Marvel's Daredevil : secrets de tournage

A l'origine, le poste de showrunner de Daredevil saison 1 devait être occupé par Drew Goddard. En mai 2014, l'ancien scénariste de Lost et Alias passe pourtant la main. La raison ? Goddard était déjà en train de travailler sur l'écriture d'un film consacré aux Sinistres Six, les ennemis de Spider-Man. L’intéressé s'est donc désengagé sans pour autant quitter l'équipe d'auteurs. Au lieu d'être producteur délégué, il officie en qualité de producteur consultant sur la saison 1.

Un point commun unit plusieurs producteurs délégués de Daredevil : trois d'entre eux ont fait leurs armes de scénaristes avec Joss Whedon sur la série Buffy contre les vampires. Drew Goddard a écrit plusieurs épisodes de la saison 7 alors que Steven S. DeKnight est l'auteur de cinq épisodes de la saison 6. Doug Petrie, qui rejoint le show de Netflix en saison 2, a lui signé pas moins de 17 épisodes des aventures de la Tueuse entre les saisons 3 et 7.  Les ex-scénaristes de Buffy aiment décidément beaucoup le Marvel Cinematic Universe : Joss Whedon est en effet le réalisateur d'Avengers et Avengers : l'ère d'Ultron.

Le générique de Daredevil est signé par Elastic, agence spécialisée des séquences d’ouverture de séries. Avant Daredevil, cette société a effectivement travaillé sur Justified, Carnivale ou Masters of Sex. Le directeur artistique australien Patrick Clair, à l'oeuvre sur Daredevil, a également imaginé les génériques de Halt & Catch Fire, The Man in the High Castle ou encore True Detective.

Dans la série de Netflix comme dans le comics imaginé par Stan Lee et Bill Everett, Matt Murdock combat le crime qui gangrène les rues de New York. Mais si l'histoire est censée se dérouler dans le quartier de Hell's Kitchen, le tournage du show, lui, se déroule à Brooklyn et Long Island. La ville de New York ayant considérablement évolué, la production a en effet dû déplacer ses caméras pour retrouver des rues qui évoqueraient davantage l'univers décliné dans la bande dessinée.

La tenue d'un super-héros Marvel, c'est du sérieux. Pour celle de Daredevil pour la série de Netflix, le studio a mobilisé l'ensemble de ses forces créatives afin de confectionner quelque chose de vraiment réussi. Après avoir étudié de multiples propositions, la production a finalement retenu celle de Ryan Meinerding. L'utilisation des couleurs mais aussi celle de rivets sur le costume (et la présence de cornes sur le masque) ont particulièrement séduit Joe Quesada, producteur délégué du show.

Avant que ne soit lancée la production de Marvel's Daredevil, des rumeurs insistantes laissaient entendre que le rôle de Matt Murdock pourrait revenir à Michael C. Hall, ex-acteur vedette de la série Dexter. Si l'idée a un temps interpelé le comédien, il n'a jamais été réellement approché par les producteurs. Ces derniers avaient, il est vrai, une idée très précise de ce qu'ils cherchaient : dès le départ Joe Quesada, producteur délégué, a jeté son dévolu sur Charlie Cox... qui a finalement enfilé le fameux costume.

Dans la série de Netflix, Ben Urich (Vondie Curtis-Hall), le journaliste d'investigation qui arpente les rues de Hell's Kitchen, travaille pour un quotidien qui s’appelle le New York Bulletin. Dans le comics Marvel, Urich est employé par un autre titre : le Daily Bugle. Un nom que les fans de Spider-Man connaissent bien puisque c'est le journal avec lequel collabore Peter Parker (alias Spider-man). Or, lorsque la production de Marvel's Daredevil a débuté, le studio n'avait pas encore les droits de la franchise de l'homme araignée. L'équipe a donc choisi un autre nom. 

Si Daredevil et son univers ont fait l'objet d'une adaptation au cinéma avec Ben Affleck en 2003, la série diffusée sur Netflix n'est pas le premier projet développé pour la télévision. En 1983, ABC a effectivement commandé le pilote d'une fiction consacrée à Matt Murdock et ses aventures. L'épisode a été écrit par Stirling Silliphant, scénariste du film La Tour Infernale. Mais le résultat n'avait pas convaincu les dirigeants de la chaîne, qui n'avaient finalement pas commandé de série.

S'il y a bien un thème qui revient régulièrement dans les entretiens accordés par Steven S. DeKnight pour le lancement de la saison 1, c'est bien celui de la noirceur de l'univers du show. "Daredevil est la première série s'intéressant à un héros Marvel qui se débat dans la rue. C'est ce qui nous a donné envie de nous différencier, formellement comme dans le ton", raconte le producteur délégué. "Nous nous sommes beaucoup inspirés de films des années 1970 comme French Connection ou Un après-midi de chien. Des films dans lesquels l'âpreté de New York ressort vraiment."