Avis P'tit Quinquin - Page 5

Contrairement à la plupart des donneurs leçons qui donnent leur avis en n'ayant vu que la moitié de l'oeuvre, je viens de terminer le quatrième et dernier épisode.

Difficile d'évaluer P'tit Quinquin. Je mets la note médiane pour cette raison, d'autant plus que l'histoire ne semble pas achevée.
Mais la trame policière de l'oeuvre semble de toute manière secondaire. Que voit-on? P'tit Quinquin semble rassembler des scènes de vie, que je trouve authentiques. Je ne suis pas du Boulonnais mais j'ai vécu mon enfance au cœur du bassin minier, et j'ai retrouvé quelque chose. Non, le trait n'est pas forcé. Il n'y a pas non plus de moquerie.
Si vous avez trouvé les personnages stupides et ridicules, c'est votre problème et vous devriez vous remettre en question.

Il y a dans P'tit Quinquin une aspiration à la légèreté à laquelle le monde oppressant répond avec lourdeur. Les choses ne demandent qu'à se passer comme elles le devrait, mais il y a un grain, ou plutôt il y a tout un tas de grains, dans chaque personnage (je crois que tout le monde est d'accord sur ce point), dans chaque élément de l'histoire (même la voiture de police refuse de fonctionner correctement), dans chaque dialogue (on ne comprend que rarement tous les mots). L'effet est d'abord comique dans tous les sens du terme: comique, parce qu'il est théâtral, et réduit personnages et intrigue à leur plus simple expression. Les personnages sont des rôles, et s'ils veulent sortir de leur rôle, quelque chose les en empêche, mais plus souvent ils n'ont pas l'occasion de sortir de ce rôle. L'intrigue est une série de morts inexplicables. Toute tentative des personnages de rationaliser ou de poétiser se solde par des échecs absurdes, au point qu'ils finissent par ne même plus essayer. Comique, au sens où cela produit un décalage, et donc une sorte de rire gêné. Gêné, parce qu'une fois encore le monde - le notre cette fois-ci - ne l'autorise pas. On ne peut pas rire d'un handicapé mental. On en peut pas rire gratuitement de tics nerveux. Et d'habitude, on rit parce qu'on nous signale qu'on peut rire. Pour rire librement dans P'tit Quinquin, il faut rire indépendamment, se manière isolée, comme s'il n'y avait pas d'univers autour de nous. C'est un rire désillusionné, au fond un peu désespéré, mais simple.

De comique, l'effet produit par cette aspiration contrariée rejoint une certaine forme de poésie. Le cadre est magnifique et magnifiquement filmé. Les personnages ont des contrastes si faibles qu'ils n'en brillent que davantage: il s'agit d'un sourire, d'un regard, d'un rire étouffé, d'un rêve d'enfant... d'une évocation inhabituelle, ou bien du hasard des mots.

Les mots. Ils sont en réalité extrêmement importants. Ils représentent l'oeuvre, avec la difficulté des personnages à trouver un langage adéquat à ce qu'ils vivent, à se trouver eux-mêmes et à s'en sortir face à un monde hostile. Devant la grammaire et la syntaxe déconstruites par un parler qui n'a rien du pseudo-chti d'un certain film d'il y a quelques années, il faut trouver le sens à partir des mots, et non des phrases. Et c'est bien cela la poésie: créer du sens à partir d'une composition de mots renouvelés. Il n'y a pas de place pour le cliché dans la poésie, pas plus que dans le P'tit Quinquin. Les personnages ne représentent rien sinon eux-mêmes. Ils ne nous sont pas familiers. Nous sommes incapables de les cerner. Je dis bravo devant ce coup de maître, car comment rendre des personnages plus authentiques qu'en leur accordant la complexité inapparente d'une personne réelle?

L'oeuvre est de plus très accessible, pour peu que l'on soit doué d'un peu sensibilité poétique véritable. Pour le reste, on peut discuter.

je suis chtie et ai regardé les deux premiers épisodes hier soir sur Arte et quelle déception! En dehors des belles images sur la côte boulonnaise, Bruno Dumont réussit à faire ressurgir les images de chtis dégénérés comme lors de l'affaire d'Outreau (ville assez proche d'ailleurs) . Les mimiques de tous m'ont très vite agacée, pas un pour racheter l'autre. L'image du nord pas de calais va encore en prendre pour son grade........ j'ai eu bien du mal à regarder le deuxième épisode. Le réalisateur n'a pas réussi sa parodie, c’est bien loin de l'humour de 'La vie est un long fleuve tranquille'

la meilleure série policière depuis longtemps , Bruno Dumont casse les codes , les experts chez les ch'tis , les personnages du Nord sont très attachants , les acteurs amateurs sont excellents , en particulier le commandant . de l'action , cette série deviendra culte avec le temps .
Vivement la saison 2

