Si vous vous intéressez un peu au monde sériel, je pense qu’en ce début 2017, vous avez dû entendre parler de « Westworld ». Je pense que même si vous ne vous intéressez pas au monde sériel on a dû vous parler de « Westworld »… C’est même d’ailleurs dingue à quel point tout le monde parle de « Westworld » en ce moment ! Est-ce parce que HBO nous la vend comme son nouveau fleuron sensé prendre le relais de « Game of Thrones » ? Perso, je n’en sais rien. En tout cas une chose est sûre : moi j’ai essayé de m’y plonger dedans sans trop rien en attendre ni – d’ailleurs – sans trop rien en savoir… Et je dois avouer que les premiers épisodes m’ont quand même pas mal laissé de marbre. Pourtant, les premières minutes avaient vraiment su me prendre. Cette entrée en matière, mêlant d’un côté la présentation de cet Ouest américain qu’on sent factice, et de l’autre ce dialogue surréaliste entre les personnages de Bernard et de Dolores, moi je l’ai trouvé plutôt efficace. Mais bon, au-delà du premier quart d’heure, j’avoue que déjà, j’ai commencé à lâcher un peu prise. Alors après – entendons nous bien – je ne me suis pas ennuyé pour autant ! Pour le coup je trouve que le lieu et l’univers qu’on nous présente ont vraiment quelque-chose d’original et d’intrigant. Je trouve aussi que formellement c’est vraiment maitrisé et que ça tient la route. Et tout comme je trouve enfin que le casting a vraiment de quoi séduire. Entre Anthony Hopkins, Sidse Babet Knudsen, Thandie Newton, Jeffrey Wright et Ed Harris, on nous sort quand même du lourd… Bah ouais, mais seulement voilà, malgré tout ça, je ne peux m’empêcher de considérer que, globalement, ce « Westworld », il reste quand même un peu trop lisse. Alors certes, j’entends que le concept même de Westworld implique un ressenti un peu lissé. Mais bon, d’une part j’estime que ça ne devrait pas toucher les personnages extérieurs à l’Ouest américain, et d’autre part je ne suis même pas sûr que ce fut voulu et souhaité. D’ailleurs, c’est un peu le problème qui, à mon sens, a brimé mon plaisir tout le long de cette première saison. Je n’ai pas été vraiment convaincu par les personnages et les situations. Je n’ai pas pu m’empêcher de les trouver un brin caricaturaux et pas très fouillés. Alors certes, ce n’est pas non plus de la série B. ça reste convenablement écrit. Mais franchement, pas si bien que ça non plus. Du moins pas suffisamment pour qu’ils s’incarnent vraiment dans mon esprit et que pour que je me prenne d’empathie pour eux… Et puis voilà quoi : au-delà de tout ça, cette série, en fin de compte, elle ne dit finalement pas grand-chose. Le sujet traité a beau être intéressant, je trouve malgré tout que ça ne va pas plus loin que ce qui a déjà été posé plein de fois par d’autres œuvres du même genre. Peut-être ça pourra captiver les néophytes – je n’en doute pas – en tout cas, moi, ça ne m’a pas emballé plus que ça. Après, ça n’empêche pas la série de faire le boulot, notamment en parvenant à entretenir quelques mystères tout le long de la saison (
Mais que nous cache Ford ? Qui est l’homme en noir ? Quel est ce mystérieux labyrinthe ?
), mais encore une fois, rien de véritablement transcendant. Le problème, c’est que j’ai vraiment eu l’impression de devoir attendre jusqu’aux deux derniers épisodes pour enfin voir la situation initiale bouger. Or, ça, pour moi, c’est un peu symptomatique d’une série qui, mis à part un univers, n’a finalement pas grand-chose à proposer. Certes, des questions intéressantes sont posées dans le tout dernier épisode (même si en fait, à mes yeux, il n’y en a eu qu’une seule :
celle du lien entre le dépassement et la souffrance
), mais bon, non seulement ce n’est finalement pas creusé et puis… bah et puis ça n’arrive qu’au dernier épisode quoi ! Moi, je suis désolé, mais ça me fruste. Se bouffer presque 10 heures de programme juste pour une simple amorce, c’est quand même un peu limite en termes de rythme. Enfin bon… Ça reste beau. Ça reste soigné et plutôt bien mené. Ça reste aussi efficace dans l’ensemble, même si quelques détails sont parfois venus me pourrir l’immersion (
Je pense notamment au fait que le parc existe depuis 30 ans mais que les technologies ne semblent pas avoir évolué entre temps. Je pense aussi au fait qu’on nous laisse suggérer qu’au fond, les robots ne semblent exister que dans ce parc et pas ailleurs, et personne ne semble jamais avoir pensé à faire autre chose d’eux que des attractions visant à se faire flinguer… C’est quand même sacrément contre-intuitif moi je trouve…
) Bref, je n’ai peut-être pas vu dans « Westworld » l’événement que tout le monde semblait pourtant annoncer. Malgré tout – je ne vais pas vous mentir – je trouve que ça fait le taf et que ça passe le temps. Après tout c’est déjà ça. Donc, en définitive, pourquoi pas…