La série longtemps connue comme la pire du Arrowverse (bien que Batwoman ait récemment chipé ce titre) arrive (enfin) à son terme avec cette sixième saison.
La série nous aura prouvé sur 4 saison qu'elle était capable du pire, mais avec sa quatrième saison qu'elle était surprenamment capable de produire quelque chose de très bien. Alors, ne vous inquiétez, la saison 4 n'était qu'un heureux accident, car cette saison 6 n'est autre que la quintessence même de tout ce qui ne va pas dans cette série.
Alors pour un petit peu de contexte, il se trouve que les auteurs ont appris que cette saison serait la conclusion de la série après avoir écrit et ré-écrit la saison, ce qui les a forcé inévitablement à tortionner leur scénario pour qu'il corresponde à une conclusion tout en ayant très peu de temps. Du côté du budget bon pas de surprise, bien que son spin-off Superman et Lois ressemble à un film, ici les effets spéciaux sont toujours aussi atroces, et pourtant il semblerait que les personnes en charge n'aient pas la moindre idée de comment optimiser, en choisissant par exemple des modèles plus simples, ou en utilisant moins. A croire que ces six années ne leur ont rien appris. Ajoutons à ça le fait que Melissa Benoist, actrice principale, était enceinte, et vous obtenez là un combo absolu.
Entrons dans le vif du sujet. La saison démarre par la fin de la saison 5, raccourcie par le Covid. On a donc le droit à la conclusion d'un scénario peu intéressant qui de toutes façons n'aura aucune conséquence concrète. Enfin si quand même,
Lex Luthor envoie Supergirl dans la Zone Fantôme, une des rares scènes de cette saison qui m'aura fait plaisir.
Cet homme est clairement un héros.
Cela nous mène à deux histoires : une première sur les Supers-Amis (mon dieu mais ce nom, on a l'équipe Arrow, l'équipe Flash, l'équipe Batwoman, les Légendes et… les Supers-Amis)
qui idéalisent clairement Kara et essaient de la ramener.
Entre des scènes d'actions nulles, des interactions inintéressantes, on a tout de même le droit à deux épisodes appréciables, qui sont centrés sur Nia et Brainy, dans un voyage temporel avant tout comique, comme si finalement les auteurs de la série seraient bien meilleurs à écrire Legends of Tomorrow.
En parallèle, Supergirl évolue dans la Zone Fantôme, avec un astucieux mélange entre le ridicule et le prévisible. Une histoire que je vous conseille de regarder dans la série Agents of Shield qui l'avait très bien fait car la version de Supergirl ne présente aucun intérêt. Elle y retrouve au passage, grâce à la magie du hasard, son père, qui passait par là. Et si vous vous demandez ce que ces retrouvailles amènent à l'histoire, vous avez déjà fait plus d'efforts que les auteurs. Il ne se passe strictement rien, il ne revient même pas pour le final.
Puis Supergirl revient, et on se lance dans une quête pour récupérer des Totems magiques éparpillés partout dans l'univers… ah non pardon éparpillés partout sur Terre sans qu'il y ait une raison particulière à cela… ah non pardon éparpillés partout sur Terre mais surtout dans National City, parce qu'on en a plus rien à faire après tout. Le tout avec évidemment rien d'intéressant à dire ou à faire, mais surtout avec un final rempli d'abord d'actions qui, sans surprise, n'égale toujours pas le combat face à Reign de la saison 3 (pourtant il est pas incroyable non plus) mais qui vient tout de même combiner sa nullité à une stupidité à des incohérences à… J'ai rarement vu un tel abandon
. On a au passage le droit aux merveilleux messages sociaux, avec "No touching without consent" envoyé pendant un combat face à un monstre, comme si les auteurs se parodiaient eux-mêmes.
Une fois qu'ils ont récupéré l'aide de la mère de Supergirl qui passait par là avec un fusil laser et de James qui passait par là car tout le monde passait par là,
on termine façon cartoon afin d'illustrer au spectateur la farce qu'est la série qui lui est proposée. A défaut de m'étendre sur chaque passage, je me dois de parler un peu du moment
où Supergirl décidé d'absorber une importante quantité de l'énergie du Soleil pour combattre la méchante. Le soucis est que cela devrait causer de sérieux problèmes au Soleil, donc c'est dangereux. Finalement, à 5 secondes de la fin du processus, Kara remet en question ce choix, réfléchit pendant au moins 10 secondes avant de tout annuler, et comme chacun sait, toute l'énergie qu'elle avait donc accumulée a disparu, et le Soleil va bien car elle a interrompu le processus moins de 5 secondes avant la fin, il est clair qu'aucun dommage n'a pu être causé.
Mais bien évidemment que serait cette série sans ses messages ? On retrouve tout d'abord avec les Totems un questionnement sur la nature humaine, où l'on nous explique que sans la peur, on se foutrait sur la gueule, que sans l'amour, on se foutrait sur la gueule, que sans l'humanité, on se foutrait sur la gueule… Une répétition qui vient souligner la vacuité du propos tout en vous ennuyant lorsque c'est la troisième ou quatrième fois que vous voyez des gens se taper dessus un peu partout sans la moindre conséquence derrière. On a également le droit à Blind Spots, un épisode écrit par une des actrices, qui nous explique que les Supers-Amis causent en fait des problèmes dans le racisme et la discrimination. Grâce à une méconnaissance parfaite de la série, l'épisode se prend tellement les pieds dans le tapis qu'il en vient à nous balancer de but en blanc que le génocide n'est pas de la discrimination, chapeau l'artiste. Enfin bien que l'antagoniste principale était au début une personne luttant contre un patriarcat tyrannique, les auteurs se sont rendus compte qu'ils n'arriveraient pas à traiter ce message, et ont donc tenté de cacher sous le tapis en lui remplaçant ses motivations par "domination du monde". Résultat le dernier épisode se conclue sur la victoire d'un patriarcat invincible en nous montrant que toute femme qui essaie de l'arrêter est folle et mérite de retourner à sa place, décidée évidemment par le patriarcat. Une belle conclusion donc pour cette série qui voulait inspirer plein de jeunes filles et qui, je l'espère, ne l'a pas fait parce que bon sang ce serait dramatique si elles commençaient à écouter ce qui est dit.
On termine sur
Kara qui révèle son identité, et si je n'en ai pas parlé avant c'est parce que ça sort de nulle part, puisque je suppose que construite la conclusion c'est pour les faibles, à la place on la balance dans le vide. Et ce bien que selon un des épisodes de la saison 5 cela entraînera le meurtre de plusieurs de ses proches,
mais bon, après la victoire du patriarcat je pense qu'on est plus à ça près.