Avis Transparent S1

Transparent raconte l’histoire d’un père de famille d’une soixantaine d’années et qui décide de révéler à ses trois enfants sa véritable identité, celui, ou plutôt celle, qu’il est depuis de nombreuses années déjà, c’est-à-dire une femme. La révélation est difficile tant les enfants de Mort, devenu Maura, font preuve d’égoïsme et sont si centrés sur leur personne et leurs petits problèmes que celui-ci redoute de leur dire la vérité.

Pris par surprise alors qu’il est habillé en femme, Mort commence à faire éclater sa véritable identité aux yeux de sa fille aînée qui lui demande alors : « Tu vas te déguiser en femme tous les jours maintenant ? » et à l’intéressé de rétorquer « C’est toute ma vie que je me suis déguisé en homme. C’est juste moi. » Les réactions et les manières de gérer cette nouvelle au sein de cette famille névrosée et égocentrique va engendrer, par effet de cascade, des crises identitaires entreprises par chacun des membres.

Inspirée de sa propre vie, la créatrice Jill Soloway (Six Feet Under) a vécu le coming-out transgenre de son propre père. Transparent ne tombe pas dans le piège du stéréotype mais s’intéresse aux questionnements sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle à la fois du père transgenre mais aussi de ses trois enfants. Simple, délicat, humoristique parfois et progressiste, c’est l’une des premières fois qu’une série télévisée met en scène une minorité sexuelle de cette façon-là, dans l’intime et la profondeur psychologique des protagonistes en quête de soi.

Bouleversante, subtile, exceptionnellement mise en scène et portée à merveille par Jeffrey Tambor (Maura), Amy Landecker (Sarah), Jay Duplass (Josh) ou encore Gaby Hoffmann (Ali), Transparent est une série audacieuse, intelligente et d’une justesse désarmante, les Golden Globes du meilleur acteur dans une série musicale ou comique et de la meilleure série musicale ou comique sont largement justifiés.

"Transparent", petite série discrète produite et diffusée par Amazon, est tout simplement ce que j'ai vu de plus beau et de plus juste, de plus sincère et de plus bouleversant depuis... la naissance de la série TV moderne ? Quelque part entre les moments les plus subtils de "Six Feet Under" (la contemplation incroyablement empathique d'une famille dysfonctionnelle) - série emblématique d'où vient la créatrice de "Transparent", Jill Soloway -, l'incontournable humour juif de Woody Allen, et le filmage "Indie" que "Girls" a déjà tenté avec succès, voici 10 épisodes de 30 minutes qui constituent 5 heures d'une sorte de nirvana émotionnel que nous désespérions d'atteindre un jour. L'extrême délicatesse avec laquelle est traité le thème de la difficulté d'être "autre" dans une société encore furieusement normée - même si nous sommes ici dans la Californie blanche, riche et intellectuelle qui semble a priori plus avancée en matière de genres que, disons, la Sarthe fillonniste - a quelque chose du miracle. Il suffit d'ailleurs de 30 secondes d'un générique qui vous serre le cœur à chaque fois, qui semble construit avec de vieux films familiaux (ceux de la famille de Soloway, dont "Transparent" est paraît-il inspiré ?) pour saisir l'ampleur de ce qui a été tenté et réussi ici : parler de nous, de nos ambiguïtés, de nos désirs comme de nos lâchetés, tout en dressant un panorama pertinent de l'état de la sexualité et de l'identité en ce début de siècle... Le tout en nous faisant rire avec (et non pas contre, bien entendu) des personnages ordinaires, souvent irritants, parfois pathétiques, s'égarant dans des situations absurdes, voire grotesques, mais surtout terriblement perdus dans le labyrinthe de leurs doutes et de leurs passions. Cette première saison, qui touche en plein cœur sans aucun effet de pathos (même si l'utilisation du "Razor Love" de Neil Young dans l'un des épisodes m'a amené au bord des larmes..), n'est pas loin du chef d’œuvre absolu.

Comme toutes nouvelles séries, un temps d'adaptation est requis. Apprendre à connaitre ces nouveaux personnages, s'y habitué pour ensuite les appréciés. Ce fut le cas avec Transparent. Le générique à lui seul est une petite merveille, une douceur émane de ces quelques notes, le ton est donné. Parmi les visages composant cette famille atypique, un sort indéniablement du lot, le père. Maura Pfefferman ( anciennement Morton ) est des plus attachante, elle rayonne à chaque instants. Jeffrey Tambor son interprète excelle, il réussit à resté sobre et à ne pas tombé dans les simagrées et la pseudo-performance Hollywoodienne. Il apporte une véritable humanité et donne à Maura une force extraordinaire. De ses trois enfants, la cadette est la plus intéressante. Elle suit par ailleurs les pas de son père en ce qui concerne la complexité et la solitude, contrairement à lui elle est complètement paumé. Gaby Hoffman déjà grandiose dans Girls trouve le moyen de m'épater de nouveau. Mon petit soucis concerne les deux autres enfants de Maura, ils sont assez quelconque, banal et peu sympathique. J’espère que la suite les mettra dans de meilleures situations, j'ai bien du mal à m'intéressé à ces deux-ci et c'est fort dommage. Les seconds rôles sont top, Shelly, Davina, Bianca, Ed, Tammy, Len ... J'aimerais qu'ils prennent encore un peu plus d'ampleur car il y'a réellement matière les concernant. Le format assez court est un autre point fort, les épisodes s’enchaîne très vite, peu - pour ne pas dire jamais - de superflus. De l'humour et des moments d’extrêmes émotions, je ne suis pas encore pleinement satisfait mais je suis de plus en plus conquis au fils des minutes. Transparent est à suivre avec attention et surtout avec délectation. Une série très juste.

Un air de Six feet under, pas étonnant puisqu'il s'agit de la même réalisatrice ! Personnages ciselés, histoires loquaces, une première saison très attachante.

j aime .attend la saison 2 avec impatience. série différente des autres ,un peu dérangeante parfois.