Daredevil est une excellente série qui change radicalement l’approche que j’ai du MCU. Le ton de la série est résolument plus sérieux que le reste des productions Marvel, ancré dans la réalité des gens « normaux », loin des dieux, des galaxies et des playboys multimilliardaires en armure. Plusieurs choses m’ont marqué. Tout d’abord, les acteurs. Aucune fausse note, ils sont tous excellents, Cox et D’Onofrio en tête. Je me suis immédiatement attaché à Murdock, déterminé sans être obtus, malin sans être agaçant, humble sans être faible. Son pote Foggy est lui aussi un side-kick très réussi, drôle sans être lourdingue, avec une vraie personnalité qui se démarque vraiment. Karen et Claire sont aussi assez réussies. Le Caïd est réellement extraordinaire. D’Onofrio me prouve encore une fois que son talent est immense. Wilson Fisk est imposant, effrayant, cruel, violent, mais également respectueux, intelligent, doté d’une ligne de conduite claire et d’une emprise énorme sur la ville. Ensuite, les scènes d’action sont proprement hallucinantes, surtout quand on sait qu’il s’agit d’une série – c’est bien simple, Daredevil le film fait moins bien que Daredevil la série, à tous les niveaux. Et quand on voit ce qu’ils sont capables de faire sur la petite lucarne, ça me fait juste saliver d’imaginer cette version portée sur grand écran. Entre les plans-séquences (dont un qui n’est pas sans rappeler la scène du marteau d’Old Boy), les chorégraphies, le style de combat extrêmement esthétique de Daredevil et le réalisme apporté à chaque coup donné ou reçu, je suis tout simplement bluffé et comblé. Il y a aussi le fait que les ficelles propres à l’univers des séries, d’habitude grosses comme le poing (The Flash et son ratio 1 méchant par épisode + fil rouge mystérieux, Arrow et ses scènes de dialogue-filler, Agents of SHIELD et son introduction de nouveaux personnages à la truelle…), me sont ici apparues nettement moins prononcées ; c’est simple, j’ai souvent oublié qu’on avait affaire à une série. L’immersion était totale. L’esthétique générale est sombre sans être crasseuse, elle nous montre un Hell’s Kitchen plongé dans le noir et le crime, mais pas pourrissant, s’accrochant toujours à une quelconque lueur d’espoir. Le costume de Daredevil-débutant est tout à fait adéquat et confère à Murdock une aura menaçante qui rend d’autant plus crédible la peur qu’il inflige aux criminels. Le scénario ne casse pas trois briques à un canard mais quand on finit un épisode, on n’a qu’une envie : passer au suivant. Donc j’imagine que c’est réussi. Le différents retournements de situation sont bien amenés et beaucoup sont totalement imprévisibles, ce qui fait vraiment plaisir. Et les références au MCU ne manquent pas, sans se montrer envahissantes.
Le costume final a de la gueule, en passant, mais bon. C’est pas une claque non plus.
Maintenant on en vient aux points qui me laissent mitigé. La violence est parfois tout à fait inutile et très mal proportionnée tout au long de la série. Le sang coule à flots, les os sont brisés, et ce dans à peu près n’importe quel épisode. Mais il y a parfois des exagérations totalement inutiles
(les russes en bavent pas mal, entre la cervelle de l’un répandue sur le trottoir et le corps de l’autre à la fois brisé, criblé et rôti…)
qui, si elles ne m’ont pas vraiment choqué, m’ont tout de même laissé dubitatif sur le rôle que de telles scènes peuvent avoir. En revanche, c’est assez jouissif d’avoir enfin un héros du MCU qui n’a pas peur de se mettre du sang sur les mains.
Il y également la disparition trop rapide, beaucoup trop rapide de Ben Urich, qui m’a surpris autant qu’elle m’a déçu… c’était une personnage en or pour servir de liant entre toutes les séries qui s’annoncent ! Dommage.
Voilà pour ce qui est de mon avis sur Daredevil. Tout est excellent, ou presque.