Personnellement, j’étais un grand fan de « Breaking Bad » (quelle originalité) et donc, forcément, comme toutes les personnes de mon espèce, je n’ai pas été insensible à l’annonce de ce spin-off, focalisé sur le personnage de Saul Goodman. Après, je ne sais pas vous, mais moi, « ne pas être insensible » ne veut pas forcément dire « être enthousiaste ». Alors certes, d’un côté j’étais curieux de voir une sérié chapotée par Vince Gilligan : c’est que le gars a su montrer son savoir-faire sur les cinq saisons de « Breaking Bad ». D’un autre côté, je ne pouvais m’empêcher d’être rongé par la peur de voir un univers plaisant être dévoyé par un spin-off douteux. Ainsi, c’est avec des sentiments mêlés que je me suis lancé dans ce « Better Call Saul », et c’est avec des sentiments mêlés que j’en suis ressorti. Alors certes, c’est du Vince Gilligan : il y a une patte, un savoir-faire, une crudité… Globalement ça marche plutôt bien, notamment parce que la série parvient à vivre en dehors de l’intrigue de sa grande sœur. Je pense sincèrement que celui ou celle qui n’a pas vu « Breaking Bad » peut se plonger dans ce « Better Call Saul » sans risque d’être perdu, même si – pour le coup – tous les petits clins d’œil sympathiques faits à la série originale leur échapperont forcément. A ce petit jeu notamment, toute la partie consacrée au personnage de Mike n’a finalement de sens que lorsqu’on sait ce qu’il deviendra par la suite. Or, pour le coup, ce serait bien dommage car, pour le connaisseur, cette partie est plutôt bien faite. Personnellement, elle m’a peut-être même plus intéressée que celle qui concernait ce pauvre Saul. Après, à bien y réfléchir, je trouve quand même que tout cela reste finalement bien peu de la part d’un spin-off d’une série aussi monumentale que « Breaking Bad ». Même si certains aspects ont su m’intéresser (notamment le rapport de Saul/Jimmy à son frère, ainsi que celui qu’il entretient avec le personnage de Kim), je dois bien avouer que certains éléments avaient un goût trop prononcé de « il-fallait-bien-l’expliquer-et-on-avait-rien-de-mieux » (
kof kof Slipping Jimmy kof kof
) pour que ça me convainc vraiment. Et quand j’ai compris qu’en fait, je n’assistais pas à une série faite d’une traite, mais qu’au contraire ce n’était là que l’introduction d’une longue fournée de saison, je l’avoue, j’ai été frustré. Tout ça pour ça ? Tout ça pour aboutir à un dernier épisode mou du genou qui finalement n’apporte pas grand-chose ? Pour moi, c’était clairement « un peu court jeune homme ». Alors soit, après – encore une fois – malgré toutes ces réserves, cela reste convenable. « Better Call Saul » n’est clairement pas une honte qui fait de l’ombre à « Breaking Bad ». De même, rien n’interdit que, à l’instar de son ainée, cette série sache grimper en puissance avec le temps et sache véritablement apporter sa plus-value, à la fois en tant que série autonome, mais à la fois aussi en tant que spin-off enrichissant l’univers de Breaking Bad. A voir… En attendant, me concernant, ce « Better Call Saul », c’est mention passable…