Je pense qu’on n’a tous été un peu mitigé quand en 2013, fin de l’achèvement d’un chef-d’œuvre télévisuel qui dura 5 ans, l’odyssée palpitante de Walter White prit fin, Vince Gilligan annonça consacrer les prochaines années à l’avocat aux costumes hauts en couleur de sa série dans un préquel: It’s Good Man, Saul Goodman. Personnage apprécié des fans et indispensable des aventures de Walt et Jesse.
Cependant, moi, le public et tout mon entourage qui adule Breaking Bad, n’étaient pas forcément emballés à 100% pour suivre une aventure juridique mêlant conflits et affaires d’avarice, bien qu'une curiosité troublante nous laisser pas insensible à ce spin-off. Il allait être très compliqué pour Vince Gilligan de reproduire une série qui fait autant vibrer que l’originalité parfaite et tonitruante de ce cher professeur de Chimie. Aussi bien sûr le plan technique que du scénario donc.
Et il est clair, il y a une patte, un savoir-faire, une crudité et une succession d’événements qui ne forgent pas encore Saul mais le Slipping Jimmy ! Ici en pleines quêtes d’existence et d’un désir d’émancipation, bloqué par son frère le voyant trop d’un mauvais œil vis-à-vis de la loi et de son entreprise
(HHM)
dont il est délaissé et accepté seulement au rang de courrier. Jimmy est ainsi affranchi de son aîné et des remarques apportées en terrains connus qu’on connaît, et une personnalité toute neuve prenant place dans le passé, en 2002, 6 ans avant sa rencontre avec Walter. On reconnaît tout de même les prémices de Saul, des arnaques et des désirs suivants ses intérêts, mais cela n’est que simplement le fond de Jimmy ne se dévoilant pas encore, restant dans l’ombre en tentent de se faire une place en essayant de rester plutôt honnête malgré ses tendances ludiques à la mini-arnaque, qui va encaisser pendant ces dix premiers épisodes une série épuisante d'humiliations, de défaites, puis de trahisons évidemment, et cherchant en l’occurrence plutôt l’envie avant l’obsédions, et la découverte de ses (més)aventures dont seuls ses talents d'orateur et d'escroc lui permettront de se sortir. Mais également Kim, qu’il connaît depuis quelques années, Avocate sans grand pouvoir et directive, étant elle aussi au dernier étage de sa catégorie. Pas forcément convaincante dans cette première saison, on s’attache tout de même à elle en voyant l’empathie qu’elle a avec Jimmy
(les pauses cigarettes au parking d’HHM absolument mémorable et excitant !)
le comprenant et souhaite l’aider, de même pour lui, faute de moyen restant (pour l’instant) seulement des cafards.
Des nouveaux personnages alors, comme Chuck son frère et Kim, mais aussi Howard qui est fait pour être détesté et pas encore intéressant dans cette saison, mais également et surtout Nacho, ou l’épisode 3 lui est presque entièrement consacré et qui deviendra dès cette première saison, le plus humain de la série, restant le plus appréciable mais avec une goutte de dégoût du réseau pour lequel il travaille. Il y fera la rencontre de Mike, où la profondeur de son irrésistible charisme d’agent privé de Saul et de garde du corps pour Gus dans Breaking Bad l’aura fait briller comme Le personnages le plus concret de la Série. Mais je laisse volontairement son arc et son histoire de côté pour cette critique, ou son histoire sera de plus en plus intéressante par la suite. Cette saison ne lui sert qu’à approfondir son personnage fascinant et garder l’esprit BB qu’on aime tant on ne va pas se le cacher ;)
Cette première saison est une réussite exceptionnelle, restant la première et la moins bonne de la série quand nous connaissons Gilligan, qui ne cessera pas de nous surprendre et de nous faire envier cette univers captivant, ou tout ce que je peux dire, tout ce que je peux conseiller, que vous ayez aimé/vu Breaking Bad ou non, PLONGÉE VOUS DANS CETTE SÉRIE FABULEUSE !!!