a répondu : ‘Non ! Tu vas skyper le réalisateur dans deux heures et si ça te plaît, tu dois sauter dans le premier avion pour New York pour commencer à tourner’. Je les ai lu et j’ai halluciné. Je n’avais jamais rien lu de tel dans ma vie. J’ai eu Zal par Skype et avant que je ne m’en rende compte, j’étais à Grand Central Station, en train de faire la connaissance de Brit dans la peau de Prairie.", raconte-t-il.
La "danse des cinq mouvements", tout droit sortie de l’imagination des deux créateurs, Brit Marling et Zal Batmanglij, a été développé par Ryan Heffington. Ce dernier n’est autre que le chorégraphe de la chanteuse Sia, avec laquelle il a notamment collaboré sur les clips de "Chandelier" et"Elastic Heart".
Drame familial, récit initiatique, horreur, science-fiction, chronique sociale… The OA navigue d’un genre à l’autre au gré des épisodes. Un choix délibéré, notamment motivé par l’intelligence et la sophistication des spectateurs contemporains. "The OA était le terrain rêvé pour créer une fiction multi-genres qui transcende les frontières. (…) Ceux qui regardent les séries sont de plus en plus pointus, connaissent les structures narratives, anticipent les rebondissements. Il y a une telle culture du genre qu’il devient nécessaire de casser ses codes pour surprendre. (…) Le but, c’est de sortir les spectateurs de leur zone de confort.", explique la co-créatrice Brit Marling.
Pour passer d’un rendu visuel naturaliste à des scènes plus fantastiques, le co-créateur Zal Batmanglij, qui a également réalisé la majorité des épisodes, a travaillé en étroite collaboration avec le chef décorateur Alex DiGerlando (True Détective, Maniac). Les deux hommes se sont ainsi retrouvés sur un même projet, après The East en 2013.