À la seule vue du premier épisode, j'exprime ma profonde déception de voir une nouvelle fois TF1 proposer quelque chose de très édulcoré à partir d'un postulat pourtant très prometteur. Franchement, Sam fume dans les toilettes, répond méchamment aux parents et sort quelques vacheries de temps en temps, mais cela reste globalement très consensuel et ça ne se lâche pas assez. Au final, Sam est juste une grande gueule, rien de plus, bien loin de ce dont est capable un Gregory House par exemple dans le registre "j'ose tout". Ici Sam est trop gentille avec ses collègues et trop maman-poule avec ses enfants.
Sur le contenu scénaristique en lui-même, les thématiques sont hélas survolées, comme l'homosexualité ou la gifle (qui intervient à la moitié de l'épisode quand même!!!), qui suscite un débat bien faible et peu approfondi. Quant à l'aspect familial, on retrouve du TF1 pur jus, avec des enfants qui s'entendent super bien avec leur maman et danse avec elle pour évacuer les déceptions. Enfin, les intrigues amoureuses sentent singulièrement mauvais, entre le directeur du collège et l'ancien petit-ami d'enfance.
L'épisode 2 confirme que Sam est un personnage au final bien lisse, bien loin de ce que le pitch promettait, et pour le coup Mathilde Seigner apparaît top sage, ce qui est gâcher son potentiel de folie. Pour le reste, si le scénario a le mérite d'aller plus rapidement à l'essentiel
(l'élève amoureuse de sa prof)
et d'y consacrer plus de temps d'analyse, il pousse sérieusement le bouchon. Enfin, les intrigues amoureuses sans intérêt polluent un épisode structuré de manière très bordélique et abusant toujours de musiques dispensables.
L'épisode 3 est très mitigé. Aux histoires d'amour niaises et aux affaires familiales traitées de manière superficielle
(comme l'homosexualité du fils, l'incertitude professionnelle du fils et l'éducation de Sam par sa mère)
, le scénario oppose une Sam nettement plus décoincée, allant très loin dans les répliques
(face aux élèves sur le sexe)
et les situations
(avec l'inspecteur, hilarant!!!)
. Ce qui est assez paradoxal dans tout cela, c'est que Sam,
qui doit être cash naturellement à la base, l'est grâce à la drogue.
Au passage, c'est dommage que cette thématique de la drogue au collège soit juste traitée de manière humoristique et sans aucune pointe de drama (genre un élève qui en tombe malade et va à l'hôpital).
L'épisode 4 est une énorme déception, tant le scénario se perd dans les relations amoureuses de Sam
(qui couche avec tout le monde, le principal, son ami d'enfance, le père d'une élève)
qui sont franchement pas passionnantes et qui s'achèvent sur un twist peu emballant
(quant au secret de la mère)
à la portée dramatique bien faible. Le reste mélange un peu de tout, des éléments à fort potentiel
(le programme scolaire d'orientation, le kama-sutra des grenouilles)
et des ratés
(la facilité avec laquelle Sam aide Paloma à s'intégrer, les enfants de Sam qui sont bien lisses, la grossesse de la future belle-fille de Sam, le traitement peu ambitieux de l'homosexualité du fils de Sam).
L'épisode 5 avait l'opportunité de traiter avec profondeur la question de l'orientation, malheureusement cette thématique est survolée pour se focaliser seulement sur un cas particulier, certes intéressant, mais pas suffisamment significatif et critiquant au final plus les parents que le système, pourtant nettement plus répréhensible. Pour le reste, le scénario semble plus intéressé par les histoires d'amour débiles de Sam qu'autre chose, avec en guise d'apogée une scène finale bien ridicule. Enfin, j'en peux plus de cette musique balancée à tour de bras dans la série, elle est tellement redondante et omniprésente qu'elle en devient gonflante, et ce côté léger décrédibilise toute tentative de traiter un sujet sérieux.
Malheureusement l'épisode 6 ne parvient pas à relever le niveau et à corriger les défauts de la série. Il y avait pourtant des choses intéressantes, comme
la mise en parallèle de la vie de Sam avec ce qui se passe dans les contes de fées préparés par les enfants, hélas gâchées par l'obsession scénaristique pour la vie sentimentale de Sam, le côté lourd de sa relation avec sa mère, le néant autour de ses enfants, le grand n'importe quoi de sa réintégration, le côté trop beau de l'école (avec une super salle polyvalente à disposition) et des options mal exploitées: la motivation des élèves pour sauver Sam accouche de pas grand-chose quand celle des profs est risible.