Quelle série, mais quelle série !
Tout d'abord, j'aimerais pousser un coup de gueule contre tous ceux osant comparer Big Little Lies et Desperate Housewives sous prétexte que les personnages principaux sont des femmes plus ou moins riches, qui plus est amies. Cela enlève toute la valeur de cette série. Certes, DH avait évoqué le viol à travers l'enfance de Gabrielle mais BLL traite réellement ses sujets.
En effet, sous prétexte de meurtre et de commérages, Big Little Lies s'attaque à la vie, la vraie, celle vécue malheureusement par des millions de femmes : viol, violences domestiques ainsi que des sujets plus légers comme le rejet par ses enfants.
Autre point intéressant de la série : alors que la plupart des séries où des femmes sont amies/ennemies donnent raison aux rumeurs en ne distinguant pas vie privée de vie publique, celle-ci le fait brillamment et pointe du doigt les ignorants qui ne voient que ce qu'ils veulent bien voir.
Le casting est absolument fabuleux : Nicole Kidman, Reese Witherspoon, Shailene Woodley, Zoe Kravitz, Adam Scott, Alexander Skarsgård, ... Kidman et Skarsgård incarnent à la perfection un couple malsain, à tel point qu'on a envie de vomir lorsque Perry s'approche de Celeste.
On a bien sûr envie de savoir qui a été tué et par qui (même si l'on s'en doute au bout de quelques épisodes, il y a une surprise). Mais surtout, on découvre les personnages, leur passé, leurs défauts au fil des épisodes : tout en complexité, on ne peut s'empêcher d'avoir de l'empathie pour la quasi totalité d'entre eux (à l'exception, vous l'aurez deviner, d'un certain homme...).
J'ai adoré découvrir Shailene Woodley, star des Divergent, en jeune mère massacrée par son passé, qui quoi qu'il arrive, défendra son fils bec et ongles. Je ne pensais pas qu'elle pouvait être aussi douée, ce qui me motive à regarder d'autres de ses films (elle délivre aussi une très bonne performance dans The Spectacular Now).
J'ai particulièrement apprécié Ed, incarné par Adam Scott, qui fait partie des rares hommes de cette série à ne pas être monstrueux. Adam Scott est très touchant.
Il est important que cette série existe, surtout sur une chaîne comme HBO, qui généralement adore montrer des viols inutiles pour satisfaire des pervers ou des visions fleurs bleues des femmes. Il est important également que la fiction présente une image positive des relations entre femmes, pas de compétition permanente mais de l'entraide, de la solidarité.
Pour ne rien gâcher, la musique est excellente, et je pèse mes mots. La photographie est aussi très plaisante puisque la ville dans laquelle la série a lieu est en bord de mer. Bref, Jean-Marc Vallée m'a une fois de plus (Dallas Buyers Club est à voir absolument!) ravie.