Je me souviens parfaitement m'être fait la réflexion à la fin de la première saison : « que pourrait-il y avoir de plus à raconter ? ». Non pas que l'idée de retrouver les personnages me déplaisait, loin de là, mais lorsque j'ai appris la mise en chantier d'un deuxième volet, j'étais dubitatif, conscient que le professionnalisme d'HBO serait au rendez-vous pour offrir quelque chose de convenable, à défaut d'être « utile ». Et bien je pense avoir pas mal résumé ce que j'ai pu ressentir sept épisodes durant : un travail solide, habilement mené (parfois un peu vide, quand même), mais n'apportant presque rien à ce qui avait été proposé précédemment. Je ne me suis jamais vraiment ennuyé, l'efficacité de certaines scènes, dialogues (je pense notamment au procès, dans la dernière ligne droite) est indéniable, y compris dans la réalisation, le talent des actrices (toutes impeccables, avec mention pour Laura Dern) n'étant plus à démontrer depuis longtemps.
Reste que ces dernières évoluent assez peu, en tout cas de manière moyennement intéressante, le « nerf de la guerre » précédant, à savoir réunir les informations afin de savoir qui a été tué, ne pouvant fonctionner ici et n'étant remplacé par aucun équivalent. Finalement, le seul levier permettant de faire avancer la série, c'est la mère de la « victime ». Pas n'importe quel levier, certes : un personnage riche, complexe, ambigu, inquiétant, interprété par une Meryl Streep taille patronne. Elle apporte un malaise, une « raison d'être » à ce second volet, mais on se repose tellement exclusivement sur elle pour faire avancer l'intrigue, lui donner un sens, que cela devient vite voyant. Trop pour justifier cette suite faisant, certes, la part belle aux femmes et à leur liberté : avec une histoire digne de ce nom à raconter, c'eut été encore mieux... Le talent, c'est aussi de savoir quand s'arrêter.