Consternant...et amusant. Consternant car, se voulant moderne et arrivant à l'être, cette série entend dresser un portrait qui se veut réaliste d'une certaine école. Nous ne pouvons qu'accorder crédit à cette volonté d'illustrer le pire. Consternant car les enfants que nous découvrons sont sans éducation, impertinents, arrogants, insultants, prétentieux, irrespectueux et méchants, presque sans le savoir ou le vouloir tant l'autorité qui devrait résister à de telles dérives est inexistante. C'est l'échec de toute une société et de son éducation nationale qui est ainsi naïvement exposé sur fond de musique américaine entraînante. Amusant parce que tout ça n'est finalement pas très sérieux. Les enfants sont des enfants, ils ne sont pas responsable de la sauvagerie qu'on a laissé s'installer dans leur univers scolaire, familial, sociétal, ils font "avec" et il suffit de savoir les prendre pour découvrir que les enfants sont des enfants, de vraies pépites, tout simplement. Alors il y a des gags, de la satire souvent féroce, un peu de farce même et on s'amuse, on rit tout en vibrant avec émotion à cette histoire à l'eau de rose qui s'empare de nous, abattant nos défenses - comme toujours avec les histoires à l'eau de rose- où les bons sentiments abondent, ce qui est le cas, concourant à cet happy-end que nous espérons et attendons de toute notre âme. Car l'amour est plus fort que tout. L'amour de la vie, l'amour des enfants, l'amour du déraisonnable, l'amour du raisonnable, l'amour du juste, l'amour des autres et de soi, l'amour, tout simplement, si nécessaire à nos existences et si gratifiant, si chargé de sens. Le talent extraordinaire de Mathilde Seignier crève l'écran. Elle compose le personnage d'une mère enseignante imparfaite, entière et attachante avec une vérité et une humanité stupéfiantes. Elle est servie en cela par une réalisation rythmée, un scénario sans longueurs, une mise en scène pertinente à chaque instant, à chaque image et une chanson française pleine de poésie qui vient à point souligner les élans des cœurs et faire pardonner ces airs américains, certes entraînants, mais pas du tout nécessaires au sein d'une production hexagonale aussi réussie. Et n'oublions pas tous les autres rôles incarnés à la perfection, même dans la caricature, par des actrices et des acteurs impliqués.