Très intéressant, dérangeant, hors norme... Ce genre de série qui fait ovni et qui fait du bien à la France

Enfin une série qui ne singe pas idiotement les séries américaines. Enfin une série qui n'a pas honte d'elle même. Cette série n'est que du bonheur. Les personnages sont géniaux et les scènes sont folles, parfois touchantes et souvent drôles. Nous sommes à mille lieux d'une série formatée et sans originalité. Elle rentre tout de suite dans mon top 4 des meilleures séries avec Breaking Bad, The Shild et Fargo.

j'adore ! Je suis fan! A voir et à revoir et super drôle ! ! j'adore le.passage de la messe ! !!
cent fois plus drôle que Ma Loute

Dumont c'est bien...là c'est loupé...dommage. L'auteur dramatique n'est vraisemblablement pas doué pour la comédie : les acteurs sont des caricatures outrées et s'amusent sans nous distraire. Les enfants surtout jouent une participation poussive où le naturel recherché devient trop souvent une litanie indigeste d'attitudes surfaites et de dialogues indigents.
Reste la belle photo et quelques rares moments d'expressions vraies et presque gracieuses quand Dumont filme en douce ,presque à la dérobée, certains visages...

Suite au visionnage de ce premier épisode, on peut dire que P'tit Quinquin est une oeuvre résolument inhabituelle sur le petit écran et sacrément burlesque. On y parle de famille, d'enfants livrés à eux-mêmes spoiler: (et qui font toutes les bêtises possibles et imaginables, comme faire du vélo n'importe comment, fumer, utiliser des pétards, avoir une amourette de jeunesse)
, de pauvreté, d'horreur spoiler: (un corps humain découpé et mis dans le rectum d'une vache, sauf la tête)
, de zone campagnarde abandonnée avec une météo pourrie (que des nuages gris), des débiles spoiler: (le grand-père qui balance les verres sur la table)
et des gens à forts accents... bref, P'Tit Quinquin s'amuse grandement des styles et des clichés spoiler: (le commandant est hilarant avec ses tics, son côté mou du genou et son accent, le gendarme qui conduit très mal)
pour constituer ce premier épisode ovniesque, et évite la caricature grossière en faisant de P'tit Quinquin un jeune garçon intelligent.
En guise d'apogée, la grosse séquence finale de la messe d'enterrement est un summum de l'humour spoiler: (trop de musiques, P'tit Quinquin qui fait n'importe quoi en enfant de choeur, le chant ridicule, le micro qui se balade, l'encens qui fait tousser, la prière hasardeuse, les cloches, etc...).


Les 3 épisodes suivants confirment la verve humoristique de cette mini-série, notamment l'excellent épisode 3, où tout se connecte bien spoiler: (Quinquin découvre le passage secret, le flic et ses dictons météo hilarants, les histoires de famille très spéciales, celle de la fanfare qui est suspecte)
dans un univers tordant spoiler: (la fête nationale très confidentielle, l'interview surréaliste, la sieste du flic, les gens de la ville qui ont peur des vaches, etc...)
.

P'tit Quinquin est assurément une très agréable surprise, en voyant cette série sur le programme j'ai cru à une série policière sérieuse dans le nord quoi et puis la chaîne arte ne faisait que confirmer le faite que c’était du sérieux et finalement non, dès le premier épisode nous sommes plongé dans un univers burlesque porté par des personnes plus que loufoques, il y a bien une enquête policière mais qui est bien loin de celle qu'on nous sort d'habitude, ici nous avons des morceaux d'humain dans des vaches mortes, grâce à ce coté décalé j'ai fortement apprécié, bon je l'avoue j'ai surtout aimé pour le duo de flics, l'un qui s'occupe de conduire mais il conduit mal, sauf dans le dernier épisode où il offre un joli 2 roues, et l'autre qui ressemble vaguement à un Einstein rempli de tic, les sourcils qui se lèvent, les yeux qui se ferment toutes les 5 secondes, enfin bon, un visage très expressif quoi, en plus il est doté d'un accent très très violent on va dire, qui ne laisse pas indifférent
A chaque épisode j'ai vraiment adoré les retrouver, eux, parce que les gosses... bah ils jouent mal, très mal même, c'est assez dommage, mais bon la plupart du temps on suit les flics donc ça me va, sinon le reste du casting est plutôt très bon, que ça aille du médecin (vétérinaire) légiste qui parle comme s'il n'avait pas de dent, ou encore la petite jeunette avec sa chanson qui prend la tête, voir même l'oncle mongol de Quinquin, très drôle, bref, y'a du très bon au casting comme du moins bon.
Mais ce que je retiens surtout c'est ce coté surréaliste et dérangé, rien que la scène avec les deux curés à l’enterrement est mythique, l'humour est vraiment mit en avant et j'ai trouvé ça vraiment original comme série, surtout pour des ch'tis, ah il ne faut pas le prendre méchamment mais j'ai pas été habitué à du haut niveau de leur part, et là c'est vraiment chouette de pouvoir plonger chez eux à travers un petit ovni télévisuel, très bien réalisé en plus.

