Je n'ai pas besoin d'être un grand spécialiste des séries médicales pour me rendre compte que dans le genre, « Good Doctor » se démarque peu sur la forme. Même s'il y a un réel effort pour ne pas (trop) se répéter dans les « intrigues », offrant parfois quelques bonnes surprises, nous restons dans une certaine routine, certes sans ennui et plutôt bien menée, mais pouvant lasser à la longue. Formellement, rien de bien marquant non plus (quelques « tentatives » visuelles pour illustrer le corps humain tel que le voit les médecins), ponctué, quand même, de scènes assez justes, voire touchantes. Côté personnages, même si c'est suffisamment habile pour atténuer le comportement de certains au fil des épisodes, rien de très original non plus, bien qu'un léger regain d'intérêt puisse revenir à certaines reprises, grâce notamment à la jolie Antonia Thomas, attachante, sans oublier la plus que charmante Paige Spara. Non, évidemment, ce qui fait 80% de l'intérêt ici, et c'est assez logique, c'est la personnalité de Shaun Murphy (Freddie Highmore, convaincant). En gros, un autiste, aussi brillant soit-il, peut-il être un bon chirurgien du fait de son manque d'empathie (présumé) vis-à-vis des patients ? Si la réponse ne fait guère de doute, voir le jeune homme évoluer dans ce milieu si compétitif, si particulier, avec son honnêteté désarmante et sa vision pour le moins pragmatique des choses amène à des situations drôles, savoureuses et provoquant une réflexion intéressante sur notre comportement au quotidien, notre vision des choses, sans pour autant minimiser les réactions franchement déconcertantes, voire très maladroites du héros, notamment lors de ses relations avec les malades. Une série se regardant sans passion, mais agréablement, écrite avec ce qu'il faut d'habileté pour que cela fonctionne correctement, à défaut de susciter une réelle attente vis-à-vis de la seconde saison.