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Arthur Guezou
159 abonnés
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4,0
Publiée le 29 janvier 2022
Le deuxième saison est moins bien que la dernière mais ça ne gâche pas le plaisir de visionnage. Chaque scène est drôle et dans son ensemble, l'histoire est toujours hyper cool à suivre.
Totalement inattendue, la première saison de "BoJack Horseman" a su se frayer un chemin dans nos cœurs en maintenant sans cesse un équilibre ténu entre la comédie et la profonde mélancolie. Car au final, si l'animation et le monde anthropomorphique laissait présager une série gentiment divertissante, "BoJack Horseman" atteint des profondeurs d'écriture insoupçonnés et s'avère être l'une des séries qui parle avec le plus de justesse de la dépression et de ce vide insondable résidant au fond de chaque être humain. Un vide qui ne demande qu'à être comblé par un BoJack (Will Arnett, toujours aussi impeccable) décidé à aller de l'avant mais sans cesse confronté à sa propre nature : un monstre d'égoïsme qui a toutes les clés pour être heureux (le rôle de sa vie, une nouvelle petite amie) mais qui n'arrive tout simplement pas à être heureux. Un personnage complexe donc auquel on s'attache à mesure qu'on en découvre les failles, la lucidité (c'est quand même le seul de la série à griller que le petit ami de Princesse Carolyn n'est en fait qu'un gamin juché sur deux autres dans un trench-coat et il admet être jaloux de Mr. Peanutbutter pour qui être heureux ne semble pas être un problème) mais aussi les énormes fautes de parcours et sabordage qu'il commet, parfois pour attirer l'attention, parfois parce qu'il est en fait complètement perdu. Parce qu'il nous ressemble tous un peu (qui n'a jamais ressenti ce vide dans sa vie au moins pendant un instant ?), BoJack Horseman ne cesse de nous passionner. Et tandis que la série nous plonge dans les méandres d'Hollywood, une ville où l'on ne lit pas de livres (ce qui permet à J.D. Salinger de devenir producteur d'une émission télé stupide), où l'on tait (enfin où l'on taisait) les scandales sexuels et où tout n'est que factice,spoiler: les gens finissant par acclamer Bojack pour un film dans lequel il est remplacé par une version numérique de lui-même. Sachant sans cesse se renouveler, proposant des épisodes audacieux (l'avant-dernier de la saison est une petite merveille), attirant à elle une pléthore de stars dans son casting vocal (certaines dans leur propre rôle comme Henry Winkler, Paul McCartney ou Daniel Radcliffe ; d'autres comme J.K Simmons, Liev Schreiber, Stanley Tucci, Olivia Wilde, Philip Baker Hall, Alan Arkin, Lisa Kudrow), "BoJack Horseman" se savoure sans modération et se montre sans cesse intelligente, capable de nous faire rire comme de nous briser le cœur d'un épisode à l'autre.