La saison 1 de X-files comporte 24 épisodes qui ont été réalisés en 1993 et 1994.Les scénarios sont fouillés, précis (souci d'authenticité dans les enquêtes), originaux (mention spécial aux épisodes « Compressions », »Le Message » et « Les Hybrides »), novateurs (approche novatrice du genre fantastique, mélange inédit d'épouvante, de fantastique et de science-fiction, renouvellement salutaire en ce qui concerne les histoires d'extra-terrestres qui sont greffés a des complots gouvernementaux), parfois prévisible, linéaire (construction narrative souvent similaire avec meurtre ou enlèvement avant le générique, développement de l'enquête, interrogatoires puis capture de l'ennemi à la fin ou résolution de l'enquête partiel) et prenant de manière aléatoire (reproche majeur qu'on peut faire pour toutes les saisons c'est que l'ensemble est quelque peu inégal, avec une alternance entre des épisodes correctes, dispensables et d'excellents épisodes qui figurent au panthéon de l'histoire des séries.Pour cette saison 1, la mythologie se dessine timidement et est plutôt une sorte d'introduction qui présente les personnages, les enjeux scénaristiques).La mise en scène, d'un bon niveau, est suggestive (pouvoir suggestif des images qui engendre la peur dans des épisodes tels que « Compressions », « Masculin Féminin », « Métamorphoses »), elliptique (les séquences de meurtres sont souvent rapides, volontairement écourtés, laissant aux spectateurs une part d'imagination), élégante, épurée (pas d'effets inutiles ni d'emphase et de complaisance mais une efficacité brillante), stylisée et teintés d'onirisme.Le rythme est inconstant (lenteur parfois gênante, ruptures de tons brusques, souvent quelques longueurs vers le milieu de l'épisode dû la plupart du temps à quelques répétitions dans l'intrigue, accélération soudaine de l'action).Les personnages sont consistant psychologiquement (relations intéressantes car difficiles entre Mulder et Scully, mais aussi entre Mulder et Gorge Profonde, le mystérieux informateur), légèrement stéréotypés, ambigus (on ne sait pas encore qui est vraiment l'homme à la cigarette, quelles sont ses motivations car son rôle reste très secondaire dans cette saison).Bonne interprétation de David Duchovny, sobre, au jeu mesuré, qui interprète avec justesse l'intrépide agent Mulder, qui veut découvrir la vérité sur le complot extra-terrestre à tout prix.Prestation convaincante de Gilian Anderson, naturelle, sobre aussi, qui incarne Dana Scully, une agent pragmatique, prosaïque, qui résout les enquêtes grâce à ses connaissances scientifiques.Les acteurs secondaires sont plutôt convaincants (Jerry Hardin, Mitch Pileggi imposant).Les dialogues, biens écrits, sont souvent explicatifs, percutants, ciselés.Travail impeccable au niveau du cadrage avec de lents mouvements de caméras fluides (longs travellings latéraux, avants).L’œuvre possède aussi une belle photographie soignée (plastiquement ce sont les séquences nocturnes qui sont le plus réussis, avec une photographie magnifiquement contrastée), des effets spéciaux simples mais réussis, remarquablement efficaces, une musique de grande qualité qui combine musique classique et dark ambient avec maestria, en adéquation parfaite avec les images d'une noirceur insondable, composée par Mark Snow, quelques rebondissements imprévisibles (notamment lors du season final haletant, qui clôt la première saison à la perfection), une touche de suspense maîtrisée, une atmosphère sombre, angoissante (c'est l'une des grandes forces de cette série culte,créer une atmosphère particulière, unique à l'aide des décors inquiétants, de la musique), onirique, des éclairages sublimes, sophistiqués (jeux sur l'ombre et la lumière lors des scènes nocturnes) et un montage aéré, varié (alternance entre plans longs et plans courts).La saison 1 de X-files est donc une bonne saison, un peu inégal, thématiquement riche et intéressant (théorie du complot, exploitation de toutes les gammes du genre fantastique avec des thèmes sur le paranormal différents, vastes), formellement aboutie (The X-Files est peut-être la série qui soigne le plus sa forme avec un travail unique dans l'histoire des séries sur la musique, le son et la photographie), métaphysique, atmosphérique, plastiquement remarquable.Dommage que certains épisodes font figure de remplissages comme « Un fantôme dans l'ordinateur » ou « Roland », car cette saison contient aussi quelques pépites: « Gorge profonde », « Compressions », « Projet arctique », « Entité biologique extra-terrestre », « Le Message » d'une noirceur absolue, sans oublier l'épisode final « Les hybrides », tout simplement le meilleur épisode de la saison, qui donne envie de voir la suite.A voir sans hésiter, car The X-Files est une série atypique, définitivement culte.