Autant vous le dire de suite, j'avais vraiment peur de cette première saison de "Fear the Walking Dead". Comme bien d'autres avant moi, je craignais un sous "Walking Dead", le genre de série faîte pour le pognon, et surfant sur le succès d'une oeuvre particulièrement bonne. Mais quennenni, le résultat final est extrêmement convaincant. Et pour commencer cette critique, j'ai envie de me montrer direct et sincère : cela vaut clairement "Walking Dead". Bon, il paraît évident dès les premières secondes que la série sera bien différente de son aînée; bien loins de vouloir nous servir du réchauffé, le désir des producteurs semble, à l'évidence, de nous proposer quelque chose d'original et de profond, une oeuvre qui invente et innove. Car il faut bien le dire, l'approche même du mythe zombie est différente de toutes celles déja existentes. Beaucoup plus personnelle et intimiste, elle rappelle quelques fois la puissance émotionnelle de l'excellent "Maggie". Et cela est principalement dû à deux choses : la mise en scène, et l'interprétation globale des acteurs, véritablement prodigieuse. Concentrons-nous sur ce dernier point. Le quator principal est de très bonne facture. L'on retiendra surtout Kim Dickens, parfaite femme d'action, et arborant un étonnant charisme. S'y ajoutent les deux enfants Clark ( dont la fille possède un nom impossible à retenir ), tous deux très convaincants, et diaboliquement opposés dans leur personnalité. Je préfère Frank Dillane, personnellement, et même s'il est parfois dans le surjeu, voilà qu'il campe un personnage intéressant, et qu'il parvient à lui offrir une réelle profondeur. La palme reviendra sûrement au père de famille, un homme célèbre pour ses nombreux seconds rôles par ci par là, et qui, ici, fait de véritables étincelles émotionnelles : Cliff Curtis, que j'appréciais déja bien assez. L'homme, bien loin du macho de base des films de genre, amène une certaine sensibilité à l'oeuvre, et une intelligence certaine. Et même s'il réagira quelques peu stupidement ( c'est normal, c'est "Walking Dead" ) , il n'en demeure pas moins convaincant. Mais voilà, je dois vous concéder qu'ils forment un parfait quator; équilibré, il tient la série entière, et nous présente une famille attachante et intéressante. Comment ne pas éprouver d'empathie à la vue de toutes ces horreurs qui leur arriveront, horreurs parfaitement soulignées par la mise en scène? Une mise en scène qui, je tiens à le préciser, est tout bonnement exceptionnelle pour le genre. Véritablement touchante, elle nous fait part d'une étrange sensibilité, et d'une impressionnante humanité. Le tout est proche de nous, et l'identification est totale. Là est justement l'originalité et le principal intérêt de ce spin-off : loin de la machine à tuer habituelle, "Fear the Walking Dead" se veut une oeuvre intelligente ( n'allez surtout pas penser que "Walking Dead" ne l'est pas, cela serait déformer mes propos ) et intimiste. Et justement, c'est cela qui surprend principalement; l'on nous promettait la fin du monde à grande échelle, et la série est encore plus personnelle que celle dont elle s'inspire. Mais d'une certaine manière, cette ambiguité dans le propos n'est pas gênante, et je vais vous dire pourquoi. Des films qui racontent la fin du monde de manière époustouflante et gigantesque, l'on en compte des dizaines, ou presque ( et je pense que l'exemple le plus probant est bel et bien le "World War Z" de Brad Pitt ). Là est donc l'originalité même de la série : traiter un tel sujet de manière tant individuelle que burnée. Mais j'ai tout de même bien conscience que cela pourra ne point plaire au plus grand nombre; anyway, j'ai adoré. Parce qu'il faut le reconnaître, parmi toutes les productions bourrines et stupidement violentes sortant chaque années sur ce même sujet, aucune n'a eu l'intelligence, ni les coronès, de nous sortir pareil traitement ( "Walking Dead" à part, bien entendu ). De plus, beaucoup de points de l'écriture sont particulièrement savoureux; l'idée d'encore plus se concentrer sur les hommes que sur les zombies, par exemple, et de faire de notre source d'espoir le principal méchant de l'histoire. Rivalisant entre courage et originalité, "Fear the Walking Dead" ne lésine donc pas sur les effets dramatiques, les décisions risquées et, surtout, sur la destruction entière d'une civilisation ( vue par les yeux d'une famille banale ). La montée en puissance de la tention, et du désespoir que les personnages connaissent, s'orchestre de la meilleure des manières. Une question résulte, tout de même : cela vaut-il le coup? A cela, je repondrais oui, mais sans aucune hésitation. Ensuite, est-ce réellement meilleur que "Walking Dead", ou véritablement en déça de ce que l'on pouvait en attendre? De cela, je ne répondrais pas positivement. Pire, je vous ferai un énorme signe négatif de la tête, dans le sens où non, aucune des deux séries n'est meilleure que l'autre. Elles possèdent toutes deux leurs défauts, et comme les trois premiers "Seingeurs des anneaux", j'aime à penser que leur qualité est suffisament élevée pour que l'on n'est pas à les comparer. La réponse la plus correcte et pertinente à pareille question serait, à mon sens, que ces deux séries se complètent et, une fois assemblées, ne peuvent que donner un résultat extraordinaire, dans un univers ficitf mais cohérent, un univers à la fois répulsif et attirant. Prodigieux.