Voilà voilà, je vais pas développer plus, c'est vraiment un truc à découvrir, après il ne faut pas s'attendre à un truc incroyable, c'est une bonne série, à la fin surprenante d'ailleurs et qui diverti avec brio mais ce n'est pas du génie, ça n'a rien d'époustouflant, mais je la conseille tout de même pour les férus de décalage.

Je crois que j'ai jamais autant ri devant une série. C'est vraiment culte. Pour les fan de Dikkenek notamment, c'est du caviar.

Complètement déjanté.
Entre les démons de Jésus et le poulpe.
Une bonne surprise.
Les gens du Nord ne sont as trop mis en valeur. Mais avec l'humour, ça passe.
Merci.

Cette série est géniale. Décalée et pouvant parfois rappeler certaines scènes incongrues des films de Quentin Dupieux, elle dégage une véritable authenticité et originalité. Le jeu d'acteur est fantastique notamment le duo de flics. J'éspère une suite dans la même veine que la 1ère saison !

Hé bien, c'est une météorite pour moi que ce feuilleton, ainsi que son auteur ! [mais je m'aperçois sur le net que le sieur a roulé et que P'tit Quinquin fait bien du brin!]. Sur le seul premier épisode tout juste visionné et la banane persistant, j'ai envie immédiatement de tapoter ici. Dans les premières minutes j'me dis : mais qu'est-ce que c'est que ce truc ?!? Malaise... Et puis, les-fées-qui-se-coulent, comme un feu qui scotche : magie ! Bravo Monsieur ! Moi je le déguste en alchimie, cocktail socio-burlesque, mais chacun fait à sa guise. Le commandant me fait penser à l'inspecteur Clouzeau déguisé et l'ensemble est aussi monty-pythonesque que kusturikesque, kurismakesque ou loachesque. Curieux et drôle, notamment. Pas moins de 4,5 étoiles pour ce premier épisode.
Dommage qu'à mon sens les trois parties suivantes n'aient plus la même magie ni drôlerie ; les idées s'épuisent, le scénario ne se renouvelle pas.
A la limite, il n'eu fallu regarder que le premier épisode !

Ayant entendu toute la journée les critiques positives de la part des médias concernant cette série, je m'installe avec enthousiasme devant ma télé hier soir. Mais l'enthousiasme est vite retombé ! Quel ennui, il ne se passe rien. Les personnages sont tous plus mous les uns que les autres, et incompréhensibles de surcroît. Le pire moment : la scène de l'église soit disant drolissime, j'avais plutôt envie de pleurer... J'ai éteins à la fin du premier épisode, quelle déception..

Loin de coller au schéma type de la série policière, Bruno Dumont propose plus un très long métrage saucissonné en épisodes - d'où la possibilité de projeter les épisodes en une seule traite -, dans la lignée de la saison 1 de la série True Detective (2014) de Nic Pizzolatto.

P'tit Quinquin est donc une mini-série de 4 x 52 minutes diffusée sur Arte où l'enquête est très vite délaissée au profit de la description d'un Nord de la France, à la fois adulte et enfantin. Tout l'intérêt de la série repose d'ailleurs sur un acteur non-professionnel, Bernard Pruvost, qui en interprétant le Commandant Van der Weyden chargé de l'enquête, offre une gueule de cinéma (!) et une gestuelle burlesque qui ajoutent au ton étrange et décalé de la série.

Bref, un coup d'essai réussi pour Bruno Dumont malgré un petit manque côté scénario.