Bon allez, vu qu'on a parlé ensemble des deux premières saisons d' "Arrow", de la première de "Gotham", et que le temps n'est pas encore venu de se concentrer sur la première saison de "Flash", on va à présent se charger du cas de "Daredevil". Un cas unique, il faut bien le dire. Car oui, "Daredevil" n'a rien d'une série commune, encore moins d'une série sur le thème de personnages de comics banale. Sauf qu'il y a un problème avec ce genre d'oeuvre : on ne sait jamais trop par quelle manière commencer. Tout comme pour "Mad Max Fury Road" ou encore "Interstellar," c'est réellement complexe de trouver un angle d'attaque. Parlons donc du jeu des acteurs. Et autant vous dire directement qu'il est exceptionnel. En fait, c'est surtout qu'on n'aurait jamais pu trouver mieux que ces gens là. Vraiment, je ne plaisante pas : il vous suffira de le voir pour le croire. L'acteur qui ressort le plus de la saison est, sans aucune surprise, l'interprète de Matt Murdoch : Charlie Cox, un inconnu qui trouvera surement ici le rôle de sa vie. Il le tient avec tellement de talent que je ne vois nul autre acteur pouvoir le remplacer. Chose rare, il a sû se montrer indispensable à un personnage, tout comme Hugh Jackman avant lui. Il habite son personnage, cela se sent clairement, arrivant de manière miraculeuse à fasciner de part son regard, alors qu'il interprète un aveugle. Voilà, vous voyez le talent? Et puis c'est surtout qu'il a un visage typiquement comics : les traits carrés, la bouche parfaite, il bat clairement Ben Affleck. Mais le film "Daredevil" n'est pas mauvais, et je vous invite à lire ma critique pour plus de détails. Le sujet n'est pas de les comparer, seulement de parler de cette adaptation ci. A ses côtés, deux acteurs tout à fait attachants : Elden Henson en Foggy, génial, et Deborah Ann Woll en Karen Page, également très attachant. Mais outre un interprète de Ben Urich très convaincant et une Rosario Dawson du même niveau, deux acteurs ressortent énormément à mon goût : Vincent D'Onofrio en KingPin, et Toby Leonard Moore qui prend les traits de son bras droit. Ce dernier à une sacré classe, et c'est purement personnel, mais je le trouve tout de même attachant. D'Onofrio, quand à lui, est peut-être le meilleur acteur de la série, peut-être même supérieur à Cox. Il a une vraie force, un sacré charisme, une présence englobante, presque animale : il est dur de détourner le regard lorsqu'il se trouve à l'écran. Et puis il est surtout très attachant : les scénaristes ont eu l'intelligence de le rendre humain, sensible, de le faire aimer une femme, jouant à la perfection avec leur intéraction. Ce qui nous en fait venir à un autre point : l'écriture, cela va de soi. Le scénario, assez complexe à suivre au départ, s'avère au final d'une efficacité redoutable. Contrairement à la série "Arrow" ( troisième saison ), les flashbacks ajoutent quelque chose à l'histoire, ils ont quelque chose de réellement pertinent et développent carrément la personnalité des personnages. Les dialogues sont quand à eux très beaux, nous fournissant quelques belles pistes de réflexions. Le tout est évidemment souligné par une mise en scène prodigieuse, assez sombre, presque illisible tellement elle s'avérera noire. Mais voyez-vous, bien qu'au départ je n'étais pas pour ce choix artistique, je me suis surpris à l'apprécier de plus en plus au fil des épisodes, au point de ne plus pouvoir imaginer la série autrement. Cela lui assène un côté à la fois comics et réaliste, un aspect qui rend parfaitement hommage à la bédé visionnaire de Fran Miller, également auteur du "Dark Knight Returns". Une mise en scène qui sait se montrer à la fois efficace et élégante, mêlant avec malice l'action à l'esthétique, comme en témoigne un long plan séquence en fin d'épisode
alors que Murdoch fracasse des bad guys, passant de porte en porte.
Un passage tout simplement sublime. Il y a également une sacré gestion de la lumière ( évidemment ) et des éléments, dont plus particulièrement l'eau et le vent, mêlés à du sang qui coule. Des éléments qui amènent une sacré atmopshère à cette première saison, une ambiance unique et athypique. Une série qui se termine d'ailleurs en apothéose, le genre de fin de saison qui fait tellement plaisir que l'on ne peut plus attendre de voir la suite, et qui te fait sauter sur ton canapé tellement t'es dans le trip. "Daredevil" est devenu une drogue, c'est clair, le personnage ayant enfin trouvé chaussure à son pied. A mon goût, cette première saison est un chef-d'oeuvre. Rien de plus, rien de moins : en même temps, on ne peut faire mieux.