Le scénario de base est bon : le fantôme d'une petite fille hante la maison qui l'a vue grandir car elle veut faire connaître les raisons de sa mort et ne trouve pas la paix. Le tout se passe sur trois générations différentes qui va chacune vivre différents évènements liés à Élise, et vont être confrontées à des bouleversements personnels qui vont profondément les affecter. Le personnage central est Ariane, la mère d'Elise, qui veut se battre envers et contre tous pour découvrir la vérité.
Cette série est un remake de la série anglaise Marchlands, qui a elle même été adaptée aux USA sous le titre " The Oaks".
On est face à un production française et ça se voit. J'ai beau essayer d'aimer, d'être un peu chauvine, de soutenir les productions françaises, ça ne passe pas vraiment. Globalement ça sonne faux et et c'est parfois surjoué. Les dialogues sonnent parfois creux, les acteurs sont dans une économie de mots, se contentent sagement de répéter leur texte, crispés à l'idée de mal faire. Surtout Bénabar me fait cet effet. De temps en temps ça crie, ça s'énerve, mais ça nous casse plus les oreilles qu'autre chose. J'ai pourtant aimé le jeu de Julia Piaton (Ariane) et de Julie de Bona (Julie), qu'on sent très impliquées.
J'ai lu plusieurs critiques de spectateurs assez virulentes sur l'âge des acteurs, je ne suis pas vraiment d'accord : L'acteur qui incarne Yanis est sensé avoir 45 ans en 2015, il en a en réalité 37, si je ne me trompe pas. Donc ça va, l'écart est raisonnable, on a vu bien pire entre l'âge supposé d'un personnage et l'âge de l'acteur qui l'incarne ! Quant à Catherine, il me semble qu'elle est sensée être un peu plus âgée que Yanis, et c'est en effet ce qu'on retrouve avec Valérie Kaprisky qui a 53 ans aujourd'hui.
Elle campe un personnage très tourmentée, qui flirte avec la folie,
causée par la perte de l'homme qu'elle aime, Yanis
. Elle est convaincante dans son rôle de sourde, enfermée dan un monde de silence et de souffrance et qui finit par perdre les pédales, et les deux actrices qui l'incarnent parviennent à nous transporter dans leur monde. L'acteur qui incarne Rémi, Théo Fernandez,
est assez touchant aussi en amoureux transi de Catherine depuis ses 16 ans.
Et l'acteur qui l’interprète en 2015(Stéphan Guérin-Tillié)
est convaincant en homme paumé toujours et encore amoureux et dévoué à Catherine, sans rien obtenir d'elle que du mépris et de l'indifférence.
Je trouve par contre l'intervention de l'assistante sociale (Lucie Lucas) franchement inutile et je n'ai pas du tout apprécié son jeu très téléphoné.
La série se finit un peu en queue de poisson, mais l'intrigue est résolue, et je trouve le dénouement plutôt bien trouvé et original. C'était vraiment une autre époque, les années 60/70, et les décors et les costumes semblent vraiment bien retranscrits. Les décors, les lumières, les acteurs et actrices, sont élégants, raffinés, travaillés. Ce qui ajoute du charme à l'ensemble. Mais on est très loin de l'ambiance glauque et pesante à laquelle on pourrait s'attendre. C'était un paris risqué d'élaborer une intrigue aussi sinistre dans le sud de la France, mais moi ça ne m'a pas gênée plus que ça, au contraire, ça évite le cliché du "l’histoire est triste, le décor doit l'être aussi, forcément".
C'est une série qui se laisse regarder sans déplaisir, sans être transcendante. Du coup, je vais découvrir la version originale.