Afin que les plus jeunes comédiens de la série puissent véritablement s'immerger dans l'univers du hip hop des années 1970, la production de The Get Down a organisé une formation spéciale animée par de véritables pointures du genre. "Nous avons intégré un 'camp d'entraînement' avec Kurtis Blow et Grandmaster Flash, Lady Pink (une graffeuse), N'as et Rahim des Furious Five", raconte Justice Smith (Ezekiel "Zeke" Figuero). "Ils nous ont tout appris le graffiti, le breakdance, le rap et tout un tas d'autres choses."
The Get Down est la première série produite par Baz Luhrmann, qui a laissé mûrir ce projet pendant de longues années. Interrogé à ce propos en février 2015, un an et demi avant le lancement de la saison 1 sur Netflix, le réalisateur de Moulin Rouge a confié que cela faisait dix ans qu'il travaillait sur cette idée. "J'ai toujours été obsédé par la façon dont une ville (New York, NDLR) a pu donner naissance à autant de créativité et d'originalité dans le domaine des arts, de la musique et de la culture alors qu'elle traverse une période de creux", dit-il à propos du contexte de l'émergence du hip hop.
Stephen Adly Guirgis, l'homme qui a co-créé The Get Down avec Baz Luhrmann, est un artiste multicasquettes. Avant de poser les bases de la série de Netflix, ce natif de New York a écrit de nombreuses pièces de théâtre. Plusieurs d'entre elles ont été présentées à Broadway, avec des comédiens aussi célèbres que Bobby Cannavale (Vinyl), Philip Seymour Hoffman (The Big Lebowski) ou encore Ellen Burstyn (House of Cards). Il a également travaillé avec David Milch sur une courte série policière, Big Apple.
Crédité producteur délégué de The Get Down, Shawn Ryan a vu son rôle se réduire considérablement pendant la production de la saison 1. A l'origine, le créateur de The Shield devait être le showrunner de la série. Mais lorsque Baz Luhrmann a décidé de relocaliser le tournage de Los Angeles à New York, il a perdu ce titre. Le réalisateur australien a repris la main sur la direction du projet à partir du moment où la série a quitté la Californie. "Cela restera une de mes expériences de télévision les plus bizarres", confie celui qui a aussi produit Terriers.
Le chiffre est impressionnant. La production de la saison 1 de The Get Down a coûté 120 millions de dollars. Ce serait le plus gros budget alloué à ce jour par le service de streaming pour le tournage d'une série. A titre de comparaison, le tournage d'un épisode de Sense8 coûterait 9 millions de dollars (soit près de 108 millions pour la saison 1) et celui d'un épisode de House of Cards, 4,5 millions de dollars (soit près de 54 millions pour toute la saison).
Avant de décrocher le rôle de Mylene Cruz, Herizen F. Guardiola n'avait jamais joué dans une série ou au cinéma. Elle a en revanche un petit parcours de chanteuse derrière elle. "J'ai fait du mannequinat pour me permettre de poursuivre ma carrière en parallèle (…). Je me considère musicienne avant d'être actrice", explique-t-elle. C'est d'ailleurs en interprétant une version personnelle de "Fallin'" d'Alicia Keys qu'elle a décroché un des rôles principaux de la série de Netflix.
D'après Nelson George, un des producteurs délégués de The Get Down, Baz Luhrmann est un fan absolu des années 70. La décoration de son bureau est d'ailleurs le plus vibrant témoignage de son amour pour cette période. "C'est un vrai musée de la culture des seventies", explique George. "Il y a des photos de tous les personnages de l'époque : des gangsters, des gens issus du disco et des clubs gays… vous êtes littéralement cerné par cette période." La raison: "Quand je fais quelque chose, j'aime bien m'imprégner de l'univers".
Dans un premier temps, Baz Luhrmann a pensé se servir de The Get Down pour adapter en série l'autobiographie de Grandmaster Flash, une des figures musicales de la décennie. Finalement, et bien que l'artiste soit partie prenante du projet (il est interprété dans le programme par Mamoudou Athie), il a changé son fusil d'épaule. "Il était important de toucher et de parler de plus de monde", confie Luhrmann. "C'est pourquoi nous avons décidé de créer toute une mythologie de personnages."
Pour endosser le rôle de narrateur de la série, l'équipe de The Get Down s'est tournée vers Daveed Diggs, qui est notamment connu à Broadway pour jouer dans la comédie musicale Hamilton. C'est lui qui raconte l'histoire de la série en rappant. Petite curiosité : avant de participer au projet de Baz Luhrmann, Diggs a joué dans plusieurs épisodes de New York Unité Spéciale. Un tout autre univers.
L'anecdote, pour le moins insolite, a été révélée par Catherine Martin, une des productrices déléguées de la série, qui travaille également comme costumière mais est surtout la femme de Baz Luhrmann. Dans chaque épisode de la série, on peut apercevoir au détour d'une séquence… un gâteau. "Nous n'avions même pas réalisé, mais c'est vrai : il y a un gâteau à chaque fois", concède l’intéressée. Ce qui ne manque pas de surprendre Baz Luhrmann lui-même. "Je n'aime même pas ça", a-t-il déclaré à ce propos.