Si American Crime est une anthologie dans laquelle chaque saison raconte une histoire différente avec un groupe d’acteurs qui revient d’une saison à l’autre, Lili Taylor ne devait, à l’origine, apparaître que dans la saison 1 dans un second rôle (celui de Nancy Straumberg). Mais sa performance a tellement impressionné John Ridley, le créateur et showrunner de la série, qu’il a décidé de faire à nouveau appel à elle en saison 2. Cette fois dans un rôle de tout premier plan, puisqu’elle joue Anne Blaine, la mère du jeune Taylor (Connor Jessup). Et elle est encore là en saison 3.
Actrice centrale dans le dispositif American Crime, Felicity Huffman a utilisé un petit stratagème pour donner une dimension encore plus sombre à Barbara Hanlon, le personnage qu’elle incarne en saison 1. Sur le conseil de John Ridley, elle a accepté de dissimuler ses yeux bleus derrière des lentilles de contact marron. Une idée particulièrement judicieuse : le regard sombre de Barbara renforce, tout au long de la saison, la dureté du personnage.
Lauréate de l’Emmy Award du meilleur second rôle féminin en 2015, Regina King doit beaucoup à John Ridley. Le créateur de la série avait fait de l’ancienne actrice sa priorité pour interpréter le personnage d’Aliyah Shadeed en saison 1. L’année suivante, l’actrice a su rester fidèle au scénariste-producteur. Bien qu’elle ait été choisie pour interpréter Erika Murphy dans la saison 2 de The Leftovers, elle a géré le front de tournage des deux séries.
Connu du grand public pour avoir signé le scénario de Twelve Years a Slave, John Ridley a plus d’une corde à son arc. Avant de lancer la production d’American Crime, ce natif de Milwaukee a notamment signé sept romans entre 1997 et 2006 : trois d’entre eux ont été traduits en français ("Ici commence l’enfer", "L’amour est une arnaque" et "Tout le monde grille en enfer"). Avant cela, il fait ses premiers pas à la télévision, en travaillant notamment sur Trinity et surtout New York 911, deux séries produites par John Wells (Urgences) où il fait ses classes de scénariste-producteur pour la télévision.
Si American Crime offre à la distribution principale l’opportunité de changer complètement de rôle d’une saison à l’autre, la production ne s’interdit pas la possibilité de faire un savoureux clin d’oeil aux téléspectateurs. Ainsi, Hector Tonz, le malfrat interprété par Richard Cabral, reconnaît que s’il avait la possibilité de changer de vie, il aimerait travailler dans l’informatique. Et c’est très précisément ce que fait Sebastian De La Torre, le personnage qu’il incarne en saison 2.
Si l’action des saisons 1, 2 et 3 se déroulent dans trois états différents (la Californie et la ville de Modesto, puis l’Indiana et Indianapolis avant la Caroline du Nord avec Alamance County), le tournage s’est déroulé dans seulement deux états. Les deux premières saisons ont ainsi été filmées à Austin au Texas avant que l’équipe ne mette le cap sur la Californie. La production a rejoint Los Angeles notamment parce qu’elle pouvait bénéficier d’une exonération de taxes d’un montant de 5,2 millions de dollars.
En lançant la production d’American Crime, John Ridley, son créateur, a mis un point d’honneur à rassembler autour de lui des scénaristes issus d’horizons très différents. "Je voulais être sûr que nous ayons des blancs, des noirs, des hispaniques, des musulmans, des catholiques et tous ceux qu’on n’a pas l’habitude de voir normalement à la télévision", raconte l’intéressé. Il s’est donc tourné vers des gens issus de la télévision (comme Julie Hébert) mais aussi du théâtre ou d’autres totalement inconnus. Lors des deux premières saisons, Sonay Hoffman a signé cinq épisodes… alors qu’elle n’avait jusqu’ici jamais travaillé pour le petit écran.
John Ridley dit que "la série lui doit énormément", et que c’est lui qui lui a soufflé l’idée d’une anthologie sur l’Amérique des années 2010. Michael J. McDonald, producteur délégué de la série d’ABC, a un parcours pour le moins surprenant. Il a en effet débuté sa carrière en tant que producteur de Xena la Guerrière, Cleopatra 2525 et Jack of All Trades, trois projets télé produits par Sam Raimi. American Crime marque son retour sur le devant de la scène télé américaine. Après le lancement de la série, il a participé à la mini-série When We Rise.
Il a traversé les Etats-Unis pour parler du projet. Après avoir lu un exemplaire du pilote d’American Crime, Timothy Hutton, qui incarne Russ Skokie dans la saison 1 de la série, est littéralement tombé sous le charme du projet. Déterminé à pas laisser l’occasion d’y participer, il a proposé à la production de payer lui-même les frais d’avion pour rencontrer l’équipe si elle acceptait de le recevoir. Et c’est précisément ce qui s’est passé. La motivation de l’ancienne vedette de Kidnapped et Leverage n’a pas laissé John Ridley insensible. Lorsqu’il a commencé à travailler sur la saison 2, il voulait que le comédien soit encore de la partie.
Lorsqu’il est venu auditionner pour le rôle de Taylor Blaine, Connor Jessup (vu dans Falling Skies) ignorait que son personnage avait été victime d’agression sexuelle et tout ce par quoi il était passé. Préparer sa performance lui a demandé beaucoup d’investissement, notamment d’un point de vue psychologique. A tel point que lorsque l’épisode dans lequel il raconte son agression a été diffusé, il a refusé de le voir.