Avant toute chose, je précise que je suis très intéressé par la culture hip-hop depuis des années. J'attendais donc cette série avec une grande impatience, mais également des attentes très élevées. Je n'ai pas été déçu.
Ma critique sera donc très positive. Avec The Get Down, Baz Luhrmann réalise un quasi sans-faute. Cette série, qui raconte un Bronx de la fin des années 70 au bord de l'ébullition, traite différentes thématiques. Un terrain glissant, qui est pourtant géré avec équilibre. Tout en posant les bases de la culture hip-hop et du phénomène "disco", le tout sur une délicieuse bande-son, le scénario profite du lieu pour dénoncer de l'intérieur les difficultés d'intégration qu'ont connues les populations de ce quartier New-Yorkais il y a 40 ans. Bien évidemment, par-dessus tout cela vient s'ajouter l'histoire haletante d'un adolescent pris en tenaille entre passion, guerre de gangs et amours de jeunesse.
The Get Down propose une aventure très humaine au sein du Bronx. On y découvre toutes les difficultés rencontrées par la population, mais également son courage face à sa situation. Dans ce quartier, on se contente de peu, on tente de s'exprimer comme on le peut à travers différentes formes d'art (chant, rap, mixage, graffiti) qui, toutes combinées, forment les bases de toute la culture hip-hop telle qu'on la connait aujourd'hui. L'histoire, très divertissante, exploite à merveille ces thèmes pour nous fournir un exemple de la vie telle qu'elle a pu l'être à cette époque. On est spectateur d'une véritable course au succès, tant artistique que général, avec des personnages qui font tout pour s'échapper de cette vie sans avenir.
J'aimerais rendre hommage à la direction artistique, et en particulier concernant les textes. J'ai regardé cette série en anglais, et je suis impressionné par la qualité d'écriture qui est proposée, notamment sur tous les couplets de rap. Écrire des rimes est un exercice difficile, il est réussi avec brio ici : je me suis souvent retrouvé à hocher la tête en rythme, tout en appréciant la profondeur de l'histoire qui est racontée. Le style d'écriture est tantôt léger, tantôt dénonciateur, parfaitement dosé selon le contexte. Au passage, j'ai beaucoup aimé l'idée de
montrer à chaque épisode le personnage principal des années plus tard, devant des milliers de spectateurs, racontant au fil de son concert toute son histoire en rimes et en poésie.
Et pour finir, j'ai beaucoup apprécié la performance de chacun des acteurs. Le casting, pourtant peu connu du grand public, est très bon, et a joué un rôle très important dans le charisme des personnages.