Allez, c'était quand même pas mal. Simplement, lorsqu'on s'attend à l'excellence... Moi qui ne me passionne pour l'espionnage, j'espérais vraiment que cette série saurait me « réconcilier » avec le genre, ce qui n'est que partiellement le cas. C'est plus une question de rythme, de plaisir, notamment dans les derniers épisodes, que de talent ou de pertinence : on y croit, c'est bien fait, avec suffisamment de mystère et d'ambiguïté de toutes parts pour qu'on se laisse un minimum prendre au jeu. Même si l'on aurait aimé un suspense plus intense, le récit propose suffisamment d'intrigues, principales comme secondaires, pour que l'on ait envie d'aller jusqu'au bout, à défaut d'être réellement « addict ». Parfois un peu confus, ce dernier a légèrement tendance à nous perdre dans ses conflits géopolitiques
(notamment syrien)
, intéressants mais pas toujours évidents à comprendre si l'on n'a pas un minimum de bagages sur le sujet. Mais il y a une vraie dimension humaine, avec ses failles, ses imperfections, notamment à travers cette étrange histoire d'amour, belle car impossible. Les personnages ont ainsi tous une réelle consistance, avec une belle perspective d'évolution sur le long terme, interprétés solidement et avec homogénéité : Mathieu Kassovitz y trouve sans doute l'un de ses meilleurs rôles, Jean-Pierre Darroussin, Sara Giraudeau, Florence Loiret-Caille, Gilles Cohen, Jonathan Zaccaï... La série n'a toutefois pas su créer un engouement suffisamment grand chez moi pour avoir envie de me jeter sur la suite, ce qui est presque une qualité : pas de rebondissement spectaculaire ou racoleur de dernière minute, c'est honorable. Tout le monde s'accorde plus ou moins à dire que la série monte fortement en puissance : j'en prends bonne note. En attendant, voilà une première saison solide et habilement menée, à défaut de justifier l'engouement important régnant autour d'elle.