Si Netflix a prouvé ses lettres de noblesses à l'adaptation de comics avec Daredevil, elle s'est fourvoyée avec Jessica Jones et Luke Cage.
Cette histoire d'héritier présumé mort, qui revient à New York 15 ans après sa disparition, avec le savoir du kung-fu et des questions sur sa disparition, pouvait donner lieu à une série intéressante.
Les quelques attentes seront déçues dès le pilote et dans les épisodes suivants, tant la série semble faire tout l'opposé d'une série de qualité.
Malgré la présence de sympathique seconds rôles tel Finn Jones (Game of Thrones), Tom Pelphrey (Banshee) et même la plus que charmante bimbo Jessica Henwick (Game of Thrones aussi), et le choix de décors de qualité et d'un vrai travail dans l'éclairage des différentes scènes.
On ne retiendras uniquement la platitude de la mise en scène, la consternante nullité du scénario, et l'absence marquante de toute thématique forte.
On retrouve les pires caricatures de gentils héros sans le sous, animé par l'amitié, la compassion, l'amour et le désir de justice, face aux grands méchants de la Firme, obnubilé par l'argent, cynique, manipulateur et calculateur à l'extrême.
Idem pour l'introduction hasardeuse d'un pendant féminin au héros, en la personne de Colleen Wing, une chinoise-japonaise-américaine maître d'un dojo, pleine d'altruisme et douée presque aussi bien en art martial que le héros, dont le physique avantageux laisse à supposer que leur relation évoluera vers une romance si prévisible.
Le pire reproche revient à l'écriture du personnage de Danny Rand, qui semble hanté par la perte de ses parents, alors qu'il paraît plus logique qu'il s'en soit justement remis avec ses 15 années de monastère martial, et devrait normalement s'être endurci et en quête de réponse sur la nature du crash.
Mais non, le personnage nous est présenté comme un homme niais, crédule, candide, qui prend tout pour argent comptant et est incapable de résister au cynisme et au rejet de sa catégorie sociale d'origine.
Le héros n'apparaît jamais comme quelqu'un de retors, de combatif, et les pauvres intrigues personnelles sont coupées par quelques scènes d'actions pour rappeler au public que c'est "quand même" un héros de comics avec des super-pouvoirs...
Une série hallucinante de médiocrité, de fainéantise intellectuelle, de raccourcis dignes de pires blockbusters pensée et conceptualisés par des services marketing, digne d'une série animée des années 80 produite pour vendre des jouets (ouais, on en est là).