Après une première saison intéressante et une deuxième excellente, la fin du triptyque syrien démarre bien, avec un premier épisode prometteur. Entre
la nouvelle situation politique de Nadia, son futur rôle dans la possible libération de Malotru, les intérêts divergents entre américains et français quant au sort de Malotru, la détention horrible de ce dernier (la tête du chien, la tête en bas, le cercueil, la torture), la mission avortée pour le sauver et alternant l'horreur (la mort d'un soldat, le champ de mines) et l'humour (le troupeau de moutons, la kurde), Marina Loiseau en plein stress dans sa nouvelle mission autour de la Russie et une possible source de renseignements à l'intérieur de Daesh (et utilisant un code issu de la Résistance avec plan sncf),
cette nouvelle saison s'annonce brillante.
L'épisode 2 maintient le cap sur toutes les trames, avec pas mal de faux-semblants, entre
le test secret vis-à-vis de Marina faisant intervenir la psy traitre de la saison 2, le recrutement futur de la kurde, le jeu de l'intermédiaire de Nadya et l'aide de Paul en prison
. Pour le reste, le scénario est très axé sur le climat général de la guerre
(le sniper masqué, les otages en bouclier humain, les violences sur Paul)
et sur les risques majeurs de l'espionnage
(la simulation nécessaire, la panique fatale de Marina, la force de Paul lors de l'interrogatoire, le jeu avec les voitures et leurs occupants, la preuve de vie requise)
, étant toujours très juste dans le traitement psychologique des protagonistes et dans la description des tenants et aboutissants de chaque action.
L'épisode 3, articulé autour de 4 axes, complexifie les choses pour mon plus grand plaisir.
Déjà, on a la détention de Paul, qui voit et interagit avec son père et sa fille par le biais d'hallucinations. C'est à la fois beau et terrible pour Paul, en pleine solitude et grève de la faim. Dans le même temps, on découvre que la taupe travaille pour le FSB, de quoi évoquer les difficiles relations franco-russes.
Du côté de Nadya, plusieurs enquêtes se télescopent, entre le blanchiment d'oeuvre d'art pour sauver Paul et l'assistant proche de l'Iran. Comme si ça suffisait pas, Nadya n'a pas envie d'utiliser sa fondation pour sauver Paul et les 2 personnes qui s'occupent de chacune des enquêtes sont en relation. Le point géopolitique sur la Syrie était un peu didactique mais nécessaire pour tenter de s'y retrouver entre toutes les factions et leur soutien
Sinon, on a Escogriffe qui constitue une recrue potentielle intéressante. Si je suis convaincu par l'angle kurde et le duo entre Ecogriffe et son superviseur, toute la trame de jalousie autour ne me plaît guère.
Enfin, à propos de Marina, la série bascule sur quelque chose d'assez fou. Marina, démissionnaire de la DGSE, se voit proposer d'être embauchée par un agent du Mossad qui se fait passer pour un membre de la DGSE. Derrière cette situation ubuesque d'agent double, ça fait plaisir de retrouver une Marina souriante et un Duflot des grands jours, citant même du Céline Dion!!!
L'épisode 4 est très intéressant concernant la détention de Malotru, à la fois
car Nadya est désormais prête à faire pas mal de sacrifices pour aider Guillaume mais aussi et surtout car le petit jeu qui s'installe entre la taupe et Malotru est extrêmement malin (avec une évasion sanglante en bonus). Dans le même temps, la série va assez loin avec la fille de Malotru, utilisée contre son gré pour convaincre Nadya.
Sinon, la partie DGSE sur Malotru est excellente,
principalement grâce à Duflot (la femme de ménage et les rides, son futur retour sur le terrain) et l'amusant employé (et ses fameux "Bingo").
À propos de Marina, je suis un peu plus mitigé,
que ce soit par le retour de son boyfriend ou bien par le Mossad qui la suit. Il n'y a guère de surprises de ce côté-là, juste la préparation classique d'un voyage en Azerbaïdjan s'annonçant riche et la mise en place d'une situation spéciale.
L'épisode 5 met Marina de côté pour se concentrer sur Malotru, et c'est un choix excellent.
Entre la mort du trafiquant d'art qui bouscule les plans de Nadya et Marie-Jeanne, la rencontre préparée entre Duflot et Cochise, le renseignement sur le terrain (pour confirmer l'évasion d'un otage) et l'évasion délicate de Malotru (l'obtention d'un papier de passage de la frontière, la drogue qui stimule, la mort du russe, le lien avec des prisonniers ukrainiens, l'amitié qui se tisse entre Malotru et son soutien, le passage horrible avec la portière de voiture), le scénario est dense et saisissant. En bonus, il y a une bonne utilisation de Duflot, qui reprend l'entraînement au combat et parle avec sa femme.
Concernant la trame avec la recrue kurde, ça avance plus timidement.
L'épisode 6 traite 3 fronts, tous très intéressants.
D'abord, l'évasion de Malotru prend une tournure d'espoir quand il est recueilli par un fermier et qu'un indic des renseignements français est sur sa piste, puis bascule à nouveau dans l'horreur quand le fermier est obligé de le dénoncer pour sauver sa femme et sa fille (qui entre-temps se sont vues imposer la burqa).
Ensuite, Henri Duflot est sur le terrain avec la kurde et son collègue. L'épisode prépare le terrain à ce niveau-là (déguisement, organisation, tactique) jusqu'à un cliffhanger qui annonce le pire.
Enfin, Marina est bien arrivée à Bakou et a la meilleure trame de l'épisode. Que ce soit la préparation au détecteur, la proposition de job de 6 mois ou bien la perspective d'espionnage des iraniens à partir de l'Azerbaidjan, cette partie traite bien à la fois Marina, la géopolitique et les petites astuces (même si le scénario insiste un peu trop sur les ruses, comprises dès la première fois).
L'épisode 7 est riche en émotions et en sensations fortes. Outre la mort terrible de Duflot à la fin (qui s'est sacrifié pour sauver Paul en quelque sorte) et la tristesse de Marie-Jeanne, il y a aussi un très bon climat de paranoïa anxiogène autour de Marina et du chef de sécurité pesant. Pour le reste, la série est toujours très précise quand il s'agit d'évoquer la situation en Syrie (Nadya essaie de convaincre les kurdes) et la question du nucléaire iranien (le lien informatique entre Bakou et les centrales iraniennes).
L'épisode 8 marque un sérieux tournant pour la saison.
le test secret vis-à-vis de Marina faisant intervenir la psy traitre de la saison 2, le recrutement futur de la kurde, le jeu de l'intermédiaire de Nadya et l'aide de Paul en prison
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L'épisode 9 est encore une réussite, dans l'émotion et la tension.
le test secret vis-à-vis de Marina faisant intervenir la psy traitre de la saison 2, le recrutement futur de la kurde, le jeu de l'intermédiaire de Nadya et l'aide de Paul en prison
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L'épisode 10 boucle parfaitement une saison réussie (même si la 2 l'était plus). J'ai bien aimé
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