The Last Panthers est une mini-série (car elle n'appelle pas de suite) vraiment pas mal, mais loin de ce que j'avais imaginé au départ. En effet, l'action est peu présente, l'ensemble se joue sur la psychologie des personnages, souvent à la bordure et ayant des liens familiaux ou professionnels particuliers, le tout se déroulant sur plusieurs fronts avec des protagonistes en apparence différents mais au final proches dans leurs objectifs (Milan et Khalil veulent renouer avec leur frère, le premier ayant fait une erreur pendant le casse alors que le second a un passé trouble; Naomi et Tom sont plus dans le registre de la politique et de l'argent).
Néanmoins, ce projet propose quelques scènes plus rudes, comme le meurtre de la fille, l'échange final meurtrier du pilot, le suicide du frère de Milan, la mort de ce dernier (même si le combat dans les toilettes est mal réalisé), l'assassinat du frère de Khalil par Khalil et des moments forts et horribles dans l'excellent épisode 5, axé sur la mythologie bosniaque de son histoire, notamment le lien Naomi-Milan.
L'intrigue de départ du vol de bijoux est donc surtout prétexte à voyager en Europe à travers les gangsters, les flics corrompus ou non, les agences diverses qui interviennent et les assurances, toutes les personnes impliqués dans le domaine judiciaire, policier, criminel et financier ayant des intérêts divergents et pas forcément moraux. Le côté politique traité dans l'épisode 6 manque peut-être de profondeur, ce qui est compensé par le traitement de Naomi et Khalil, la première revenant seule dans les balkans, le second s'éloignant encore de sa famille, seul face à ce qu'il a dû faire.
Du côté de la forme, le casting brillant (les 4 acteurs principaux sont charismatiques) reflète à merveille les différences d'objectif, alors que la musique somptueuse (David Bowie) donne une atmosphère étrange et que les Balkans sont dépeints avec réalisme par le réalisateur. L'ambiance est quand même parfois un peu trop étouffante et sombre pour pleinement accrocher et la mini-série aurait gagné à devenir moins lourde et moins dispersée à ses débuts.
Au final, The Last Panthers ne ressemble pas du tout à ce que j'avais imaginé dans le contenu, mais a su imposer sa vision plus intimiste et psychologique des choses, s'appuyant sur des personnages riches et une mythologie approfondie de l'Europe de l'est. Sur la forme, on retrouve tout ce qui fait la qualité des productions Canal, avec de bons réalisateurs, une distribution nickel et un visuel soigné.